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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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non en accomplissant le grand
saut que proposait Ribbentrop.
     
    De quelles mesures s'agissait-il?
    1° Conclusion d'un traité d'échanges et de crédits;
    2° Devant suivre presque immédiatement : conclusion d'un pacte
de non-agression.
     
    Simultanément avec la signature du second pacte, les Soviets
exigeaient « la conclusion d'un protocole spécial définissant les intérêts des
parties contractantes à l'égard de certaines questions de politique étrangère
». C'était là plus que suggérer, du moins en ce qui concernait le partage de
l'Europe orientale, que Moscou n'était pas hostile à l'idée d'un marché avec
les Allemands.
    Concernant la visite que Ribbentrop proposait de faire, Molotov
déclara que le gouvernement soviétique « était très flatté » de cette
suggestion, « car l'envoi d'un ministre et homme politique aussi éminent
prouvait le sérieux des intentions du gouvernement allemand ». « Quel
contraste, ajoutait-il, avec l'Angleterre qui, dans la personne de Strang, n'avait envoyé à Moscou qu'un fonctionnaire subalterne.
Cependant le voyage du ministre des. Affaires étrangères allemand exigeait une
préparation approfondie. Le gouvernement soviétique craignait la publicité
accordée à un tel voyage. Il préférait accomplir un travail positif dans la
discrétion (15). »
    Molotov ne fit aucune mention des propositions urgentes et
nettes de Ribbentrop de venir à Moscou pendant le week-end, et Schulenburg, peut-être pris un peu au dépourvu par le cours de l'entrevue, préféra ne
pas insister.
    Le lendemain, après avoir reçu le rapport de l'ambassadeur,
Ribbentrop, lui, insista. Hitler, manifestement, commençait à désespérer. De
son quartier général d'été d'Obersalzberg, partit le soir du 18 août un nouveau
télégramme « très urgent » adressé à Schulenburg et signé
de Ribbentrop. Il parvint à l'ambassade d'Allemagne à Moscou le 19 à cinq
heures quarante-cinq, et il ordonnait à l'ambassadeur « d'organiser
immédiatement une nouvelle entrevue avec Molotov et de faire tout son possible
pour qu'elle ait lieu sans aucun délai ». Il n'y avait pas de temps à perdre. «
Je vous prie, télégraphiait Ribbentrop, de dire à M. Molotov ce qui suit :
    ...Dans des circonstances normales, nous inclinerions
également à procéder au rajustement des relations germano-russes par voie
diplomatique et à utiliser les méthodes habituelles. Mais le caractère
exceptionnel de la situation actuelle impose, aux yeux du Führer, le recours à
des méthodes différentes permettant d'obtenir des résultats rapides.
    Les relations germano-polonaises deviennent chaque jour
plus tendues. Nous devons envisager que des incidents peuvent survenir d'un jour
à l'autre, rendant l'ouverture des hostilités inévitable... Le Führer juge
indispensable que la nouvelle du déclenchement du conflit germano-polonais ne
vienne pas nous surprendre pendant que nous nous efforcerions de définir les
relations germano-russes. Il juge donc qu'une clarification préalable est
nécessaire, ne serait-ce que pour nous permettre de tenir compte des intérêts
russes dans l'éventualité d'un tel conflit, ce qui, sans cette mise au point,
ne laisserait pas d'offrir des difficultés. »
    L'ambassadeur avait mission d'annoncer que le « premier stade »
des consultations mentionnées par Molotov, la conclusion d'un accord
commercial, venait d'être complété à Berlin le jour même (18 août) et qu'il
était temps désormais d'« aborder le second stade ». C'est pourquoi le ministre
des Affaires étrangères allemand proposait « de partir immédiatement pour
Moscou » où il se rendrait « muni des pleins pouvoirs du Führer, l'autorisant à
régler d'une manière complète et définitive l'ensemble des problèmes ». A
Moscou, ajoutait-il, « il serait à même... de prendre en considération les
desiderata des Russes ».
    De quels désirs s'agissait-il? Les Allemands désormais ne
perdaient plus leur temps à tourner autour du pot.
    Je serai également à même (poursuivait Ribbentrop) de
signer un protocole spécial réglant les intérêts des deux parties touchant
certaines questions de politique étrangère : par exemple, la répartition des
sphères d'influence dans la zone de la Baltique. Répartition qui ne sera
toutefois possible qu'au cours d'une discussion orale.
    Cette fois, l'ambassadeur ne devait pas se contenter d'une
réponse négative des Russes.
    Soulignez bien, je vous prie,

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