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Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS

Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS

Titel: Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Boris Thiolay
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c’est le plus long de l’histoire contemporaine. Il causera environ 1,8 million de morts, dont plus de 600 000 civils russes, victimes des combats et de la famine.
    Commence une guerre de position, de harcèlement, de bombardements d’artillerie, parfois ponctuée d’attaques de blindés. Le terrain est truffé de tranchées, de blockhaus et d’abris antichars. Les troupes nazies ne progressent qu’au prix de lourdes pertes. À l’automne 1941, la division blindée Totenkopf a déjà perdu 4 000 hommes, c’est-à-dire environ le quart de ses effectifs. Le 17 septembre, les Allemands prennent Pouchkine, le « Versailles russe », la résidence d’été des tsars, à 25 kilomètres de Léningrad. Quelques unités parviennent jusque dans les faubourgs de la ville, à portée de canon du palais d’hiver.
    Le 30 septembre, le lieutenant Reimer est décoré de la croix de fer de deuxième classe. Sur deux autres photos, on le retrouve, durant l’hiver 1941-1942. Sur la première, il porte une toque et un manteau blancs, la tenue de camouflage hivernal. Sur la deuxième, il est côte à côte avec un autre militaire, nettement plus petit que lui, mais pareillement vêtu d’un long manteau et d’une casquette. Ils sont tous deux devant l’angle d’une grande demeure. Le sol est couvert de neige. Voici ce qui est marqué au dos de la photo : « Avec le capitaine espagnol Menendez 2 , devant le château des tsars, à Puschkin, en 1942. » L’hiver 1941-1942 est terrible. Le thermomètre tombe à - 40 °C. Près de 2,5 millions de civils sont pris au piège dans Léningrad. Les vivres sont sévèrement rationnés. En janvier 1942, plus de 3 000 personnes meurent quotidiennement de faim et de froid. Les troupes allemandes souffrent également de problèmes de ravitaillement, en vêtements, carburant et matériel.
    En juillet 1942, commence la bataille de Stalingrad. Six mois de combats féroces pour le contrôle d’une ville en ruines, peut-être 1,5 million de morts. La première grande défaite du Reich. Le tournant de la guerre.
    Du côté de Léningrad, Werner Reimer a appris par courrier la naissance de Christiane, au printemps. Il a pu faire parvenir à Marguerite l’équivalent de 3 000 francs. En novembre 1942, il séjourne durant un mois à l’hôpital de la police SS, à Sablino, à une trentaine de kilomètres au sud-est de Léningrad. Il souffre de rhumatismes, de névralgie aux articulations de l’épaule : les séquelles de sa blessure.
    Son année 1943 est marquée par deux événements importants. En février, il est de nouveau blessé, mais plus légèrement, lors des terribles offensives engagées par la 55 e armée soviétique pour reprendre le contrôle de la voie de chemin de fer entre Léningrad et Moscou. Mais Werner reste au front. En novembre, il est promu au grade de Hauptsturmführer , capitaine, toujours au sein d’un régiment SS d’artillerie blindée de la division Totenkopf .
    À la fin du mois de janvier 1944, les Soviétiques, qui ont reçu des renforts et du matériel – dont les célèbres « orgues de Staline », ces bouquets de lance-roquettes montés sur des camions – parviennent à briser le blocus de Léningrad. L’heure de la contre-offensive a sonné. Les armées du Reich se sont brisées contre le géant rouge. En mars, le régiment de Werner Reimer a reflué à Bolgotowo, une petite ville à une trentaine de kilomètres de la frontière lettone, à 250 kilomètres de Léningrad. La retraite va se poursuivre inexorablement, jusqu’à la capitulation. Coupés des autres unités allemandes par les Soviétiques, 200 000 soldats du Reich refluent, au fil des combats, vers la Courlande, région maritime de la Lettonie, qui forme une péninsule à l’ouest de Riga, la capitale.
    En juillet 1944, le capitaine Reimer obtient une nouvelle promotion, en même temps qu’il change d’affectation. Il est maintenant officier supérieur : Sturmbannführer , c’est-à-dire commandant, dans le VI SS Freiwillige A.K ., le 6 e corps d’armée SS de volontaires lettons. Cette « division lettone » compte jusqu’à 16 000 hommes. Elle rassemble aussi bien des pro-nazis convaincus, des massacreurs de juifs et de communistes que des hommes conscients que la défaite allemande sera synonyme d’absorption de la Lettonie par l’ogre soviétique. Au sein de cette unité, le Sturmbannführer Reimer est chargé du renseignement, de la sécurité

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