Le vétéran
raccrocha.
- Vous êtes cuits, mes salauds ! s'exclama-t-il en se tournant vers la plante verte.
Un dernier problème continuait de le tracasser. qui était la victime ?
qu'était venu faire cet homme à Edmonton ? Simplement déposer un modeste bouquet sur la tombe d'une femme disparue depuis des années ? Peut-être qu'il avait de la famille, partie sur la côte comme son épouse Penny. Et aussi un travail et des collègues. Pourquoi n'avait-on pas signalé sa disparition ?
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Comment avait-il pu porter à Priée un coup aussi violent sans même se meurtrir les phalanges ? Et pourquoi avait-il essayé de défendre un malheureux portefeuille qui ne contenait que quelques billets ? Ce fut Luke Skinner qui lui suggéra une idée.
- L'OPJ qui est arrivé le premier sur les lieux. H s'est penché sur le blessé et il a vu son visage avant qu'il commence à gonfler. H y a aussi le premier auxiliaire médical, celui qui l'a soigné sur le trottoir et dans l'ambulance. On pourrait les mettre en relation avec un portraitiste.
Burns retrouva l'auxiliaire par l'intermédiaire du London Ambulance Service. En apprenant le décès de son patient, il accepta d'apporter son concours. Le lendemain, il travaillait dans l'équipe du matin mais il pourrait se libérer après deux heures et leur consacrerait volontiers un peu de temps. Rattaché au poste de Dover Street, le policier fut identifié
gr‚ce au tableau de service et à la main courante. Un portraitiste confirmé
de Scotland Yard se présenterait le lendemain à deux heures.
Burns passa le restant de la journée à élaborer un plan d'action avec Alan Parfitt. Le commissaire divisionnaire examina attentivement les pièces à
conviction que lui soumettait Jack Burns et donna finalement son accord.
- Patron, je suis s˚r qu'on peut obtenir des résultats sur cette affaire.
On a le témoignage de Mr Patel, qui a par ailleurs identifié les deux types, le nez cassé soigné trois heures plus tard par le docteur Melrose, plus le portefeuille. On peut leur faire prendre perpète.
- Oui, je suis de votre avis. Je vous soutiendrai. Demain, j'irai voir un grand ponte du ministère public et je pense pouvoir le persuader de mener cette affaire à son terme.
Les dépositions se succédèrent sans fin. Déjà épais comme une bible, le dossier attendait encore le rapport d'autopsie complet et les résultats du Service des empreintes.
Huitième jour : mardi
Le lendemain, Priée et Cornish se trouvèrent à nouveau sur le banc des accusés, dans la salle d'audience numéro un de High-47
bury Corner. Mr Stein présidait. C'était Miss Sundaran qui représentait la Couronne, et en l'écoutant plaider sa première affaire de meurtre, ses parents rayonnaient de fierté derrière la paroi vitrée qui délimitait la tribune du public. Mr Stein ne perdit pas de temps. Le greffier exposa le nouveau chef d'inculpation - homicide volontaire - et Lou Slade se leva pour répéter que ses clients niaient les faits qui leur étaient reprochés et plaideraient non-coupables. Mr Stein leva un sourcil à l'intention de Miss Sundaran qui demandait une autre semaine de détention provisoire.
- Mr Slade ?
- Pas de demande de libération sous caution, monsieur le juge.
- Votre demande est accordée, Miss Sundaran. L'audience est fixée à mardi prochain onze heures. Vous pouvez emmener les prévenus.
Priée et Cornish furent reconduits jusqu'au fourgon cellulaire. Miss Sundaran disposait maintenant d'un dossier complètement instruit, et elle en était satisfaite. De retour à son bureau, elle avait appris que les détenus seraient probablement traduits en justice et qu'elle aurait un rôle à jouer. Le dossier serait obligeamment remis à Mr Slade par le ministère public dès le lendemain. La défense pourrait dès lors préparer sa stratégie.
Une défense d'enfer, se disait déjà Slade à ce stade de l'affaire. H va me falloir un génie en perruque pour sortir ces deux-là du pétrin.
La séance avec le portraitiste se passa très bien. Lorsque l'auxiliaire médical et l'officier de police se furent mis d'accord sur une description approximative de l'homme allongé sur le trottoir, le dessinateur se mit à
l'ouvrage. Ce fut un travail d'équipe. Le portraitiste esquissa des traits, effaça, recommença. Les contours d'un visage s'ébauchèrent peu à peu. La forme des yeux, les cheveux coupés court sur la nuque et sur les tempes, le dessin de la m‚choire. Les deux hommes
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