Le vétéran
de race blanche ayant eu des démêlés avec la police des quartiers nord-est ne s'élève qu'à soixante-dix-sept ?
- Non, maître.
- H y en aurait donc davantage ?
- Oui, maître.
- Ce matin-là, Mr Burns, de combien de photographies disposiez-vous ?
- Environ quatre cents.
- quatre cents. Et vous vous êtes arrêté à soixante-dix-sept ?
- Ils avaient été formellement identifiés.
- Et pourtant, Mr Patel n'a pas eu l'occasion de consulter les trois cent vingt-trois autres. Silence prolongé.
- Non, maître.
- Inspecteur Burns, en photo, mon client se présente comme un jeune homme de race blanche, dans les vingt-cinq ans, musclé, le cr‚ne rasé. Essayez-vous de dire à la cour qu'il est le seul de ce type parmi quatre cents photos ?
- Non, je ne peux pas dire ça.
- ¿ mon avis, il y en a une bonne vingtaine. Aujourd'hui, les jeunes gens musclés qui décident de se raser la tête ne sont pas des raretés. Malgré
cela, Mr Patel n'a pas eu l'occasion de comparer la photo de Mr Priée avec des portraits semblables venant plus loin dans la liste des quatre cents.
Silence.
- Vous devez répondre, Mr Burns, fit doucement le juge appointé.
- Non, maître, vous avez raison.
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- H aurait donc pu y avoir un autre visage, un peu plus loin, offrant de grandes ressemblances avec celui de Mr Priée, mais Mr Patel n'a pas eu l'opportunité de faire des comparaisons, de revenir en arrière et de les observer tous les deux avant d'opérer un choix.
- C'est effectivement possible.
- Merci, Mr Burns. Pas d'autre question.
Tout cela portait préjudice à l'accusation. L'allusion au grand nombre de jeunes gens musclés au cr‚ne rasé n'avait pas laissé Mr Stein indifférent.
Lui aussi avait vu des hooligans à la télévision lors d'un match de football.
Cari Bateman fournit des informations purement techniques. H se contenta de décrire l'arrivée du blessé inconscient au Royal London Hospital et les soins qu'il lui avait prodigués avant son transfert en neurochirurgie.
Cependant, Vansittart se leva dès qu'il eut achevé.
- Juste une petite question, Mr Bateman. ¿ un moment ou à un autre, avez-vous examiné le poing droit du patient ? Déconcerté, Bateman fronça les sourcils.
- Oui, je l'ai fait.
- Lors de son admission ou ultérieurement ?
- Plus tard.
- quelqu'un vous l'avait-il demandé ?
- Oui.
- Et qui, je vous prie ?
- L'inspecteur Burns.
- Vous a-t-il chargé de vérifier l'état des phalanges ?
- Oui, effectivement.
- Et y avait-il des contusions ?
- Non.
- Depuis combien de temps travaillez-vous aux urgences ?
- Dix ans.
- Vous avez donc beaucoup d'expérience. Vous avez d˚ maintes fois observer les conséquences d'un coup de poing violent sur le visage et sur le poing lui-même.
- Oui, en effet.
- Lorsque quelqu'un allonge un coup de poing assez puissant pour fracturer le nez d'un individu beaucoup plus massif,
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ne vous attendez-vous pas à trouver des traces de meurtrissures sur les phalanges ?
- Probablement.
- quelles sont les chances pour que ça se produise ? quatre-vingts pour cent ?
- Je suppose.
- …corchures au niveau des phalanges ? Contusions le long des métacarpes, ces petits os fragiles qui relient les phalanges au poignet sur le dos de la main ?
- Plutôt des contusions au niveau des métacarpes.
- Semblables à celles des boxeurs ?
- Oui.
- Mais il n'y en avait pas sur le poing droit de l'individu qui est malheureusement décédé.
- Non.
- Je vous remercie, Mr Bateman.
H y avait une chose que Cari Bateman ne pouvait pas deviner : lorsque le boiteux avait frappé Priée en plein visage, il ne s'était pas servi de son poing serré, mais avait eu recours à un coup beaucoup plus dangereux. …
levant le tranchant de la main, il avait cogné le nez par en dessous. Si Priée n'avait pas été fort comme un bouf et habitué à se battre, le choc l'aurait sans doute mis K-O.
Paul Willis, le neurochirurgien, vint témoigner à son tour. H quitta la barre sans être questionné par Vansittart, mais tel ne fut pas le cas du docteur Melrose de St Anne's.
- Dites-moi, docteur Melrose, quand vous avez examiné le nez de Mr Priée entre cinq heures et cinq heures et demie, avez-vous trouvé du sang dans les narines ?
- Oui, effectivement.
- Coagulé ou pas ?
- Les deux. H y avait des cro˚tes à l'entrée des narines mais le sang était encore fluide dans les fosses nasales.
- Vous avez découvert une double fracture, ainsi qu'une
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