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Le vétéran

Le vétéran

Titel: Le vétéran Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frederick Forsyth
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déviation de la cloison nasale ?
    - C'est bien ça.
    - Vous avez donc réduit la fracture, redressé le nez et posé un gros pansement en attendant la guérison naturelle ?
    - Exactement.
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    - Si, malgré la douleur, le patient avait imprudemment tenté de redresser son nez avant de venir à l'hôpital, aurait-il pu provoquer de nouveaux saignements ?
    - Parfaitement.
    - En tenant compte de cela, pourriez-vous estimer à combien d'heures remontait la blessure au moment de l'auscultation ?
    - Certainement plusieurs.
    - C'est-à-dire ? Trois ? Dix ? Ou davantage ?
    - H est difficile de se prononcer avec une absolue précision.
    - Dans ce cas, laissez-moi émettre une hypothèse. Un jeune homme sort au pub le lundi soir, et se saoule lamentablement. Sur le chemin du retour, il veut uriner dans un caniveau, mais en trébuchant sur un pavé inégal, il tombe lourdement en avant contre une benne de chantier garée contre le trottoir. Ceci pourrait-il expliquer la blessure qu'on vous a montrée ?
    Datant de la nuit précédente ?
    - Ce n'est pas exclu.
    - Répondez, docteur Melrose. Est-ce que c'est possible, oui ou non ?
    - Oui.
    - Merci, docteur, pas d'autre question.
    Vansittart s'adressait à Jonathan Stein. En langage codé, mais le message fut capté cinq sur cinq. Voici ce qu'il signifiait : c'est là la version de mes clients, et s'ils ne s'en écartent pas, nous savons tous les deux que l'accusation n'est pas en mesure de prouver qu'elle est fausse. Au fond de la salle, Jack Burns pestait intérieurement. Pourquoi Melrose n'avait-il pas affirmé que la blessure ne pouvait pas dater de plus de quatre heures avant l'examen médical? Personne n'en aurait jamais rien su. Au diable les médecins et leurs excès de scrupules.
    Mr Paul Finch dirigeait le laboratoire de la police scientifique. H
    n'appartenait pas à la police métropolitaine, qui depuis des années confiait le travail à des civils sous contrat.
    - On a remis entre vos mains plusieurs vêtements provenant du logement que partageaient les accusés.
    - C'est exact.
    - Et la totalité des habits que portait la victime lors de l'agression.
    - Oui.

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    - Et vous avez utilisé les technologies les plus modernes pour examiner le tout et vérifier s'il n'y avait pas trace des fibres du premier lot de vêtements dans le second lot ?
    - Oui.
    - En avez-vous trouvé ?
    - Non.
    - On vous a également fourni un T-shirt maculé de sang séché.
    - Oui.
    - Et un prélèvement sanguin de mon client, Mr Priée.
    - Oui.
    - …taient-ils identiques ?
    - Tout à fait.
    - Y avait-il sur le T-shirt le sang d'une autre personne ?
    - Non.
    - Avez-vous reçu des échantillons de sang provenant du trottoir de Paradise Way ou des rues de la cité de Meadowdene Grove ?
    - Non.
    - Vous a-t-on envoyé des échantillons de sang trouvés près d'une benne de chantier garée sur Farrow Road ?
    Mr Finch était déconcerté. Il jeta un coup d'oil à la cour, qui ne lui fut d'aucun secours. L'inspecteur Frost avait la tête penchée entre les mains, et Miss Sundaran avait l'air totalement dépassée.
    - Farrow Road ? Non, pas du tout.
    - Pas d'autre question.
    Mr Hamilton présenta son rapport d'autopsie avec une joviale assurance. Il attesta que le décès était d˚ à une grave lésion des axones, provoquée par des coups à la tête violents et répétés, qui pouvaient correspondre à des coups de botte.
    - Au cours de l'autopsie, intervint James Vansittart, avez-vous examiné le corps dans les moindres détails ?
    - Bien entendu.
    - Sans oublier la main droite ? Mr Hamilton regarda ses notes.
    - Il n'y a aucune référence à la main droite.
    - Du fait qu'elle ne portait pas de blessure ?
    - «a me semble être la seule raison valable.
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    - Je vous remercie, Mr Hamilton.
    Contrairement aux professionnels, Mr Whittaker, le monsieur ‚gé qui promenait son chien, se sentait un peu nerveux et s'était mis sur son trente et un. Il portait un blazer arborant l'écusson de la Royal Artillery. H en avait tout à fait le droit, ayant fait son service dans les canonniers. La nouvelle de sa citation à la barre des témoins avait déjà
    causé une certaine agitation au club du troisième ‚ge, et le chien Mitch, aussi reconnaissant que désorienté, avait reçu des tonnes de caresses.
    Guidé par Miss Sundaran, Mr Whittaker raconta à la cour qu'il avait emmené
    Mitch faire sa promenade quotidienne de très bonne heure, et que, par crainte d'une averse, il était passé par une

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