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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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Affaires étrangères, fut abattu dans la rue, d’un coup de feu. Dans
ces trois cas les meurtriers appartenaient à l’extrême-droite.
    L’instable gouvernement de Berlin finit par relever le défi en
édictant une loi spéciale pour la protection de la République ; elle
comportait de peines sévères pour les faits de terrorisme politique. Berlin
réclamait aussi la dissolution des innombrables ligues armées et la suppression
de leurs activités de brigandage. Le cabinet bavarois même sous la direction du
modéré qu’était le comte Lerchenfeld qui avait remplacé en 1921 l’extrémiste
Kahr, s’entendait difficilement avec le régime national de Berlin. Quand il
essaya d’appliquer la loi contre le terrorisme, les hommes de la droite
bavaroise dont Hitler était un des chefs reconnus, organisèrent un complot pour
renverser Lerchenfeld et marcher sur Berlin afin d’abattre la République.
    La République de Weimar, encore dans son enfance, se trouvait
déjà en grande difficulté. Son existence était menacée non seulement par l’extrême-droite,
mais aussi par l’extrême-gauche.

3 -
VERSAILLES, WEIMAR ET LE PUTSCH
DE LA BRASSERIE
    Aux yeux des citoyens vivant dans les victorieuses nations
occidentales, la proclamation de la République à Berlin le 9 novembre 1918
sembla marquer l’aube d’une ère nouvelle pour le peuple allemand et pour l’Allemagne.
Dans l’échange de notes qui préluda à l’armistice, Woodrow Wilson avait insisté sur l’abolition de l’autocratie militaire des Hohenzollern,
et les Allemands, apparemment bien qu’à regret, lui avaient donnés satisfaction.
Le Kaiser fut contraint à l’abdication et à la fuite ; toutes les
dynasties furent rapidement effacées et un gouvernement républicain proclamé.
    Mais proclamé par accident ! L’après-midi du 9 novembre,
les sociaux-démocrates, dits majoritaires, qui avaient pour chefs Friedrich
Ebert et Philipp Scheidemann, se réunirent au Reichstag à
la suite de la démission du chancelier, le prince Max de Bade. Ils ne savaient
que faire. Le chancelier venait d’annoncer l’abdication du Kaiser. Ebert, ancien
sellier, estimait qu’un des fils de l’empereur – pourvu que ce ne fût pas ce
débauché de Kronprinz – pourrait lui succéder. Ebert était
en effet partisan d’une monarchie constitutionnelle du genre britannique ;
quoique socialiste, il détestait l’idée d’une révolution sociale. « Je la
hais comme le péché », avait-il déclaré.
    Mais, à Berlin, paralysé par une grève générale, la Révolution
était dans l’air. Dans la large avenue Unter den Linden, à
quelques pâtés de maisons du Reichstag, les spartakistes, avec leurs chefs Rosa
Luxemburg et Karl Liebknecht, socialistes de gauche, s’apprêtaient dans leur
citadelle (le palais du Kaiser) à proclamer une République soviétique. Lorsque
les socialistes, au Reichstag l’apprirent, ils furent effrayés ; comme il
fallait faire tout de suite quelque chose pour devancer les spartakistes, Scheidemann
eut une idée ; sans rien dire à ses camarades, il s’élança à une fenêtre
donnant sur la Kœnigsplatz, où une foule nombreuse s’était rassemblée ; le
corps à moitié sorti, et comme parlant sous une inspiration subite, il proclama
la République. Ebert fut pris de fureur car il avait espéré qu’il pourrait, d’une
façon ou d’une autre, sauver la monarchie Hohenzollern.
    Ainsi, comme d’un coup de dés, naquit la République allemande. Si
les socialistes n’en étaient pas partisans convaincu comment espérer que les
conservateurs le seraient ? Mais ceux-ci avaient rejeté leurs
responsabilités, et, avec les chefs militaire ! Ludendorff et Hindenburg, transféré
le pouvoir politique aux mains des sociaux-démocrates, lesquels n’y tenaient
guère. Ce faisant, ils rendaient également ces chefs des classes laborieuses
responsables, en apparence, de la capitulation et enfin du traité de paix ;
cela revenait à leur imputer le poids de la défaite et de toutes les
souffrances qu’une guerre perdue et une paix imposée coûteraient au pays. Pauvre
ruse qu’un enfant eût percé à jour mais qui réussit en Allemagne et y tua dans
l’œuf la République.
    Il aurait pu en être autrement. En novembre 1918, les sociaux
démocrates, disposant d’un pouvoir absolu, étaient en mesure de fonder
rapidement et solidement un régime républicain ; mai alors il eût fallu
supprimer, ou tout au moins

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