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L’élixir du diable

L’élixir du diable

Titel: L’élixir du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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de maisons, il savait déjà qu’il n’y avait pas de voiture garée devant le domicile de Tess Chaykin, que la boîte aux lettres n’avait pas été vidée depuis deux jours et qu’on avait laissé les rideaux à moitié ouverts, stratagème ridicule que les gens utilisent pour faire croire qu’ils sont chez eux alors qu’ils sont en voyage. L’élément de la maison auquel il s’intéressait le plus était facilement accessible d’un côté mais masqué de l’autre par un gros rhododendron. Un cas d’école, quoique Perrini fût préparé naturellement à toute autre éventualité.
    Les voisins de gauche avaient deux gosses encore trop jeunes pour la colonie de vacances – déduction tirée des deux vélos de garçon de tailles différentes négligemment laissés sur le gazon – mais étaient apparemment sortis. Les voisins de droite devaient être des retraités, à en croire le jardin impeccablement entretenu et la série de cannes appuyées au mur de la véranda. La Lexus étincelante garée dans l’allée indiquait qu’un des deux au moins était à la maison. Ce qui convenait tout à fait à Perrini.
    De retour dans la rue, il s’arrêta une centaine de mètres avant la maison de Tess Chaykin et se gara derrière une Prius bleue. Puis il appela de nouveau le numéro de Chaykin, qu’il avait enregistré sur le portable à carte prépayée acheté en liquide quelques heures plus tôt. Il le laissa sonner aussi longtemps que le réseau le permettait puis le rempocha.
    Personne à la maison.
    Il prit dans le bric-à-brac encombrant la banquette arrière une tablette à pince et un tournevis cruciforme, dénoua le lacet d’une de ses chaussures en cuir et sortit de sa voiture. Il descendit la rue d’un pas désinvolte, redressa sa cravate, passa une main dans l’épaisse chevelure d’un noir de jais qui faisait partie de son charme. Un charme qui l’avait bien aidé dans son boulot pour interroger les femmes et dans sa vie privée pour séduire la toujours ravissante Louise, à peine âgée de vingt ans quand ils avaient commencé à coucher ensemble.
    Lorsqu’il fut presque devant la maison de Chaykin, il baissa les yeux, « remarqua » son lacet défait et s’agenouilla près du rhododendron pour le renouer. Il posa la tablette par terre, prit le tournevis et s’attaqua aux vis du numéro fixé sur le poteau d’entrée le plus proche. Quand il l’eut suffisamment écarté du bois, il glissa la tête du tournevis derrière, fit sauter le numéro en faux fer et le mit prestement dans sa poche. Puis il récupéra la tablette et se remit à marcher.
    Il passa devant l’allée du couple en retraite, devant leur Lexus immaculée, et pressa la sonnette, tenant sa tablette avec l’allure officielle qui remplit d’appréhension la plupart des citoyens ordinaires.
    Une femme d’une soixantaine d’années ouvrit la porte, vêtue d’un tailleur-pantalon bien coupé et portant un collier de vraies perles. Perrini sentit une onde de satisfaction parcourir sa poitrine. Ce serait presque trop facile.
    — Bonjour, madame, la salua-t-il du ton qu’il réservait d’ordinaire à la mère de Rachel et à l’épouse du capitaine de son district. Je suis du Service de prévention des incendies, de Weaver Street. Nous vérifions que tout le monde a bien le numéro de sa maison clairement visible de la rue, comme le stipule le règlement municipal.
    La femme regarda immédiatement par-dessus l’épaule de Perrini le disque de porcelaine peinte collé à l’un des piquets de sa clôture. Il était bien là et elle ramena sur Perrini un regard interrogateur.
    Il lui sourit.
    — Vous êtes parfaitement en règle, madame. Un très joli numéro, en plus, si je peux me permettre. Il fait très bien devant votre mimosa.
    Ce fut au tour de la retraitée de sourire.
    Perrini baissa les yeux vers sa tablette, dont la pince maintenait de façon incongrue le tableau de service de la semaine pour la brigade des stups du 9 e District.
    — Non, madame, en fait, c’est au sujet du numéro de votre voisine…
    Il tapota la tablette de son stylo.
    — … Tess Chaykin ?
    Il pointa le doigt vers le poteau d’entrée dont il venait d’enlever la plaque de faux fer et eut une grimace d’excuse.
    — Pas de numéro visible.
    La femme tira nerveusement sur ses perles. A l’évidence, l’idée que quelqu’un de sa rue puisse enfreindre le règlement municipal la perturbait.
    Perrini dut retenir un sourire

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