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Le vétéran

Le vétéran

Titel: Le vétéran Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frederick Forsyth
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impardonnable. Mais pour la cavalerie, il n'était pas au courant.
    Le terrain était plus malcommode, on progressait plus lentement. Il savait que ses poursuivants allaient le rattraper, et qu'il lui fallait gagner du temps en dissimulant ses traces. Après deux heures de voyage, les fugitifs arrivèrent au confluent de deux cours d'eau. Sur la gauche, le Rock Creek dévalait les montagnes, mais Craig ne pensait pas pouvoir le traverser pour gagner les régions les plus sauvages. Devant lui coulait le West Creek, moins profond et moins caillouteux. Il descendit de cheval, attacha les rênes du poney à la selle de sa jument et mena Rosebud par la bride. Il entraîna le petit convoi vers les bords du Rock Creek et le fit entrer dans l'eau. Il lui fit ensuite rebrousser chemin et entra dans le second cours d'eau. Les eaux glacées lui engourdirent les pieds, mais il chemina malgré
    tout pendant deux miles sur les galets et les graviers. Il obliqua enfin vers les montagnes sur sa gauche et fit sortir les montures de l'eau avant de pénétrer dans l'épaisse forêt.
    Le terrain montait désormais en pente raide, et sous les arbres o˘ le soleil ne brillait pas, l'atmosphère était glaciale. Drapée dans sa couverture, Whispering Wind allait au pas, montant son poney à cru.
    ¿ trois miles de distance, les cavaliers s'étaient arrêtés au confluent des cours d'eau. Les Crows montrèrent du doigt les empreintes qui semblaient se diriger vers l'amont du Rock Creek, et après avoir consulté son sergent, le lieutenant ordonna à la patrouille de suivre cette fausse piste. Comme ils s'éloignaient, les Cheyennes atteignirent les deux ruisseaux. Eux n'avaient pas besoin d'avancer dans l'eau pour effacer leurs traces. Choisissant le bon ruisseau, ils remontèrent les berges au trot, surveillant la rive opposée pour voir les chevaux sortir de l'eau et grimper vers les hauteurs.
    Au bout de deux miles, ils découvrirent ce qu'ils cherchaient sur une bande de terre meuble de l'autre côté du ruisseau. Ils traversèrent les eaux et s'enfoncèrent dans la forêt.
    ¿ midi, Craig parvint à un endroit dont il lui semblait se souvenir depuis les chasses de sa jeunesse : un vaste plateau rocheux à découvert, le Silver Run Plateau, qui menait tout droit vers les 264
    montagnes. Sans le savoir, ils étaient déjà à trois mille mètres d'altitude. Depuis l'extrémité du plateau, il pouvait plonger son regard vers le ruisseau qu'il venait de quitter. H aperçut des silhouettes sur sa droite, là o˘ les cours d'eau se séparaient. H n'avait pas de longue-vue, mais l'atmosphère raréfiée des hauteurs procure une visibilité
    extraordinaire. quand elles furent à un demi-mile, il constata que ce n'étaient pas des Cheyennes. H s'agissait d'une dizaine de soldats accompagnés de quatre éclai-reurs crows ; une patrouille militaire qui redescendait le long du Rock Creek après avoir réalisé son erreur. C'est à
    ce moment-là que Ben Craig comprit que l'armée le recherchait toujours pour avoir délivré la jeune fille.
    Dégainant son fusil Sharps, il chargea une seule cartouche et appuya l'arme contre un rocher. Une fois calculé l'angle de hausse, il plissa les yeux pour observer la vallée. ´ Tue le cheval, lui avait conseillé le vieux Donaldson. Dans ce pays, un homme sans monture doit faire demi-tour. ª II visa la tête du cheval de l'officier. Lorsque la détonation retentit, son écho se répercuta dans les montagnes comme un roulement de tonnerre. La balle toucha l'animal à la ganache, tout en haut de l'encolure. H
    s'effondra comme un sac de chiffon, entraînant l'officier qui se tordit la cheville dans sa chute. Les soldats s'éparpillèrent dans la forêt, à
    l'exception du sergent qui plongea derrière le cheval abattu pour tenter de secourir le lieutenant. L'animal était perdu mais il vivait encore. Le sergent abrégea ses souffrances d'un coup de pistolet, puis il traîna son supérieur à l'abri des arbres. On n'entendit plus un coup de feu.
    Dans la forêt, les Cheyennes mirent pied à terre sur une pente et s'arrêtèrent sur le tapis d'aiguilles de pin qui recouvrait le sol. quatre d'entre eux avaient volé des fusils Springfield au 7e régiment, mais ils étaient aussi piètres tireurs que tous les Indiens des Plaines. Us savaient ce que l'homme blanc pouvait faire avec un Sharps, et à quelle distance. Ds se mirent donc à grimper en rampant, ce qui les ralentit considérablement.
    L'un des six suivit

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