Le Troisième Reich, T2
lorsqu'ils
étaient sous l'accusation de nombreux assassinats.
[199] Kogan estime que, sur 7 820 000 déportés, 7 125 000 sont morts, mais ce chiffre
est incontestablement trop élevé.
[200] Le commandant du camp, Franz Ziereis, indiqua un nombre total de 65 000 (56).
[201] Né en 1900, Hoess était le fils d'un petit boutiquier de Baden-Baden. Son père,
catholique fervent, exerça une pression sur lui pour le faire entrer dans les
ordres. Au lieu de cela, il rallia le Parti nazi en 1922. L'année suivante, il
fut impliqué dans le meurtre d'un instituteur. Accusé sans preuve d'avoir
dénoncé Léo Schlageter, un saboteur allemand travaillant dans la Ruhr et qui,
exécuté par les Français, était devenu un martyr nazi. Hoess fut condamné aux
travaux forcés à perpétuité.
Libéré en 1928 à l'occasion d'une amnistie générale, il
rejoignit les S.S. deux ans plus tard et, en 1934, devint membre de l'unité de
la Tête de Mort, unité S.S. dont le rôle principal consistait à garder les
camps de concentration. Son premier poste fut Dachau. Toute sa vie d'adulte, il
fut prisonnier puis geôlier. De lui-même — et en exagérant même les faits — il
avoua ses meurtres, aussi bien à ta barre, à Nuremberg, que dans ses
dépositions écrites. Remis aux Polonais, il fut condamné à mort, et pendu en
mars 1947.
[202] Tâche qui ne put être terminée (ainsi que nous le verrons) avant 1943, en
raison du nombre de personnes impliquées et, à la fin, de la résistance
opposée.
[203] En général, les médecins inscrivaient « maladie de cœur ». Kogan, qui passa
lui-même huit ans à Buchenwald, cite quelques exemples : « ... le malade est
mort après des souffrances prolongées, le... à... heures. Cause du décès :
faiblesse cardiaque, compliquée de pneumonie. » (K ogan : Théorie et Pratique de l'Enfer, page 218.) A
Auschwitz, on se dispensa de semblables formalités lorsque les chambres à gaz
se mirent à fonctionner sans interruption. Souvent, on ne se donnait même plus
la peine de compter les victimes de la journée.
[204] On les expédiait régulièrement aux chambres à gaz et on les remplaçait par de
nouvelles équipes qui, à leur tour, subissaient le même sort. Les S.S. ne
voulaient pas de survivants qui pussent parler.
[205] D'après les témoignages recueillis au cours des procès de Nuremberg, les
cendres auraient été parfois vendues comme engrais. Selon un document présenté
par l'accusation russe, une firme de Dantzig construisit une cuve chauffée
électriquement pour transformer en savon la graisse humaine. Voici la « recette
» qui y était jointe : « 12 livres de graisse humaine, 19 litres d'eau, et de 8
onces à 1 livre de soude caustique... Faire bouillir le tout pendant deux ou
trois heures, puis laisser refroidir (59). »
[206] On les retirait parfois avant d'envoyer les victimes dans les chambres à gaz.
Un rapport confidentiel émanant du directeur de la prison de Minsk montre
qu'après qu'il se fut assuré les services d'un dentiste juif, tous les Juifs «
virent leurs bridges en or, leurs couronnes et leurs aurifications retirées ou
arrachées. Ceci se faisant toujours une ou deux heures environ avant l'action
spéciale ». Le directeur notait que sur les 516 Juifs allemands et russes
exécutés dans sa prison au cours du printemps 1942, sur une période de six
semaines, 336 avaient eu au préalable l'or de leurs dents retiré de force (65).
[207] Le docteur Funk fut condamné à la prison à vie à Nuremberg.
[208] Le roman de John Hersey La Muraille, écrit d'après les documents juifs, retrace
l'histoire épique de cette révolte.
[209] Mais pas Stroop. Arrêté après la guerre, condamné à mort par un tribunal
américain, à Dachau, le 22 mars 1947, pour avoir fait fusiller des otages en
Grèce, puis extradé en Pologne, où il fut jugé pour le massacre des Juifs dans
le ghetto de Varsovie, il fut de nouveau condamné à mort et pendu sur les lieux
de ses crimes le 8 septembre 1951.
[210] Selon un de ses hommes de confiance, Eichmann aurait, peu avant l'effondrement
de l'Allemagne, dit qu' « il rirait encore dans sa tombe, car la pensée d'avoir
5 millions de personnes sur la conscience serait pour lui une extraordinaire
source de joie (70) ». En 1945, il s'échappa d'un camp d'internement américain
et fut capturé, on le sait, par des agents israéliens, en 1950.
[211] Pas même le célèbre chirurgien allemand, le professeur Ferdinand
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