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Le vétéran

Le vétéran

Titel: Le vétéran Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frederick Forsyth
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marques révélatrices de sabots ferrés, se maintenaient à un trot rapide qui pouvait durer des miles et des miles sans épuiser les forces des poneys.
    Trente miles plus au nord, la patrouille de cavalerie prit au sud pour rattraper la piste. Ils la trouvèrent à midi, à l'ouest des Pryor. Les éclaireurs crows serrèrent brusquement la bride et formèrent un cercle pour observer un morceau de terre durci par la chaleur. Ils montrèrent du doigt des empreintes de sabots ferrés, juste devant les traces d'un poney non ferré. Les foulées d'autres poneys apparaissaient dans leur sillage - cinq ou six en tout.
    - Ainsi, murmura le lieutenant, nous avons de la concurrence. Enfin, peu importe.
    Il donna l'ordre de continuer vers l'ouest, même si les chevaux donnaient des signes de fatigue. Une demi-heure plus tard, juché sur une éminence au milieu de la plaine, il scruta l'horizon avec sa longue-vue. Il ne vit aucune trace des fugitifs, mais il distingua en revanche un nuage de poussière. Au-dessous, six silhouettes minuscules trottaient vers les montagnes sur des poneys pintos.
    Les poneys commençaient à être épuisés, les Cheyennes le savaient bien, mais il en allait de même pour les montures des fuyards qui avançaient devant eux. Les guerriers firent boire leurs chevaux dans le Bridger Creek, en contrebas du village qui s'appelle aujourd'hui Bridger, et leur accordèrent une demi-heure de repos. Une oreille collée au sol, ils perçurent un martèlement de sabots et se remirent en selle. Un mile plus loin, leur chef obliqua, les invita à se cacher derrière un tertre et monta au sommet pour observer.
    ¿ trois miles de là, il vit arriver les cavaliers. Les Cheyennes ignoraient tout des papiers retrouvés sur la colline, et de la récompense offerte pour la capture du fugitif blanc. Us supposèrent que les Tuniques Bleues les traquaient parce qu'ils s'étaient échappés de leur réserve. Ils attendirent donc un moment, toujours aux aguets.
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    Lorsque la patrouille de cavalerie parvint à l'endroit o˘ les empreintes se séparaient, les soldats s'arrêtèrent tandis que les éclaireurs crows inspectaient le sol. Les Cheyennes les virent désigner l'ouest, et la patrouille prit cette direction. Les Cheyennes restèrent à leur hauteur sur un chemin parallèle, filant les Tuniques Bleues comme Little Wolf avait suivi Custer le long de la Rosebud. Mais en milieu d'après-midi ils furent repérés par les Crows.

    - Des Cheyennes, fit l'éclaireur. Le lieutenant haussa les épaules.
    - Tant pis, laissons-les chasser, nous avons notre propre cible.
    Les deux bandes de poursuivants progressèrent jusqu'au crépuscule ; les Crows suivaient la piste et les Cheyennes ne l‚chaient pas la patrouille.
    Comme les rayons du soleil caressaient le faîte des montagnes, les deux groupes comprirent qu'ils devaient laisser un peu de repos aux chevaux.
    S'ils s'obstinaient à avancer, les montures finiraient par s'effondrer. En outre le terrain se faisait toujours plus impraticable, et la piste de plus en plus difficile à suivre. Dans l'obscurité, et sans lanternes pour se diriger, ils ne pourraient plus rien faire.
    Dix miles devant eux, Ben Craig pensait la même chose. Rosebud avait beau être une grande et forte jument, elle venait de couvrir cinquante miles de terrain accidenté, chargée d'un homme et de son paquetage. Cavalière peu expérimentée, Whis-pering Wind était elle aussi à bout de forces. Ils campèrent près de Bear Creek, à l'est de la ville actuelle de Red Lodge, mais ils renoncèrent à allumer un feu de peur de se faire repérer.
    ¿ la tombée de la nuit, la température descendit en flèche. Ils s'enroulèrent dans la peau de buffle, et la seconde d'après, la jeune fille avait sombré dans un profond sommeil. Craig, lui, ne s'endormit pas. Il aurait tout le temps plus tard. H s'extirpa de la peau de buffle et veilla sur la femme qu'il aimait, enveloppé dans sa couverture rouge. Personne ne vint, mais l'aube le trouva debout. Us se restaurèrent rapidement : un morceau d'antilope séchée, la ration de galette de maÔs qu'elle avait prise dans son tipi, et de l'eau puisée au ruisseau.
    Ensuite ils reprirent leur route. Les poursuivants se levèrent également, dès qu'à les premières lueurs du jour éclairèrent la 263
    piste. Us n'étaient qu'à neuf miles derrière eux et ne cessaient de gagner du terrain. Craig savait que les Cheyennes seraient là ; ce qu'il avait fait était

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