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Le vétéran

Le vétéran

Titel: Le vétéran Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frederick Forsyth
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Sur chacun figuraient une estimation de la pièce proposée et rejetée, ainsi que le nom et l'adresse du propriétaire.
    Bien qu'il y en e˚t quarante-trois, le traitement de texte pouvait modifier uniquement le nom et la somme, sans que la secrétaire ait à retaper tout le texte. Benny la regarda opérer pendant un moment, rempli d'admiration. H ne possédait qu'une connaissance très rudimentaire de l'informatique. S'il parvenait tant bien que mal à faire fonctionner un ordinateur, il n'en maîtrisait pas les subtilités. Au bout de dix minutes, Deirdre commença les enveloppes, ses doigts volant sur les touches. Benny s'en alla après lui avoir souhaité un joyeux NoÎl. Comme à l'accoutumée, il prit le bus jusqu'au nord de Ladbroke Grove. ¿ cette heure-ci, il tombait un peu de neige fondue.
    Lorsqu'il s'éveilla, le réveil posé sur sa table de nuit indiquait deux heures. Auprès de lui, il sentait la chaleur sensuelle du corps de Suzie.
    Ils avaient fait l'amour avant de s'endormir, ce qui lui assurait en principe une nuit sans rêves. Et pourtant il était éveillé, le cerveau en alerte, comme si une pensée profondément enfouie l'avait arraché au repos.
    Il t‚cha de se rappeler ce qui, en dehors de Suzie, lui occupait l'esprit quand il avait sombré dans le sommeil. L'image du tableau enveloppé de jute lui revint en mémoire.
    Il se redressa brutalement et Suzie émit une plainte, dérangée dans son sommeil. Assis sur son lit, il adressa quelques mots à l'obscurité
    ambiante. ´ Putain de bordel de merde ! ª
    Le lendemain matin 23 décembre, Benny retourna chez Darcy, qui cette fois était fermé pour de bon. Il s'introduisit dans le b‚timent par l'entrée de service.
    Il lui fallait se rendre à la bibliothèque du département des 98
    peintures de la Renaissance. On y accédait par un digicode dont il se rappelait les chiffres. Au bout d'une heure, il ressortit avec trois ouvrages de référence, qu'il emporta dans la salle d'exposition. Le tableau dans sa toile de jute était toujours perché sur le rayonnage o˘ il l'avait posé.
    Il emprunta à nouveau la puissante lampe de poche, ainsi qu'une loupe qu'il trouva dans le bureau personnel de Sébastian Mortlake. Muni de ses livres et de la loupe, il confronta le visage de l'homme penché et les figures tracées par les artistes que citaient les ouvrages de référence. Parmi elles se trouvait un moine ou un saint : robe de bure, tonsure, et un front doucement bombé, creusé de trois minuscules rides verticales, entre les yeux et au-dessus, qui trahissaient l'inquiétude ou une intense réflexion.
    Lorsqu'il eut terminé, il resta absorbé en lui-même, pareil à quelqu'un qui aurait découvert les mines du roi Salomon en trébuchant sur une pierre. Il ne savait pas trop comment s'y prendre. Après tout, il n'avait pas de preuve et risquait de s'être trompé. Le tableau était dans un état de saleté effroyable. Mais il devait malgré tout prévenir les grands pontes.
    Remballant la peinture, il la laissa sur le bureau de Mortlake et se rendit au bureau des secrétaires. Là, il alluma l'ordinateur de Deirdre et essaya de deviner comment il marchait. Une heure plus tard, il commença à taper une lettre avec un seul doigt. Dès qu'il eut fini, il pria très courtoisement l'ordinateur de lui en imprimer deux exemplaires. Ayant trouvé des enveloppes dans un tiroir, il en adressa une à Mortlake, écrivant le nom à la main, et une seconde à l'Honorable Peregrine Slade, directeur général et vice-président du conseil d'administration. Il déposa la première sur le bureau personnel du directeur de son département et glissa l'autre sous la porte fermée à clé de Mr Slade, après quoi il rentra chez lui.
    H peut sembler étonnant que Peregrine Slade soit repassé par son bureau à
    deux jours de NoÎl, mais la raison était très simple : il habitait à deux pas de chez Darcy, tandis que son épouse, Lady Eleanor, passaitje plus clair de son temps dans leur résidence du Hampshire. ¿ cette époque-ci, elle était entourée de son infer-99
    nale parentèle. H lui avait déjà annoncé qu'il ne pourrait les rejoindre que la veille de NoÎl. «a abrégerait d'autant le supplice des fêtes, o˘ il devrait jouer les maîtres de maison auprès de la famille de sa femme. En outre, il voulait fouiner dans les affaires de quelques collègues haut placés, ce qui demandait un peu de tranquillité. Il utilisa la porte de service par laquelle

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