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L’élixir du diable

L’élixir du diable

Titel: L’élixir du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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veux dire qu’Alex connaissait des choses d’une vie antérieure ?
    — D’après sa maîtresse, il tenait des propos qui surprenaient Michelle. Et d’autres qui étonnaient sa maîtresse elle-même. Ses dessins, aussi. Et il avait des cauchemars. Michelle n’avait pas très envie d’en parler, mais c’est sans doute pour ça qu’elle l’a conduit chez Stephenson.
    J’essayais d’imaginer Michelle en train de faire ça. Curieusement, cela ne me semblait pas si bizarre, car elle traversait à l’époque une sorte de période new age, et je la charriais pas mal à ce sujet. Je ne dis pas que je marchais. Je dis simplement que je comprenais qu’elle ait pu y penser et emmener son fils chez un type comme Stephenson.
    Tess voyait bien que je doutais.
    — Tu penses que ça n’a ni queue ni tête.
    — Non, mais… hé, qu’est-ce que j’en sais ?
    Elle secoua légèrement la tête, d’un air de reproche.
    — Ecoute… je suis aussi sceptique que n’importe qui, sur ce sujet. Mais j’ai lu tous ces documents sur Stephenson… C’est étonnant, Sean. Ces gosses, ceux dont il analyse les récits… Stephenson et son équipe ne sont pas des imbéciles. Ils se penchent sur ces récits comme s’ils étaient des techniciens « scientifiques » de la réincarnation. Ils interrogent les mômes, ils parlent à leur entourage, aux membres de la famille, de leur vie présente et passée. Ils prennent note de tout ce qu’on leur dit et procèdent à des contre-vérifications, au mot près, et ils cherchent toujours des raisons de les rejeter. Ils cherchent les lacunes, les explications alternatives, ou des parents qui pourraient alimenter sans le vouloir leurs propres fantasmes ou leurs prédispositions culturelles – et, bien évidemment, ils cherchent aussi les éventuelles escroqueries. Mais dans certains cas (des dizaines, au cours des ans), Stephenson et son équipe finissent par être convaincus que les enfants pourraient bien être des âmes réincarnées. Et il ne s’agit pas simplement de souvenirs. Certains de ces gosses ont des liens physiques avec ce qu’ils appellent leur vie antérieure. Son site en est plein, c’est génial. Un enfant qui se met à parler de sa vie antérieure est né avec un grave défaut de naissance : son artère pulmonaire n’était pas complètement formée. A l’âge de trois ans, il disait à sa mère, par exemple : « Je ne t’ai jamais battue quand tu étais petite, même quand tu étais très méchante »… Il s’est mis à raconter toutes sortes de choses sur son grand-père – qui était flic à New York, et qui était mort bien avant la naissance du gosse. Il avait été touché six fois dans une fusillade en essayant d’arrêter un hold-up. Et la balle qui l’avait achevé avait pénétré par le dos, traversé les poumons et déchiré une artère importante, provoquant l’hémorragie fatale. Devine de quelle artère il s’agissait ?
    Elle était rouge, sous l’effet de l’excitation. Elle n’attendit pas ma réponse : — L’artère pulmonaire. Un autre gosse qui s’est mis à raconter sa vie antérieure avait une marque de naissance sous le menton. Il apparut que la vie antérieure dont il parlait était celle d’un trafiquant de drogue qui s’était suicidé en se tirant une balle sous le menton. Quand Stephenson et son équipe ont examiné le cas, ils ont lu les rapports du légiste et les témoignages directs, puis ils ont regardé l’enfant de plus près. Tu sais ce qu’ils ont trouvé ? Une autre tache de naissance, glabre, au sommet du crâne, exactement à l’endroit où, selon le rapport d’autopsie, la balle était ressortie. Stephenson affirme sur son site Internet qu’à chaque fois qu’ils avaient vu une envie correspondant au point d’impact d’une balle ils en découvraient une autre, à l’endroit où le projectile était sorti. Il y a de quoi rêver, non ?
    J’étais scotché, force m’est de le reconnaître. Deux arguments m’aidaient à me faire une meilleure idée. L’une, c’était Tess qui me racontait tout cela. Elle avait un pifomètre parfaitement réglé, et je lui faisais confiance. L’autre, c’était Stephenson. Le fait qu’un diplômé de Harvard, avec toutes ces références, puisse consacrer sa vie à analyser des centaines de cas et soit au bout du compte convaincu par un nombre non négligeable d’entre eux, voilà qui n’était pas facile à rejeter. J’avais du mal à croire que j’étais

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