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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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germano-russes. Sinon, les événements... peuvent prendre un tour
qui retirerait aux deux gouvernements toute possibilité de restaurer l'amitié
germano-russe et d'élucider en leur temps les questions territoriales qui se
posent en Europe Orientale. En conséquence, les dirigeants des deux pays ne
devraient pas laisser aller les choses, mais agir en temps utile. Il serait
désastreux que, par ignorance mutuelle de leurs vues et intentions, les deux
peuples en arrivent à suivre des voies divergentes.
    Le ministre des Affaires étrangères allemand était donc prêt, «
au nom du Führer », à agir en temps utile.
    Comme nous en avons été informés, le gouvernement
soviétique éprouve, lui aussi, le désir de clarifier les relations germano-russes.
Puisque, toutefois, notre expérience antérieure nous a appris qu'une telle mise
au point ne peut s'effectuer que lentement par la voie diplomatique habituelle,
je suis prêt à effectuer une courte visite à Moscou afin d'exposer le point de
vue du Führer à M. Staline. Je suis d'avis que seule une discussion directe
peut apporter un tel changement et il ne devrait pas être impossible de jeter
ainsi les bases d'un règlement définitif des relations germano-russes.
    Le ministre des Affaires étrangères britannique n'avait pas été
désireux de se rendre à Moscou, mais désormais le ministre des Affaires
étrangères allemand n'en était pas seulement désireux mais impatient —
contraste qui, selon le calcul fort exact des nazis, devait faire impression
sur le soupçonneux Staline. Les Allemands se rendaient compte qu'il était
essentiel de remettre leur message en mains propres au dictateur. Ribbentrop
ajouta donc une « annexe » à son télégramme urgent.
    Je vous prie (conseillait Ribbentrop à Schulenburg) de ne
pas donner ces instructions par écrit à M. Molotov, mais d'agir en sorte
qu'elles parviennent à M. Staline sous la forme le plus exacte possible, et je
vous autorise, si l'occasion s'en présente, à demander en mon nom à M. Molotov
une audience auprès de M. Staline pour que vous puissiez lui transmettre
directement cette importante communication. Outre une conférence avec Molotov,
une discussion détaillée avec Staline constituerait la condition de mon voyage
(3).
    Cette proposition du ministre des Affaires étrangères contenait
un hameçon à peine camouflé sur lequel, non sans raison, les Allemands se
figuraient que le Kremlin se précipiterait. En répétant qu' « il n'existait
aucune question de la Baltique à la mer Noire qui ne puisse se régler pour la
plus grande satisfaction des deux puissances », Ribbentrop prit soin de
spécifier « les États Baltes, la Pologne, les questions du Sud-Est, etc. ». Et
il avait aussi mentionné la nécessité d' « éclaircir en commun les questions
territoriales d'Europe orientale ».
    L'Allemagne était prête à partager l'Europe orientale, la
Pologne incluse, avec l'Union Soviétique. C'était là une offre avec laquelle la
Grande-Bretagne et la France ne pouvaient — et, manifestement, ne voulaient pas
— rivaliser. Et, maintenant qu'il l'avait faite, Hitler, visiblement certain
qu'elle ne serait pas repoussée, convoqua une fois de plus — en ce même 14 août
— les commandants en chef de ses forces armées pour leur exposer les plans et
perspectives de guerre.

CONFERENCE MILITAIRE D’OBERSALZBERG
(14 AOUT 1939) [191]
     « Le grand drame, annonça Hitler à son auditoire choisi, touche
maintenant à son apogée. » Tant qu'on ne pourrait pas remporter sans risques de
succès politiques ou militaires, il était certain que ni l'Angleterre ni la
France ne bougeraient. Pour la bonne raison que l'Angleterre « n'a pas de
dirigeants d'envergure. Les hommes que j'ai rencontrés à Munich ne sont pas de
taille à déclencher une nouvelle guerre mondiale ». Comme dans ses précédentes
rencontres avec ses chefs militaires, le Führer ne pouvait détourner ses
pensées de l'Angleterre, dont il exposa avec force détails les points forts et
les points faibles, en insistant sur ces derniers.
    L'Angleterre (nota Halder mot pour mot) à la différence de
1914 ne fera pas l'erreur de se lancer dans une guerre d'ici des années. Tel
est le destin des pays riches... L'Angleterre elle-même n'a pas actuellement
les moyens de participer à une guerre mondiale. Pourquoi se battrait-elle? On
ne se fait pas tuer pour une alliée.
    Quelles mesures militaires, demanda Hitler, pouvaient prendre

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