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Le vétéran

Le vétéran

Titel: Le vétéran Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frederick Forsyth
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voir.
    - Juste une seconde. Je te promets qu'on verra les festivités et la reconstitution historique. «a dure jusqu'à l'aube. Alors, qu'est-ce qui lui est arrivé ? qu'est-il arrivé à Catherine de la Miséricorde ?
    - L'évêque a eu l'occasion d'intervenir au cours de l'année suivante. On sortait d'un été étouffant. La terre s'était desséchée, les ruisseaux s'étaient taris, les déjections humaines et animales jonchaient les rues, et les rats pullulaient. C'est alors que la peste s'est déclarée. Une nouvelle épidémie de la redoutable Peste Noire, qu'on nomme également peste bubonique. Des milliers de gens ont été emportés par la maladie. Nous savons aujourd'hui que ce mal était propagé par les rats et par leurs puces. Mais en ce temps-là, les gens l'interprétaient comme une manifestation de la colère divine. Et pour apaiser le courroux de Dieu, il fallait un sacrifice.
    ´ ¿ cette époque, Catherine avait créé un motif qu'elle et ses compagnes portaient sur leur habit pour se distinguer des autres religieuses de la ville : la Croix de Jésus avec une branche cassée qui symbolisait Sa douleur devant Pinconduite de Son peuple. Nous savons cela par l'autre père confesseur qui l'a longuement décrit dans ses Mémoires, bien des années plus tard.
    ´ L'évêque a déclaré cet insigne hérétique, attisant la colère des foules, qu'il payait fréquemment avec ses propres deniers. La peste, a-t-il décrété, venait de cette cour, répandue par les mendi-gots qui y passaient la nuit et encombraient les rues pendant la journée. Le peuple avait envie de croire que quelqu'un était responsable de ses souffrances. La populace s'est ruée dans la cour.
    ´ Le vieux chroniqueur n'a pas assisté à la scène, mais il assure que les événements lui ont été confirmés par plusieurs sources.
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    Entendant la foule approcher, les trois compagnes de Catherine ont jeté un lambeau de couverture sur leur habit avant d'aller se mettre à l'abri.
    Catherine, elle, n'a pas pris la fuite. La horde a fait irruption dans la cour et s'est mise à battre les hommes, les femmes et les enfants, qu'elle a chassés de la ville pour les laisser mourir de faim en pleine campagne.

    ´ Mais c'est à Catherine qu'ils réservaient le plus gros de leur fureur. Il est presque certain qu'elle était vierge, mais ça ne les a pas empêchés de la maintenir à terre et de la violer à plusieurs reprises. Parmi eux devaient se trouver des soldats de la garde épiscopale. Dès qu'ils ont eu terminé, ils l'ont crucifiée à la porte de bois au fond de la cour, o˘ elle a fini par succomber.
    ´ Voilà donc l'histoire que m'a racontée Fra Domenico dans le salon de l'hôtel, il y a sept ans de ça.
    - C'est tout ? voulut savoir l'Américain. H n'a rien ajouté d'autre ?
    - Si, il y a autre chose, convint le médecin allemand.
    - Sil vous plaît, racontez-moi tout.
    - Eh bien, voici ce qui s'est passé selon le vieux moine. La nuit même du meurtre, un orage terrible s'est abattu sur la ville. De gros nuages roulaient au-dessus des montagnes, si noirs qu'ils ont obscurci le soleil, et puis la lune et les étoiles. Peu après, il s'est mis à pleuvoir. Une pluie pareille, personne n'en avait jamais vu. Elle tombait avec tant de violence et de fureur qu'on aurait cru qu'une lance à incendie s'abattait sur Sienne. H a plu toute la nuit, et au matin il pleuvait encore. Enfin, les nuages se sont éloignés et le soleil a reparu.
    Ćependant, Sienne avait été purifiée. La pluie récura les moindres recoins et en chassa la crasse qui s'y était accumulée. Des torrents dévalaient les rues et jaillissaient des trous d'aération, entraînant les rats et la crasse, emportés par les eaux comme les fautes d'un pécheur par les larmes du Christ.
    Én quelques jours, la peste a commencé à reculer et a bientôt complètement disparu. Mais ceux qui avaient pris part à l'émeute se sentaient honteux de ce qu'ils avaient fait. Certains sont revenus dans la cour. Elle était maintenant déserte, abandonnée. Ds ont décroché de la porte le corps déchiqueté pour l'ensevelir selon les rites chrétiens. Mais les prêtres avaient peur de l'évêque
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    et de ses accusations d'hérésie. Us ont donc br˚lé le corps avant de jeter les cendres dans un torrent de montagne.
    ´ Le père confesseur de la maison Petrucci, qui a rédigé tout cela en latin, ne mentionne pas l'année exacte, encore moins le mois et le jour.
    Mais d'autres

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