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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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    [10] Le secrétaire au Foreign Office avait, au cours de la nuit, envoyé à Henderson
deux télégrammes d'avertissement. Le premier, expédié à vingt-trois heures
cinquante, était ainsi conçu :
    Peut-être vous donnerai-je l'ordre cette nuit de faire une
communication immédiate au gouvernement allemand. Je vous prie de vous tenir
prêt. Mieux vaut avertir le ministre des Affaires étrangères que vous pouvez, à
tout moment, demander à le voir.
    Il semblerait d'après ce télégramme que le gouvernement
britannique ne s'était pas encore tout à fait décidé à agir seul, en dehors des
Français. Mais, trente-cinq minutes plus tard, à minuit vingt-cinq. Halifax
télégraphiait à Henderson :
    Prière de solliciter une audience avec le M.A.E. (ministre des
Affaires étrangères) pour neuf heures du matin, aujourd'hui dimanche.
Instructions suivront (25).
    Le télégramme décisif est daté de cinq heures du matin, heure de
Greenwich. Henderson prétend, dans son Rapport Définitif, l'avoir reçu à quatre
heures.
     
    [11] Halifax avait envoyé une autre dépêche, datée également de cinq heures du
matin, informant l'ambassadeur que Coulondre « ne ferait pas de communication
semblable au gouvernement allemand avant midi aujourd'hui (dimanche). Il
ignorait ce que serait le délai français mais il jugeait « probable » qu'il se
situerait entre six et neuf heures (27).
    [12] Il réapparut furtivement le 24 septembre, jour où il rencontra Forbes à Oslo «
pour voir, déclara-t-il au tribunal de Nuremberg avant qu'on lui impose
silence, s'il n'y avait plus une chance d'éviter une guerre mondiale (38). »
    [13] Cette note hâtivement préparée était à ce point basée sur de pauvres arguments
qu'elle se terminait sur cette phrase : « Nous prenons acte de l'intention qui
nous a été communiquée par M. King Hall, sur ordre du gouvernement britannique,
d'écraser le peuple allemand plus durement encore que par le Traité de
Versailles. Nous répondrons par conséquent à toute agression de l'Angleterre
par les mêmes armes et dans la même forme. »
    Inutile de dire que le gouvernement britannique n'avait jamais
fait part à l'Allemagne des thèses de Stephen King Hall, un officier de marine
en retraite, dont les opuscules relevaient d'une initiative purement privée. En
réalité, Henderson avait protesté auprès du Foreign Office contre la diffusion
en Allemagne des publications de King Hall, et le gouvernement britannique
avait prié leur éditeur d'y mettre un terme.
     
    [14] A Londres. Halifax avait, à onze heures quinze, remis au chargé d'affaires
allemand une note officielle; étant donné, disait-elle, qu'aucune assurance du
gouvernement allemand n'était parvenue à onze heures, j'ai l'honneur de vous
informer que l'état de guerre existe entre nos deux pays, depuis onze heures du
matin, aujourd'hui, 3 septembre.
    [15] Mais, comme on sait, cela n'empêcha pas Bonnet de tenter un ultime effort pour
maintenir la France en dehors du conflit, en proposant, pendant la nuit, aux
Italiens de suggérer à Hitler un retrait symbolique de ses troupes de Pologne.
    [16] Cet officiel, Andor Hencke, sous-secrétaire d'État aux Affaires étrangères, qui
avait servi de nombreuses années à l'ambassade à Moscou, écrivit un compte
rendu détaillé et amusant des conversations. Ce fut le seul témoignage allemand
sur le second jour des conférences (16).
    [17] Arnold Toynbee, dans ses différent écrits, l'appelle le cinquième partage
    [18] Bien que signé le 29 septembre à cinq heures, le traité est officiellement daté
du 28 septembre.
    [19] Les pertes allemandes en Pologne furent officiellement de 10 572 tués, 30 322
blessés et 3 400 disparus.
    [20] Le 9 octobre, l'auteur voyageait par chemin de fer sur la rive est du Rhin, là
où elle forme, sur une longueur de 160 km, la frontière franco-allemande. Il
nota dans son journal : « Aucun signe de guerre. L'équipe du train m'a dit que
pas un coup de feu n'avait été tiré sur ce front depuis le début de la
guerre... Nous pouvions voir les casemates françaises et, à bien des endroits,
de grandes nattes derrière lesquelles les Français construisaient des
fortifications. Image identique du côté allemand. Les troupes vaquaient à leurs
travaux en pleine vue et à portée de tir les unes des autres... Les Allemands
traînaient des canons et des munitions sur la voie ferrée, mais les Français ne
les inquiétaient pas. Drôle de guerre. »

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