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Le vétéran

Le vétéran

Titel: Le vétéran Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frederick Forsyth
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jusqu'à la crête. Le sergent Lewis fit faire demi-tour à son cheval et à celui de Craig, et les mena au petit trot vers le sommet. Ils rejoignirent la meute grouillante des chevaux de l'armée, retenue par une vingtaine de soldats. Les bêtes ne tardèrent pas à renifler l'odeur des Indiens. Elles se cabraient nerveusement, entraînant avec elles les hommes qui les tenaient. Lewis et Craig observaient la scène, juchés sur leurs montures. Après le premier assaut, la bataille se calma. Mais les Indiens n'étaient pas vaincus pour autant. Ils étaient juste en train d'effectuer une manouvre d'encerclement.
    On a raconté plus tard que ce sont les Sioux qui ont anéanti Custer ce jour-là. Pourtant, ce sont surtout les Cheyennes qui se sont chargés de l'attaque frontale.
    Leurs cousins les Sioux Oglalas leur laissèrent l'honneur de défendre leur propre village, que Custer avait prévu d'assaillir en premier. Ils se contentèrent de leur prêter main-forte en débordant le flanc de l'armée ennemie, lui coupant ainsi toute retraite. Placé o˘ il était, Craig voyait les Oglalas se glisser parmi les herbes, vers la droite et vers la gauche.
    Au bout de dix minutes, tout espoir de retraite avait disparu. Les balles et les flèches sifflantes tombaient maintenant plus près. L'un des soldats qui tenaient les chevaux reçut une flèche dans la gorge et s'écroula, hurlant et suffoquant. Les Indiens disposaient de quelques fusils modernes et de vieux fusils à silex, mais en nombre limité. D'ici la fin de l'après-midi, ils se seraient constitué une belle provision de CoÔts et de Springfield plus récents. Mais ils se servaient surtout de flèches, qui présentaient deux avantages : arme silencieuse, l'arc ne trahit pas la position du tireur. Au cours de l'après-midi, beaucoup de Tuniques Bleues périrent d'une flèche en pleine poitrine sans voir l'ombre d'une cible.
    Deuxième avantage, on peut lancer les flèches très haut dans le ciel pour les faire atterrir sur les cavaliers quasiment à la verticale. Cette technique avait un effet particulièrement dévastateur sur les chevaux.
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    Une heure plus tard, une douzaine de montures avaient été touchées.
    Arrachant les rênes des mains des soldats, les bêtes détalèrent sur la piste, bientôt imitées par celles qui n'étaient pas blessées. Bien avant que les hommes aient succombé, les chevaux s'étaient échappés, emportant avec eux tout espoir de fuite. La panique se répandit comme une traînée de poudre parmi les soldats tapis sur la colline. Les quelques gradés et les simples soldats perdirent tout simplement le contrôle de la situation.
    Le village cheyenne avait pour chef Little Wolf, qui par hasard se trouvait absent. ¿ son retour, une heure trop tard pour prendre part au combat, il se fit abreuver d'injures pour son absence. En fait, il était à la tête des éclaireurs qui avaient suivi Custer le long de la Rosebud et traversé la ligne de partage des eaux pour gagner la Little Bighorn. En son absence, il déléguait son autorité au guerrier le plus ‚gé après lui : Lame White Man, issu de la tribu des Cheyennes du Sud. ¬gé de trente-cinq ans environ, il n'était pas plus blanc que boiteux. Lorsqu'un groupe de trente cavaliers tenta de faire une percée vers la rivière, il les chargea tout seul et mourut en héros tout en leur sapant le moral. Aucun des trente n'essaya de rejoindre le cercle formé sur la pente. Témoins de leur agonie, leurs compagnons perdirent tout espoir de s'en sortir. Plus haut, Lewis et Craig entendaient les prières et les gémissements de ces hommes aux prises avec la mort. L'un des soldats - un gamin qui pleurnichait comme un bébé -
    rompit le cercle et gravit la colline pour aller chercher un des deux derniers chevaux. Il ne fallut que quelques instants pour que quatre flèches viennent se planter dans son dos. Il s'effondra, pris de convulsions. Les deux hommes à cheval se trouvaient maintenant exposés aux projectiles. Plusieurs les frôlèrent bientôt en sifflant. Sur la pente en contrebas, il restait entre cinquante et cent survivants, mais la moitié
    d'entre eux avaient d˚ recevoir une flèche ou une balle. Il arrivait qu'un guerrier en quête de gloire parte tout seul à l'assaut de la colline pour foncer au milieu des soldats accroupis, bravant une volée de balles. Vu les compétences des tireurs, l'Indien s'éloignait indemne mais couvert de prestige. Et toujours avec des hurlements

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