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L’élixir du diable

L’élixir du diable

Titel: L’élixir du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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nécessaire, de changer de direction. Ils devaient rester à proximité, mais pas trop.
    Une confirmation de plus que Julia ne s’était pas trompée.
    Elle se dissimula au milieu d’un groupe de visiteurs, se baissa et fonça vers l’entrée principale. Elle disposait de trente secondes avant qu’ils comprennent qu’ils avaient été bernés. La filature par GPS était assez précise, mais ce n’était pas parfait. Le signal était dynamique avant de parvenir au serveur de la compagnie du téléphone. Il y avait ensuite une latence entre le signal lui-même et le réseau cellulaire qu’utilisaient les truands pour le traquer. Si elle n’allumait pas l’iPhone pendant plus de trente secondes, elle se donnait le temps dont elle avait besoin pour distancer ses poursuivants, lesquels ne sauraient pas qu’ils avaient perdu le signal.
    Julia sortit du musée par l’entrée principale côté rotonde, ralluma l’iPhone et prit la direction du musée d’Art de San Diego. La plaza vibrait toujours de la présence des vacanciers en visite pour la journée, de groupes de touristes montant et descendant des autocars, de parents qui aidaient leurs rejetons à débarquer des 4 × 4 et d’amoureux se tenant la main, chargés de paniers de pique-nique. Tout le monde jouissait de la douceur de la température et du temps ensoleillé. Julia savait qu’elle ne pouvait marcher plus vite qu’un gosse de quatre ans surexcité, mais elle utilisait tout ce qui pouvait l’aider à se dissimuler : groupes de retraités, véhicules de grande taille, familles se disputant sur ce qu’elles devaient visiter en premier lieu. Quand elle remonta sur le large trottoir qui longeait les files de voitures en stationnement, elle se laissa absorber par un groupe de touristes.
    Elle s’efforçait de ne pas regarder derrière elle. Les truands savaient certainement à quoi ressemblait Alex – peut-être même avaient-ils une photo de Tess –, mais il était impossible qu’ils connaissent Julia de vue. Ils auraient du mal à repérer un garçon de quatre ans dans une foule en mouvement. Julia espérait simplement qu’ils ne comprendraient pas qu’ils suivaient une fausse piste avant que ça n’ait plus d’importance.
    Une centaine de mètres plus loin, elle se baissa derrière les arbres, trouva un abri et examina le chemin qu’elle venait de parcourir. Il était très probable que les gars étaient tout près, les yeux fixés à la fois sur l’écran de leur appareil et sur le groupe de touristes qui s’éloignait lentement du musée.
    Alors qu’elle progressait sous les arbres et remontait la rampe menant au théâtre de marionnettes Marie Hitchcock, Julia trouva l’occasion qu’elle espérait. Un buggy électrique chargé de deux vieilles dames s’éloignait du théâtre à la vitesse de l’escargot. Le flanc du véhicule s’ornait des mots San Diego Zoo .
    Le zoo se trouvait à l’autre bout du parc. La voiturette allait dans cette direction. Julia jeta un coup d’œil derrière elle, s’assura que les malfrats étaient hors de vue et courut vers le buggy.
    Elle ralentit en arrivant à sa hauteur.
    — Excusez-moi ? fit-elle en agitant la main pour demander au conducteur de s’arrêter.
    L’homme freina.
    — Est-ce que vous revenez par ici ? demanda-t-elle en souriant. Je suis avec mes grands-parents, et je crois qu’ils apprécieraient qu’on les conduise jusqu’au zoo.
    Le conducteur du buggy déclara qu’il viendrait les chercher vingt minutes plus tard. Julia le remercia et s’écarta du véhicule qui reprit sa route. Au passage, elle laissa tomber l’iPhone de Tess dans une des sacoches placées à l’arrière, retourna se dissimuler sous le couvert des arbres et attendit.
    Vingt secondes plus tard, les deux truands passèrent à moins de dix mètres d’elle, toujours sur la piste du signal GPS de l’iPhone. Elle les suivit des yeux, immobile, les sens en éveil, puis se glissa hors du couvert et repartit en sens inverse.
    Un instant plus tard, elle regarda par-dessus son épaule, vit qu’ils passaient le tournant. Désormais, elle était invisible à leurs yeux. Elle repartit vers le musée au pas de gymnastique, courut franchement dès qu’elle eut mis quelque distance entre elle et les deux hommes. Le musée de l’Air et de l’Espace se trouva bientôt à moins de deux cents mètres devant elle. Elle attaqua en petites foulées l’allée menant au parking – le long d’une voie de service

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