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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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toujours, quoi qu'il arrive, on le trouverait aux
côtés du Duce ».
    Quelle que soit l'impression que de telles paroles aient pu
faire sur ce paon de Mussolini, elles laissèrent son gendre indifférent. « Je
rentre à Rome, écrivit-il dans son journal du 13 août, dégoûté de l'Allemagne,
de ses chefs, de leurs façons d'agir. Ils nous ont trompés et nous ont menti.
Et maintenant, ils sont sur le point de nous entraîner dans une aventure que nous
n'avons pas voulue et qui peut compromettre le régime et le pays ».
    Mais l'Italie était à ce moment le cadet des soucis d'Hitler. Il
ne pensait plus qu'à la Russie. Vers la fin de son entretien du 12 août avec
Ciano, un « télégramme de Moscou », comme disent les procès-verbaux allemands,
fut remis au Führer. La conversation s'interrompit quelques instants pour
permettre à Hitler et à Ribbentrop de prendre connaissance du message. Ils
mirent alors Ciano au courant de son contenu :
    « Les Russes, dit Hitler, viennent d'accepter que les Allemands
envoient un négociateur politique. »

15 -
LE PACTE GERMANO-SOVIETIQUE
    Le « télégramme de Moscou », dont Hitler révéla le contenu à
Obersalzberg, l'après-midi du 12 août, semble, à l'instar de certains «
télégrammes » antérieurs qui ont figuré dans cet ouvrage, d'origine très
douteuse. Aucune dépêche semblable en provenance de la capitale russe n'a été
retrouvée dans les archives allemandes. Schulenburg envoya bien de Moscou le 12
un télégramme à Berlin, mais celui-ci se contentait de relater l'arrivée des
missions militaires franco-britanniques et les toasts amicaux qu'échangèrent
les Russes et leurs hôtes.
    Pourtant, il y avait un certain fondement au « télégramme » avec
lequel Hitler et Ribbentrop avaient si manifestement tenté d'impressionner Ciano. Le 12 août, un téléprint de la Wilhelmstrasse à Obersalzberg avait rapporté les résultats d'une visite que le chargé
d'affaires russe avait faite à Schnurre, le jour même, à Berlin.
    Astakhov était venu lui annoncer que Molotov était
désormais prêt à discuter les points soulevés par les Allemands, y compris la
Pologne et autres questions d'ordre politique. Le gouvernement soviétique
proposait que ces conversations aient lieu à Moscou. Mais Astakhov précisa bien
que rien ne pressait. Il insista sur le fait, nota Schnurre dans son rapport
qui semble avoir été transmis d'urgence à Obersalzberg, que l' « essentiel des
instructions qu'il avait reçues de Molotov portait sur
l'expression « par étapes »... les discussions ne pouvaient être conduites que
« par étapes (1) ».
    Mais Hitler ne pouvait attendre que les négociations avec les
Russes s'effectuent progressivement. Comme il venait de le révéler à un Ciano
indigné, il s'était fixé le 1er septembre comme date ultime de l'assaut contre
la Pologne, et on était alors presque à la mi-août. S'il tenait à torpiller les
pourparlers anglo-français avec les Russes et conclure son pacte avec Staline,
il lui fallait faire vite... non par étapes, mais par un grand bond en avant.
    Le lundi 14 août fut encore un jour crucial. Tandis que
l'ambassadeur von der Schulenburg, qui, manifestement, n'était pas encore tout
à fait dans les confidences d'Hitler et de Ribbentrop, écrivait de Moscou à
Weizsaecker pour le prévenir que Molotov était « un homme étrange et d'un
caractère difficile » et qu'il était d'avis, lui Weizsaecker, « qu'il fallait
éviter toute précipitation dans nos rapports avec l'Union Soviétique », on lui
adressait, de Berlin, un télégramme « très urgent (2) ». Il émanait de
Ribbentrop et avait été expédié de la Wilhelmstrasse (le ministre des Affaires
étrangères se trouvait toujours à Fuschl), à 22 h 53, le 14 août. Il ordonnait
à l'ambassadeur d'Allemagne d'aller trouver Molotov pour lui donner lecture
d'une longue communication.
    Hitler, finalement, tentait son grand Coup. Les relations
germano-russes, disait Ribbentrop, « sont parvenues à un tournant historique...
Il n'existe aucun conflit d'intérêts véritable entre l'Allemagne et la
Russie... Tout s'est toujours bien passé pour les deux puissances lorsqu'elles
étaient amies, et mal lorsqu'elles étaient ennemies ».
    La crise suscitée par la politique anglaise dans les
relations polono-allemandes (poursuivait Ribbentrop) et les tentatives
d'alliance qui sont liées à cette politique exigent une prompte clarification
des relations

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