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Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS

Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS

Titel: Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Boris Thiolay
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volontaires belges qui veulent lutter contre le bolchevisme. Intégrées ensuite à la Waffen-SS , elles seront engagées sur le front de l’Est jusqu’à la fin de la guerre. Environ 6 000 Belges trouveront la mort en combattant l’Armée rouge.
    Le Reichsführer-SS voit aussi dans ces alliés une tête de pont pour l’avènement du futur grand empire germanique. La population flamande est naturellement considérée par les nazis comme d’origine « aryenne ». Pour les Wallons, nous l’avons dit, c’est beaucoup plus délicat. Mais, là encore, un mélange d’opportunisme politique, de fanatisme et de pseudoscience va trancher la question. À partir de 1942, le vibrionnant Léon Degrelle proclame que les Wallons sont en fait des « germains romanisés » au fil des siècles : ils appartiennent néanmoins pleinement à la « race germanique ». Ces thèses sont bientôt accréditées par l’historien allemand et grand occidentaliste Franz Petri. Ses travaux combinant histoire, folklore et considérations anthropométriques, ont été menés sous le contrôle du département des études raciales et génétiques, rattaché aux services du général de brigade SS Richard Jungclaus, à Bruxelles. Faut-il préciser qu’ils ont été commandés par Himmler lui-même ?
    Certes, le projet du Reichsführer-SS de fonder un nouvel état ressuscitant l’ancien duché de Bourgogne – auquel appartenaient les Flandres et la Wallonie au XV e  siècle – restera une chimère. Mais, sur le plan idéologique, la cause est entendue : les femmes belges sont désormais aptes à procréer pour le Reich.
    Une difficulté reste à aplanir. Il faut éviter de froisser la susceptibilité du général Falkenhausen, à la tête du « Commandement militaire pour la Belgique et le Nord de la France », qui administre le plat pays depuis mai 1940. Alexander von Falkenhausen, est un pur produit de la vieille aristocratie prussienne. Il méprise le parti nazi, ses « parvenus », et voit d’un mauvais œil la garde noire de Himmler venir marcher sur ses plates-bandes. Le bureau central du Lebensborn décide d’envoyer à Bruxelles Inge Viermetz 1 . Contrairement à ce qu’elle déclarera en 1945 aux Alliés, puis lors du procès de Nuremberg, Frau Viermetz, alors âgée de 35 ans, connaît tous les rouages de l’organisation. Recrutée en tant que dactylo en 1938, elle a pris du galon, jusqu’à devenir responsable des foyers créés hors d’Allemagne. Au cours de l’année 1942, elle effectue plusieurs missions dans les territoires conquis à l’Est. Son rôle : superviser la sélection d’enfants germanisables. Près de Lodz, en Pologne, elle visite « l’orphelinat » de Kalisch, pour évaluer les conditions de transfert vers le Lebensborn des plus petits. Ceux qui n’ont pas encore été scolarisés seront plus faciles à « nazifier ». En fait d’orphelinat, Kalisz est un véritable camp de sélection pour enfants et il n’est pas compliqué, du fait de la folie meurtrière nazie qui se déchaîne en Pologne, de comprendre comment ces enfants ont perdu leurs parents… Inge Viermetz s’occupe aussi du placement des petites têtes blondes dans des familles modèles. Lors de son premier interrogatoire par les services de renseignement Alliés, en 1945, elle expliquera s’être chargée personnellement du cas de deux des sept enfants enlevés à Lidice. Il est quasiment certain qu’il s’agit de Vaclaf Hanf, le seul garçonnet sélectionné, et de sa petite sœur Maria, dont nous avons déjà parlé. À propos des enfants de Lidice, madame Viermetz devra aussi reconnaître que l’organisation L savait que leurs mères se trouvaient alors au camp de concentration de Ravensbrück 2 . C’est donc une spécialiste qui prend en main le dossier de la maternité belge. Inge Viermetz est rattachée au bureau du général SS Jungclaus, à Bruxelles. Cela lui permet de faire connaissance avec les officiers supérieurs de la Wehrmacht qui sont aux commandes du pays. Elle est nommée « responsable du Lebensborn pour la Belgique et le Nord de la France », dénomination qui coïncide avec le découpage militaire mis en place depuis 1940. Elle s’adjoint les services d’une femme flamande qui fait office d’interprète et de secrétaire. Il est possible que ce soit une dénommée Uda-Maria T., 28 ans, mentionnée sur une liste de personnes employées par la suite à la maternité Ardennen . Cette

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