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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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nordique.
    L'Angleterre est une puissance mondiale à elle seule.
Immuable depuis trois cents ans. Accrue par des alliances. Cette puissance
n'est pas seulement quelque chose de concret, mais elle doit aussi être
considérée comme une force psychologique répandue sur le monde entier.
    S'ajoutent à ceci une incommensurable richesse et la solvabilité
qui en résulte.
    La sécurité géopolitique et la protection que lui
fournissent une marine forte et une aviation courageuse.
    Mais l'Angleterre, rappela Hitler à ses auditeurs, a aussi ses
faiblesses et il en aborda l'énumération.
    Si, pendant la dernière guerre, nous avions eu deux
cuirassés et deux croiseurs supplémentaires et si nous avions commencé la
bataille du Jutland le matin, la flotte britannique aurait été vaincue et
l'Angleterre réduite à merci [175] .
Ce qui aurait signifié la fin de la Grande Guerre. Autrefois... pour conquérir
l'Angleterre, il était nécessaire de l'envahir. L'Angleterre pouvait se
subvenir à elle-même. Aujourd'hui, elle en est incapable. Dès que l'Angleterre
sera coupée de ses sources d'approvisionnement, elle sera forcée de capituler.
Les importations de produits alimentaires et de pétrole dépendent
essentiellement de la protection navale. Ce ne sont pas les attaques de la
Luftwaffe dans le ciel anglais qui forceront l'Angleterre à capituler. Mais que
sa flotte soit anéantie, on peut alors s'attendre à la capitulation immédiate.
Il n'y a aucun doute qu'une attaque surprise n'entraîne une décision rapide.
    Une attaque surprise avec quoi? L'amiral Raeder devait sûrement
penser qu'Hitler extravaguait. Aux termes du plan dit Z, promulgué à la fin de
1938, on ne pouvait envisager que la puissance navale allemande rattrapât celle
de l'Angleterre avant 1945. A l'époque où il parlait, c'est-à-dire au printemps
1939, Hitler ne possédait pas les unités nécessaires pour envoyer la flotte britannique
par le fond, même en cas d' « attaque-surprise ».
    Mais peut-être y avait-il d'autres moyens de réduire la
Grande-Bretagne ? Hitler, ici, redescendit sur terre pour donner les grandes
lignes d'un plan stratégique qui, une année plus tard, devait effectivement
s'appliquer avec un succès surprenant.
    L'objectif doit être d'assener à l'ennemi un coup écrasant
ou absolument décisif dès le départ. Aucune considération de bon ou de mauvais
droit, ni de traités, ne doit entrer en ligne de compte. Mais nous
n'atteindrons cet objectif qu'à condition de ne pas nous « laisser glisser »
dans une guerre avec l'Angleterre à propos de la Pologne.
    Il nous faut faire des préparatifs aussi bien en vue
d'une guerre longue que d'une attaque-surprise . Toute intervention
éventuelle de l'Angleterre sur le Continent devra être jugulée.
    L'armée devra occuper les positions essentielles à la
flotte et à la Luftwaffe. Si nous parvenons à occuper la Hollande et la
Belgique ainsi qu'à vaincre la France, nous aurons alors établi les bases d'une
guerre victorieuse contre l'Angleterre.
    La Luftwaffe pourra alors exercer un blocus rigoureux
contre l'Angleterre en décollant de l'Ouest de la France, et la flotte
entreprendre le blocus total avec ses sous-marins.
    C'est là précisément ce qui devait se réaliser un peu plus d'un
an après. Un autre plan stratégique, sur lequel le Führer insista le 23 mai,
devait aussi s'appliquer d'une façon décisive. Si, au début de la Grande
Guerre, l'armée allemande avait exécuté un mouvement tournant vers les ports de
la Manche au lieu de piquer droit sur Paris, l'issue, déclara Hitler, en eût
été tout autre. Peut-être avait-il raison. En tout cas, il devait tenter cette
manœuvre en 1940.
    « L'objectif, conclut Hitler, qui semblait présentement oublier
tout ce qui concernait la Pologne, sera toujours de réduire l'Angleterre à
merci. »
    Il se livra à une dernière considération.
    Le secret est la condition décisive du succès. L'Italie et
le Japon ne seront pas mis dans le secret de nos objectifs.
    Son propre état-major, dont le chef, le général Halder, comptait
parmi ses auditeurs, ne lui inspirait pas pleine confiance. « Nos études,
précisa-t-il, ne doivent pas être communiquées à l'état-major général. Leur
secret ne serait plus assuré. » Et il ordonna d'instituer au sein de l'O.K.W.
une commission restreinte chargé de dresser les plans militaires.
    Ainsi donc, comme il le dit lui-même, le 23 mai 1939, Hitler
brûla ses vaisseaux. La

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