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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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à Lillesand au large de la côte norvégienne par un sous-marin polonais,
avaient déclaré qu’ils se dirigeaient sur Bergen pour aider à défendre la ville
contre les Britanniques ; pas même alors, le gouvernement norvégien ne
considéra nécessaire de prendre des mesures nettes, telles que mobiliser, garnir
les forts qui défendaient les ports, bloquer les pistes des aérodromes ou, le
plus important de tout, miner – ce qui était facile – les passes étroites aux
abords de la capitale et des villes principales. S’il avait fait tout cela, l’histoire
aurait pu prendre une tournure différente.
    Des nouvelles de mauvais augure, comme le dit Churchill, avaient
commencé à s’infiltrer à Londres vers le 1er avril, et le 3, le cabinet de
guerre anglais discutait les derniers renseignements – ceux de Stockholm avant
tout – selon lesquels l’Allemagne concentrait des forces considérables dans ses
ports du Nord, à destination des côtes scandinaves. Mais la nouvelle ne paraît
pas avoir été prise très au sérieux. Deux jours plus tard, le 5 avril, quand
la première vague de ravitailleurs allemands était déjà en mer, Chamberlain, dans
un discours, proclamait qu’Hitler, en n’attaquant pas à l’Ouest alors qu’Anglais
et Français n’étaient pas prêts, avait « raté le coche » – une phrase
qu’il dut très vite regretter [44] .
    A ce moment, le gouvernement britannique, selon Churchill, était
enclin à croire que la démonstration allemande dans les ports de la Baltique et
de la mer du Nord avait été faite uniquement pour permettre à Hitler de
riposter au cas où les Britanniques, en minant les eaux norvégiennes pour
barrer le transport de minerai depuis Narvik, occuperaient ce port et peut-être
même d’autres dans le Sud.
    En réalité, le gouvernement britannique envisageait cette
occupation. Après sept mois d’insuccès, Churchill, Premier Lord de l’Amirauté, avait
finalement réussi à obtenir, du cabinet de guerre et du Comité suprême de
guerre allié, l’autorisation de miner les fjords norvégiens le 8 avril – opération
appelée « Wilfred ». Puisqu’il semblait probable que les Allemands
réagiraient violemment au coup mortel que portait le blocus au transport de
leur minerai de fer depuis Narvik, il fut décidé qu’une force réduite
anglo-française serait expédiée à Narvik et avancerait en direction de la
frontière suédoise toute proche. D’autres contingents seraient débarqués à
Trondhjem, Bergen et Stavanger plus au sud, pour, expliqua Churchill, « interdire
ces bases à l’ennemi ». Ce fut le « Plan R-4 (32) ».
    Ainsi, pendant la première semaine d’avril, tandis que les
troupes allemandes montaient à bord de divers navires de guerre à destination
de la Norvège, des troupes britanniques, bien qu’en nombre beaucoup plus réduit,
étaient embarquées sur des transports dans la Clyde et sur des croiseurs dans
le Forth pour la même destination.
    L’après-midi du 2 avril, Hitler, après une longue
conférence avec Gœring, Raeder et Falkenhorst, donna une directive précise
ordonnant que Weserübung démarrât le 9 avril à cinq heures quinze. En
même temps, il donnait une autre directive stipulant que « la fuite à l’étranger
des rois du Danemark et de Norvège au moment de l’occupation doit être évitée à
tout prix (33) ». Le même jour également, l’O. K. W. mit les Affaires
étrangères dans le secret. Une interminable directive fut transmise à
Ribbentrop qui le chargeait de préparer les mesures diplomatiques pour inciter
le Danemark et la Norvège à se rendre sans combattre dès que les forces
allemandes seraient arrivées, et d’élaborer une justification quelconque de la
nouvelle agression d’Hitler (34).
    Mais la fourberie ne devait pas se borner aux Affaires
étrangères. La marine devait aussi en faire usage. Le 3 avril, jour du
départ des premiers navires, Jodl dans son journal réfléchissait au problème :
quel stratagème employer pour abuser les Norvégiens au cas où ils
soupçonneraient la présence d’un si grand nombre de navires de guerre allemands
dans leurs parages ? En fait, la marine avait déjà réglé cette question
secondaire. Elle avait donné ordre à ses navires de guerre et à ses transports
de se faire passer pour des bâtiments britanniques – même s’il était
obligatoire de hisser l’Union Jack. Les services secrets de la marine

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