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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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par la suite.
    Le choix de la première victime allait de soi.
    Il n'est pas question d'épargner la Pologne et nous sommes
placés devant cette décision : attaquer la Pologne à la première occasion
favorable .
    Nous ne pouvons escompter une répétition de l'affaire
tchèque. La guerre aura lieu. Notre tâche est d'isoler la Pologne. Le succès
sur ce point sera décisif.
    Ainsi, la guerre aurait lieu. Uniquement avec une Pologne «
isolée »? Ici, le Führer n'est plus aussi clair. En fait, il se trouble et se
contredit. C'est à lui seul, dit-il, qu'il doit réserver l'ordre final de frapper.
    Il ne faut pas en arriver à un conflit simultané avec
l'Ouest — France et Angleterre.
    S'il n'est pas certain qu'un conflit germano-polonais
n'entraînera pas une guerre avec l'Ouest, c'est en premier lieu contre
l'Angleterre et la France que devra porter le combat.
    Fondamentalement donc : un conflit avec la Pologne,
débutant par une attaque contre la Pologne — ne peut être victorieux que si
l'Ouest ne s'en mêle pas.
    Si cela n'est pas possible, mieux vaut attaquer l'Ouest et
en finir en même temps avec la Pologne.
    En face d'un feu aussi roulant de contradictions, les généraux
durent sourciller, peut-être même ôter leur monocle, bien qu'il n'y ait, dans
le procès-verbal de Schmundt, aucune preuve que cela se soit passé ainsi ou
qu'un membre de cet auditoire distingué ait même osé poser une question pour
demander des éclaircissements.
    Hitler alors se tourna vers la Russie. « Il n'est pas exclu,
dit-il, que la Russie puisse se désintéresser de la destruction de la Pologne.
» D'un autre côté, si l'Union Soviétique s'alliait à l'Angleterre et à la
France, ceci « m'inciterait à attaquer l'Angleterre et la France en portant
quelques coups dévastateurs ». Ce qui revenait à commettre la même faute que
Guillaume II en 1914; mais, bien qu'au cours de cette conférence Hitler ait
tiré quelques leçons de la Grande Guerre, ce point lui avait échappé. Sa pensée
se tourna alors vers la Grande-Bretagne :
    Le Führer doute qu'un règlement pacifique avec l'Angleterre
soit possible. Apprêtons-nous donc à en venir au fait. L'Angleterre voit dans
notre expansion l'avènement d'une hégémonie qui risque de l'affaiblir. Donc
l'Angleterre nous est hostile, et nous devrons lui faire la guerre si nous
voulons survivre.
    Quelle forme revêtira ce conflit ?
    Ce ne sont pas quelques coups puissants qui permettront à
l'Angleterre d'en finir avec l'Allemagne et de nous réduire à sa merci. Il est
pour elle d'une importance décisive de porter la guerre aussi près que possible
de la Ruhr. Le sang français ne sera pas épargné. (Mur de l'Ouest!) La durée de
notre existence dépend de la possession de la Ruhr.
    Ayant décidé de suivre le Kaiser dans une de ses erreurs —
attaquer la France et la Grande-Bretagne au cas où celles-ci s'aligneraient
avec la Russie — Hitler annonça alors qu'il suivait l'Empereur dans une autre
voie qui s'était finalement avérée désastreuse pour l'Allemagne.
    Les bases aériennes hollandaises et belges devront être
occupées militairement. Les déclarations de neutralité ne pourront être
respectées. Si l'Angleterre veut intervenir dans la guerre contre la Pologne,
nous devrons effectuer une attaque-éclair sur la Hollande. Nous devrons avoir
pour but la mise en place sur le territoire hollandais d'une nouvelle ligne de
défense, allant jusqu'au Zuyderzee. La guerre contre l'Angleterre et la France
sera une lutte à mort.
    L'idée que nous pourrons nous en tirer à bon compte est
dangereuse. Elle n'est pas à envisager. Il ne s'agira plus alors d'avoir tort
ou raison, mais d'être ou ne pas être 80 millions d'hommes.
    Bien qu'il ait annoncé quelques instants auparavant que
l'Allemagne s'apprêtait à attaquer la Pologne « à la première occasion
favorable », et bien que ses auditeurs fussent au courant que presque toute la
force militaire allemande était en train de se concentrer sur cet objectif, Hitler,
au milieu de ses divagations, ne pouvait s'empêcher de penser à la
Grande-Bretagne.
    « L'Angleterre, proclama-t-il, est la force principale qui
s'oppose à l'Allemagne. » Sur quoi il entreprit d'en discuter les points forts
et les points faibles.
    L'Anglais est, en soi, fier, brave, inflexible, obstiné et
excellent organisateur. Il a l'art d'exploiter les situations nouvelles. Il a
l'amour de l'aventure et le courage de la race

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