Le Troisième Reich, T2
des
bombardements stratégiques, mais dont le champ d'action s'étendit par la suite
aux secteurs les plus divers. (N.D.T.)
[182] Selon l'étude très complète faite par Alexander Dallin sur l'occupation
allemande en Russie, l'Allemagne aurait pu obtenir davantage de la Russie en
passant par les voies commerciales normales. (Voir D allin : German Rule in Russia.)
[183] A Nuremberg, Albert Speer, ministre de l'Armement et de la Production de
Guerre, a admis que 40 pour 100 des prisonniers de guerre avaient été en 1944
employés dans la production des armes et munitions et autres industries annexes
(20).
[184] Un document pris montre que le maréchal de l'Air Milch demandait, en 1943,
encore 50 000 prisonniers de guerre à ajouter aux 30 000 qui armaient déjà les
batteries anti-aériennes. « C'est amusant, disait-il en riant, de penser que
les Russes doivent manœuvrer ces canons (21). »
[185] L'exécution du programme du Service du Travail obligatoire avait été confiée à
Fritz Sauckel, qui avait reçu le titre de général plénipotentiaire pour
l'organisation du travail. Nazi de seconde zone, il avait été gauleiter et
gouverneur de Thuringe. Petit homme rude et grossier, il était, ainsi que
l’écrivait Gœbbels dans son journal, « l'un des plus ennuyeux parmi les plus
ennuyeux ». Dans le box de Nuremberg, il m'a paru d'une nullité complète, un de
ces Allemands qui, en d'autres temps, auraient sans doute été bouchers dans une
petite ville. Une de ses premières directives précisait que les travailleurs
étrangers devaient « être traités de façon à fournir le rendement maximum pour
un coût minimum (24) ». Il reconnut à Nuremberg que sur ces millions de
travailleurs étrangers « moins de 200 000 étaient des volontaires ». Toutefois,
au cours du procès, il nia toute responsabilité quant aux mauvais traitements
dont ils avaient été l'objet. Il fut déclaré coupable, condamné à mort et pendu
à la prison de Nuremberg, dans la nuit du 15 au 16 octobre 1946.
[186] Non seulement la firme Krupp se fit attribuer des milliers de travailleurs
forcés — tant civils que prisonniers de guerre — pour ses usines situées en
Allemagne, mais elle construisit au camp d'extermination d'Auschwitz une usine
de fusées, où l'on faisait travailler les Juifs jusqu'à ce qu'ils tombent
d'épuisement. Ensuite on les faisait passer dans les chambres à gaz.
Au Procès de Nuremberg, le baron Gustav Krupp von Bohlen und
Halbach, président du conseil d'administration, fut inculpé en tant que l'un
des grands criminels de guerre (avec Gœring, etc...), mais, en raison de son «
état mental et physique », il ne fut pas jugé. (Il avait souffert d'une attaque
et donnait des signes de sénilité.) Il devait mourir le 16 janvier 1950.
L'accusation tenta de faire juger à sa place son fils, Alfred, qui était devenu
seul propriétaire de la compagnie en 1943, mais le tribunal s'y opposa.
Alfred Krupp von Bohlen und Halbach fut, par la suite, jugé à
Nuremberg par un tribunal militaire (tribunal purement américain), en même
temps que neuf directeurs de la firme, dans l'affaire « États-Unis contre
Alfred Krupp, etc... » Le 31 juillet 1948, il se vit condamné à douze ans de
prison et à la confiscation de tous ses biens. Il sortit libre de la prison de
Landsberg (où Hitler avait purgé sa peine en 1924) le 4 février 1951, à la
faveur d'une amnistie générale accordée par John J. Mc Cloy, haut-commissaire
U.S.A. Non seulement la confiscation des biens de la société fut annulée, mais
on lui rendit sa fortune personnelle, s'élevant à $ 10 000 000. Les
gouvernements alliés avaient décidé le morcellement du vaste empire Krupp, mais
Alfred Krupp, qui prit, dès sa sortie de prison, une part active dans la
direction de la firme, ne tint pas compte de cette décision et, au moment où
ces lignes sont écrites (1959), il vient, avec l'approbation du gouvernement de
Bonn, d'annoncer que non seulement la compagnie n'éclatera pas, mais qu'elle
est en train d'acquérir de nouvelles industries.
[187] La directive d'Himmler, en date du 20 février 1942, s'adressait surtout aux
travailleurs russes. Elle ordonnait l'application du « traitement spécial » en
cas de « violations graves de la discipline, y compris refus de travail ou
paresse ». Dans de tels cas, le traitement spécial est requis. Le « traitement
spécial » consiste en la pendaison. Celle-ci ne devra pas avoir lieu dans
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