Le vétéran
en reconduisant Slade à la porte. Mais j'es-52
time que lorsqu'on est destinés à travailler ensemble, il est bon de se rencontrer dès le départ. Et je vous remercie de vos conseils. H ajouta qu'il comptait parcourir le soir même l'intégralité du dossier et contacter Slade à son bureau dès le lendemain. Celui-ci expliqua qu'il passerait la matinée au tribunal, et l'appel fut fixé à trois heures.
Onzième jour : vendredi
H appela à trois heures pile.
- Une affaire intéressante, vous ne trouvez pas, Mr Slade ? Un dossier solide, mais pas forcément inattaquable.
- Très solide, si le témoignage de Mr Patel tient la route.
- C'est là que je voulais en venir. Dites-moi, est-ce que nos clients ont justifié d'une quelconque manière les empreintes sur le portefeuille et l'examen du nez cassé trois heures à peine après l'agression ?
- Non. Tout ce qu'ils savent dire, c'est Ćhais pas ª et ´Je m'en rappelle pas ª. Ils ne sont pas futés à ce point.
- Je vois, on n'y peut rien. Mais je pense qu'il nous faut des explications plausibles. Je crois que je suis prêt à les rencontrer. J'aimerais les voir à Pentonville.
Slade accusa le coup. «a n'avait pas traîné.
- Je regrette, mais je passe toute la journée de lundi au tribunal. La prochaine prolongation de préventive tombe mardi. On pourrait les rencontrer dans le parloir de Highbury Corner avant qu'on les emmène.
- Euh... oui... J'espérais intervenir mardi prochain, et je souhaiterais t
‚ter le terrain d'ici là. J'ai horreur d'empiéter sur le week-end de mes collègues, mais seriez-vous d'accord pour demain ?
Slade fut de nouveau interloqué. Intervenir ? H n'aurait jamais cru qu'un avocat de la Couronne aussi ambitieux veuille seulement assister à une demande de prolongation. Us décidèrent de se retrouver le lendemain à dix heures à la prison de Pentonville. Slade se chargerait des démarches auprès de l'administration pénitentiaire.
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Douzième jour : samedi
H y avait probablement eu un malentendu. Mr Vansittart arriva à la prison à
neuf heures moins le quart. Il se montra poli mais inflexible envers l'OPJ
posté à l'accueil. Le rendez-vous était prévu pour neuf heures, pas dix, et il n'avait pas de temps à perdre. L'avoué se présenterait s˚rement un peu plus tard. Après avoir consulté son supérieur hiérarchique, l'officier demanda à un collègue de conduire l'avocat dans un bureau. ¿ neuf heures cinq, on lui amena les détenus, qui lui lancèrent un regard noir. Il ne se laissa pas démonter.
- Désolé, mais Mr Slade sera un peu en retard. Il va sans doute arriver dans un moment. Cela dit, je suis James Vansittart, l'avocat de la défense.
Asseyez-vous.
Le gardien de prison quitta la pièce. Les deux hommes étaient assis en face de Vansittart. Celui-ci prit un siège et sortit le dossier de l'accusation.
Il fit ensuite passer un paquet de cigarettes et une boîte d'allumettes à
travers la table. Les deux hommes se dépêchèrent d'allumer une cigarette, et Cornish empocha le paquet. Vansittart leur adressa un sourire cordial.
- J'ai comme l'impression que vous vous êtes mis dans de beaux draps.
H feuilleta le dossier tandis qu'ils l'observaient à travers un voile de fumée.
- Mr Cornish. (D leva les yeux vers le garçon aux cheveux filasse.) Il y a un problème avec le portefeuille. Apparemment, il a été ramassé dimanche dernier par quelqu'un qui promenait son chien. Il l'a trouvé dans un terrain vague, enfoui dans l'herbe, derrière une palissade qui longe Mandela Road. Il est s˚r et certain qu'il appartenait à la victime, vu qu'il porte ses empreintes. Malheureusement, il porte aussi les vôtres.
- Chais pas, fit Cornish.
- Je sais, on a la mémoire courte quand on est très occupé. Mais il doit exister une explication toute simple. Je suppose que vous allez me raconter que mercredi matin, le lendemain de l'agression, vous avez remonté Mandela Road à la recherche d'un snack pour déjeuner, et que là, vous avez vu un portefeuille dans le caniveau.
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Cornish avait beau passer pour le cerveau de l'équipe, il n'était pas vraiment malin, juste rusé. Malgré tout, une lueur brilla dans ses yeux.
- Ouais, acquiesça-t-il, c'est ce qu'est arrivé.
- Et si c'est ce que vous me dites, je suis tout disposé à le croire, étant votre avocat. Et je ne doute pas que votre version des faits sera la suivante : tout naturellement, ce portefeuille dans le caniveau a
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