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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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Reich
ne voit pas comment le protocole additionnel pourrait être mis au point et fixé
dans un court délai.
    La tension entre l'Allemagne et la Pologne est devenue
intolérable. Une crise peut se produire à tout moment. L'Allemagne est résolue
désormais à protéger les intérêts du Reich avec tous les moyens dont elle
dispose.
    Je suis d'avis qu'en raison des intentions exprimées par
nos deux pays d'établir entre eux une nouvelle forme de relations, il n'y a pas
de temps à perdre. Je propose donc à nouveau que vous receviez mon ministre des
Affaires étrangères le mardi 22 août ou, au plus tard, le mercredi 23 août. Le
ministre des Affaires étrangères du Reich aura tout pouvoir de dresser et de
signer le pacte de non-agression, ainsi que le protocole. Son séjour à Moscou
ne pourra excéder un ou deux jours en raison de la situation internationale. Je
serai heureux de recevoir de vous une prompte réponse.
    Adolf Hitler (22).
    Pendant les vingt-quatre heures qui suivirent la soirée
dominicale du 20 août, où l'appel d'Hitler prit sa course vers Moscou le long
des fils télégraphiques, jusqu'au lendemain soir, le Führer demeura dans un
état voisin de la prostration. Il lui était impossible de trouver le sommeil.
Au beau milieu de la nuit, il téléphona à Gœring pour l'entretenir de ses
inquiétudes sur la façon dont Staline allait réagir à son message et pour se
lamenter sur les retards de Moscou. A trois heures du matin, le 21, le
ministère des Affaires étrangères reçut un télégramme « très urgent » de
Schulenburg, disant que le télégramme d'Hitler que lui avait annoncé
Weizsaecker n'était pas encore parvenu.
    « Les dépêches officielles, rappelait l'ambassadeur, mettent
quatre à cinq heures pour aller de Berlin à Moscou. Il faut y ajouter le temps
du déchiffrage (23). » A dix heures quinze, le lundi 21 août, Ribbentrop
adressa dans son anxiété un télégramme urgent à Schulenburg : « Prière faire
votre possible pour vous assurer que le voyage se matérialise. Même date que le
télégramme (24). » Peu après midi, l'ambassadeur annonçait à Berlin : « Je dois
rencontrer Molotov à trois heures cet après-midi (25). »
    Le 21 août, à vingt et une heures trente-cinq, la réponse de
Staline parvint par télégramme à Berlin.
    Au Chancelier du Reich allemand,
    A. Hitler :
    Je vous remercie de votre lettre. J'espère que le pacte de
non-agression germano-soviétique provoquera un tournant décisif pour le plus
grand avantage des relations politiques entre nos deux pays.
    Nos deux peuples ont besoin d'entretenir des relations
pacifiques. Le consentement du gouvernement allemand à la conclusion d'un pacte
de non-agression fournit la base nécessaire à l'élimination de la tension
politique et à l'instauration de la paix et de la collaboration entre nos deux
peuples.
    Le gouvernement soviétique m'a chargé de vous exprimer
qu'il consent à ce que von Ribbentrop arrive à Moscou le 23 août.
    J. Staline (26).
    Pour le cynisme, le dictateur nazi avait trouvé à qui parler
en la personne du despote soviétique. Ils avaient désormais le champ libre pour
régler les détails d'un des plus sordides marchés de cette lamentable période.
    La réponse de Staline parvint au Führer, qui
se trouvait alors au Berghof, à dix heures trente du matin. Quelques minutes
plus tard — l'auteur s'en souvient, — peu après onze heures, le programme
musical de la radio allemande s'interrompit brusquement et une voix annonça : «
Le gouvernement du Reich et le gouvernement soviétique se sont mis d'accord pour
conclure un pacte mutuel de non-agression. Le ministre des Affaires étrangères
du Reich se rendra à Moscou le mercredi 23 août pour la conclusion des
négociations. »
    Le lendemain 22 août 1939, Hitler, ayant reçu de Staline en
personne l'assurance que la Russie observait une neutralité amicale, convoqua
une fois de plus ses chefs militaires à l'Obersalzberg, leur fit une conférence
sur sa propre grandeur et la guerre brutale et impitoyable qu'il leur faudrait
mener, et annonça qu'il donnerait sans doute l'ordre d'attaquer la Pologne dans
quatre jours, le samedi 26 août — avec six jours d'avance sur l'horaire.
C'était Staline, l'ennemi mortel du Führer, qui avait
rendu possible cette décision.

LA CONFERENCE MILITAIRE
DU 22 AOUT 1939
    Les généraux trouvèrent un Hitler plus arrogant et plus
intransigeant que jamais (27). « Je vous ai convoqués, leur

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