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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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délai de vingt-cinq ans. De plus, l'Allemagne
était disposée à garantir les États Baltes conjointement avec l'Union
Soviétique. Enfin l'Allemagne était prête à user de son influence dans le sens
d'une amélioration et d'une consolidation des relations russo-japonaises.
    Désormais toute prétention était abandonnée : le gouvernement du
Reich avouait son impatience de conclure un marché avec Moscou.
    Le Führer (poursuivait le télégramme de Ribbentrop) est
d'avis qu'en raison de la situation et du fait que des événements graves
peuvent surgir d'un jour à l'autre (prière d'expliquer à ce moment à M. Molotov
que l'Allemagne est résolue à ne pas tolérer indéfiniment les provocations
polonaises), une clarification fondamentale et rapide des relations
germano-soviétiques et de l'attitude de chacune des deux puissances vis-à-vis
des problèmes de l'heure est désirable.
    Pour tous ces motifs, je suis prêt à me rendre par avion à
Moscou à n'importe quelle date à partir du vendredi 18 août, nanti des pleins
pouvoirs du Führer, afin de régler l'ensemble des relations germano-russes, et,
le cas échéant, de signer les traités appropriés.
    Une fois de plus, Ribbentrop ajouta une « annexe »
d'instructions personnelles à son ambassadeur.
    Je vous prie encore de lire ces instructions mot pour mot à
Molotov et de lui demander de vous donner immédiatement l'opinion du
gouvernement russe et de M. Staline. D'une manière strictement confidentielle,
j'ajoute pour votre gouverne que nous tenons tout particulièrement à ce que mon
voyage à Moscou puisse avoir lieu à la fin de cette semaine ou au début de la
prochaine.
    Le lendemain, en haut de leur montagne, Hitler et Ribbentrop
attendirent avec impatience la réponse de Moscou. Les communications entre les
deux capitales n'étaient pas particulièrement rapides — détail dont on ne
semblait pas se rendre compte dans l'atmosphère raréfiée des Alpes bavaroises.
Le 17 à midi, Ribbentrop envoya à Schulenburg un télégramme « très urgent »
exigeant un « rapport télégraphique sur l'heure où vous avez remis votre
demande à Molotov et celle pour laquelle vous avez fixé
l'entretien (13) ».
    A l'heure du dîner, l'ambassadeur, à bout de nerfs, répondit,
lui aussi, par télégramme « urgent », qu'il n'avait reçu les instructions du
ministre que la veille à onze heures du soir, trop tard pour entamer des
négociations diplomatiques, et que son premier geste de la matinée du jour
même, 17 août, avait été de prendre rendez-vous avec Molotov pour
huit heures du soir (14).
    Aux chefs nazis, désormais victimes d'une véritable frénésie,
cette entrevue apporta une déception. Conscient de l'impatience d'Hitler dont
il connaissait sans doute parfaitement les raisons, le commissaire aux Affaires
étrangères se plut à mettre les Allemands sur le gril, tour à tour taquin et
sarcastique. Après avoir entendu de la bouche de Schulenburg le télégramme de
Ribbentrop, Molotov, sans guère tenir compte de son
contenu, fournit la réponse écrite du gouvernement soviétique à la première
communication présentée le 15 août par le ministre des Affaires étrangères du
Reich.
    Après avoir rappelé, non sans amertume, l'hostilité précédemment
manifestée par le gouvernement nazi envers la Russie Soviétique, cette réponse
expliquait que, jusqu'à une date très récente, le gouvernement soviétique
n'avait cessé de poser en principe que le gouvernement allemand cherchait
toutes les occasions d'entrer en conflit avec l'Union Soviétique... Pour ne pas
parler du fait que par le moyen du prétendu pacte anti-Komintern, le
gouvernement allemand s'était efforcé de rassembler de nombreux États en un
front uni contre l'Union Soviétique et y était parvenu. C'était pour cette
raison, expliquait la note, que la Russie « participait actuellement à
l'organisation d'un front défensif contre l'agression (allemande) ».
    Si toutefois (poursuivait-elle) le gouvernement allemand
s'efforce maintenant de modifier sa politique traditionnelle dans le sens d'une
amélioration sérieuse des relations avec l'Union Soviétique, le gouvernement de
ce pays ne peut que se montrer favorable à une telle initiative et est tout
prêt, pour sa part, à réviser sa politique à l'égard du Reich dans le sens
d'une sérieuse amélioration.
    Mais, insistait la note russe, cela ne serait possible qu'en
prenant des « mesures sérieuses et pratiques » et

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