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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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la profonde
affinité de leurs idéologies... sont résolues à agir côte à côte et à unir
leurs forces pour obtenir l'espace vital qui leur est nécessaire ». L'essentiel
du pacte était contenu dans l'article III :
    Si, à l'encontre des vœux et des espoirs des parties
contractantes, il devait arriver que l'une d'elles fût entraînée dans des
complications guerrières avec une autre puissance, ou avec d'autres puissances,
l'autre partie contractante interviendra immédiatement comme alliée à ses côtés
et la soutiendra avec toutes ses forces militaires, sur terre, sur mer et dans
l'air.
    L'article V stipulait que, dans l'éventualité d'un conflit armé,
aucune des deux puissances ne pourrait conclure d'armistice ou de paix séparés
(46).
    La suite devait montrer que Mussolini commença par enfreindre la
première clause et que l'Italie finit par ne pas respecter la seconde.

HITLER BRULE SES VAISSEAUX:
23MAI 1939
    Le lendemain, 23 mai, de la signature du Pacte d'Acier, Hitler
convoqua ses chefs militaires à Berlin dans son bureau de la Chancellerie et
leur annonça brutalement qu'on ne pouvait désormais remporter de nouveaux
succès sans verser le sang et que la guerre était, par conséquent, inévitable.
    C'était une réunion un peu plus nombreuse que celle qui avait
pris place le 5 novembre 1937 et où le Führer avait, pour la première fois,
averti les commandants en chef des trois armes de sa résolution de faire la
guerre. Quatorze officiers, en effet, étaient présents, dont le feld-maréchal
Gœring, le grand amiral Raeder (tel était son grade à l'époque), les généraux
von Brauchitsch, Halder et Keitel, le général Erhard Milch, inspecteur général
de la Luftwaffe, et le contre-amiral Otto Schniewind, chef de l'état-major de
la marine.
    Le chef d'état-major du Führer, le lieutenant-colonel Rudolf
Schmundt, était également présent, et, par bonheur pour l'histoire, prit des
notes. Son procès-verbal de la séance figure parmi les documents allemands
saisis. Visiblement, les paroles prononcées par Hitler en cette occasion furent
à ce point considérées comme confidentielles qu'aucune copie du procès-verbal
n'existe; la seule dont nous disposions est de la propre main de Schmundt (47).
    C'est l'un des documents secrets les plus importants et des plus
révélateurs décrivant la voie qui mena Hitler à la guerre. Ici, en présence de
la poignée d'hommes qui seront à la tête des forces militaires dans un conflit
armé, Hitler fait fi de toute sa propagande et de ses fourberies diplomatiques
pour expliquer en toute sincérité pourquoi il doit attaquer la Pologne et, s'il
le faut, relever le défi de la Grande-Bretagne et de la France.
    Il prédit avec une étrange exactitude le cours que suivra la
guerre — tout au moins en sa première année. Et pourtant, en dépit de tout son
franc-parler, son discours — car le dictateur fut le seul à prendre la parole —
trahit plus d'incertitude et de confusion mentale que son auteur n'en avait
montré jusqu'alors. Ce qui transparaît surtout, c'est que l'Angleterre et les
Anglais continuent de le déconcerter comme ils devaient le faire jusqu'à la fin
de sa vie.
    Mais, sur cette guerre qui approche et les mobiles qui le
poussent à la déclencher, il est clair et précis, et aucun général ni amiral
n'a pu quitter la Chancellerie, le 23 mai, sans être fixé sur ce qui va se
produire à la fin de l'été. Les problèmes économiques de l'Allemagne, dit-il en
commençant, ne peuvent être résolus que par l'accroissement de notre Lebensraum
en Europe, « ce qui est impossible sans envahir d'autres pays et sans attaquer
les possessions d'autres peuples ».
    On ne peut plus remporter d'autres succès sans verser le
sang...
    Ce n'est pas Dantzig qui est le motif du litige. II s'agit
d'étendre notre espace vital à l'Est, de nous assurer des ressources
alimentaires et aussi de résoudre le problème des États Baltes... Il n'y a pas
d'autre possibilité en Europe... Si le destin nous contraint à en venir aux
prises avec l'Ouest, la possession d'un vaste territoire à l'Est sera pour nous
un avantage inestimable. En temps de guerre, nous serons encore moins capables
de nous fier à des records de récoltes qu'en temps de paix.
    D'ailleurs, ajoute Hitler, la population des territoires non
germaniques de l'Est pourra nous fournir la main-d'œuvre nécessaire — première
allusion au programme de travail forcé qu'il devait appliquer

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