Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le vétéran

Le vétéran

Titel: Le vétéran Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frederick Forsyth
Vom Netzwerk:
Benny Evans était sorti une heure plus tôt.
    Une chaleur agréable régnait à l'intérieur - pas question d'arrêter le chauffage pendant les congés - et certains secteurs, dont le propre bureau de Slade, étaient protégés par des alarmes sophistiquées. Il débrancha le système dans son bureau, traversa la réception o˘ travaillait habituellement Miss Priscilla B‚tes et pénétra dans son sanctuaire privé.
    Après avoir ôté son manteau, il tira son portable de son attaché-case et se connecta au réseau central. H constata qu'il avait reçu deux mails, mais il s'en occuperait plus tard. Dans l'immédiat, il avait envie d'une tasse de thé.
    En temps ordinaire, c'était Miss B‚tes qui le lui préparait, bien entendu.
    Mais en son absence il était bien obligé de se débrouiller tout seul. Il fouilla dans son placard à la recherche de la bouilloire, de PEarl Grey, de la tasse en porcelaine et du citron. Il en trouva un morceau, ainsi qu'un couteau. C'est en cherchant une prise pour la bouilloire qu'il vit une enveloppe sur le tapis près de la porte. Pendant que l'eau bouillait, il la jeta sur son bureau. Enfin, il revint chercher sa tasse de thé et alla lire ses mails. Rien d'urgent, ça pouvait bien attendre la rentrée. Entrant dans l'ordinateur une série de codes d'accès personnalisés, il commença à
    espionner les fichiers des directeurs de département et des autres membres du conseil d'administration.
    quand il eut glané assez d'informations, il se remit à réfléchir à ses soucis personnels. En dépit d'un salaire plus que confortable, Peregrine Slade n'était pas riche. Fils cadet d'un comte - d'o˘ son nom à rallonge -, il n'avait pourtant fait aucun héritage.^ H avait épousé la fille d'un duc, en qui il avait découvert une^ créature acari‚tre et trop g‚tée, qui considérait comme un d˚ leur vaste manoir du Hampshire et leur écurie de chevaux de ^race. Lady Eleanor lui avait co˚té une belle somme, mais elle l'avait introduit du jour au lendemain auprès de l'élite, ce qui ne peut jamais nuire à une carrière. H pouvait ajouter à tout ça un appar-100
    tement cossu à Knightsbridge, même s'il prétendait en avoir besoin pour son travail chez Darcy. L'entregent de son beau-père lui avait procuré une place chez Darcy, suivie d'une promotion au poste de vice-président du conseil d'administration, o˘ trônait le duc de Gateshead, personnage guindé
    au caractère acerbe.
    Des investissements judicieux auraient pu lui apporter la fortune, mais il avait tenu à s'en occuper lui-même, et il n'aurait pu trouver plus mauvais conseiller. Ignorant qu'il vaut mieux laisser le marché des devises étrangères aux crétins qui s'y connaissent, il avait massivement investi dans l'euro et l'avait vu s'effondrer de trente pour cent en moins de deux ans. Pis encore, il avait contracté de lourds emprunts pour pouvoir faire ses placements, et ses créanciers avaient discrètement prononcé le mot de śaisie ª. En résumé, il était endetté jusqu'au cou.
    H y avait en plus la maîtresse qu'il fréquentait à Londres, son petit secret à lui, une liaison passionnelle qu'il ne savait pas rompre et qui lui co˚tait les yeux de la tête. Son regard tomba sur la lettre, pliée dans une enveloppe de chez Darcy. «a signifiait qu'elle provenait de quelqu'un de la maison, mais Slade ne reconnaissait pas l'écriture. Comme si cet abruti ne pouvait pas se servir de l'ordinateur ou trouver une secrétaire !
    On avait d˚ la déposer pendant la journée, sinon Miss B‚tes l'aurait remarquée la veille au soir. H se sentait intrigué. qui pouvait bien travailler la nuit, qui donc était passé par là avant lui ? Il déchira l'enveloppe.
    Manifestement, l'auteur n'entendait rien aux ordinateurs. Les paragraphes n'étaient pas justifiés, et on avait rajouté à la main : Ćher Mr Slade ª.
    La lettre était signée Benjamin Evans. Jamais entendu parler. Il jeta un coup d'oeil à l'en-tête : D…PARTEMENT DES PEINTURES DE LA RENAISSANCE. Sans doute quelque misérable revendication du personnel. Il commença la lecture.
    Le troisième paragraphe finit par retenir son attention :
    ´Je ne crois pas qu'il s'agisse du fragment d'un retable de grandes dimensions ; à cause de sa forme d'une part, et parce que les bords du tableau ne portent pas trace d'une séparation d'avec un ensemble plus important. J'y verrais plutôt une peinture religieuse isolée, commandée peut-être par un riche

Weitere Kostenlose Bücher