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L'énigme de l'exode

L'énigme de l'exode

Titel: L'énigme de l'exode Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Will Adams
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de cuir et casque noirs, sur une moto noir et or dont le moteur vrombissait, s’arrêtèrent à côté du muret qui séparait les deux voies. Le passager tapa sur l’épaule du conducteur et pointa son doigt vers Knox, qui était assis à l’arrière de la voiture de police. Puis il glissa la main à l’intérieur son blouson.
    Soudain, Knox se souvint de ce que Farouq lui avait dit la veille : les proches d’Omar cherchaient à venger la mort de leur frère, et ils avaient les moyens de le faire. C’était l’endroit idéal pour une embuscade. Sans réfléchir, Knox ouvrit la portière alors que la voiture avançait encore, sauta en marche, tomba sur le goudron, roula contre le muret du terre-plein central et se releva en titubant.
    Sur l’autre voie, la moto rejoignit le flot des voitures et s’éloigna en se fondant dans la circulation. Fausse alerte. Hosni pila net. Écarlate, Farouq bondit sur la route et dégaina son pistolet. Knox leva les mains en l’air, mais l’inspecteur n’abaissa pas son arme et sembla l’ajuster, prêt à lui tirer dessus. Paniqué, il sauta par-dessus le terre-plein et se mit à slalomer entre les voitures en se cachant derrière elles au fur et à mesure qu’elles arrivaient. Puis il descendit de l’autre côté de la route, entre deux pêcheurs, qui saisirent aussitôt leur canne à pêche et s’enfuirent en courant. Des pierres dégringolèrent dans l’eau et réfléchirent la lumière sous la surface. Au bord, le lac était très peu profond. Mais un coup de feu retentit et la balle siffla près de lui. Knox inspira à fond et plongea.

    II
    Kostas sortit un grand livre de ses étagères, se mouilla les doigts et consulta l’index de l’ouvrage. Puis il feuilleta le livre jusqu’à ce qu’il tombe sur une page reproduisant les photos de la lettre originale, écrite à la main, en grec.
    — C’est un faux, précisa-t-il, ne l’oublie pas. Un faux abject destiné à enrichir un homme et à le rendre célèbre au détriment de la vérité.
    — Dites-moi juste quel est l’objet de cette lettre, insista Augustin.
    — D’accord.
    Kostas chaussa ses lunettes et lut le premier paragraphe à voix basse avant d’en donner une traduction à Augustin : — « À Théodore. Je te félicite d’avoir réduit ces Carpocratiens au silence. Ce sont ceux de la prophétie qui, de la voie étroite des commandements, sont tombés dans les abîmes de la luxure. Ils se vantent de connaître les secrets de Satan, sans savoir qu’ils se perdent. Ils se croient libres mais sont esclaves de leurs désirs. Ils doivent être contrecarrés, et même s’ils disent quelque vérité, ne jouir d’aucun crédit. Car tout ce qui est vrai n’est pas vérité ; la vérité de l’homme ne peut l’emporter sur la vérité de la foi. »
    Kostas leva les yeux.
    — Plus loin, indiqua-t-il, Clément reconnaît l’existence de textes « secrets » : « Marc donc, mit par écrit les actes du Seigneur : il ne les publia cependant pas tous et ne signala certes pas les actes secrets, mais il choisit ceux qu’il jugeait les plus utiles pour faire croître la foi des catéchumènes. »
    — Pour faire croître la foi des catéchumènes ! sourit Augustin.
    — Apparemment, les Carpocratiens ont asservi un malheureux presbytère pour lui soutirer une copie de ce prétendu Évangile secret. Clément en cite ensuite les passages les plus contrariants – ce qui est absurde de sa part, quand on y pense – et c’est de là qu’est née la polémique. Mais remettons d’abord les choses dans leur contexte : connais-tu la lacune du chapitre 11 de l’Évangile selon Marc, entre les versets onze et douze ?
    — Est-ce que j’ai l’air d’un exégète ?
    — Le texte dit : « Il s’en alla à Béthanie. Après qu’ils furent sortis de Béthanie... » Tu vois le problème ?
    — Il ne s’est rien passé entre temps !
    — De plus, fit remarquer Kostas, on passe de manière inexpliquée de « il » à « ils » au pluriel. Depuis longtemps, des exégètes se demandent si un prélat zélé n’aurait pas coupé un épisode problématique. Et Morton Smith s’est engouffré dans la brèche. Écoute, voici sa version : « Et ils arrivent à Béthanie, et il y avait là une femme dont le frère était mort. Et elle vint, se prosterna devant Jésus et lui dit : «Fils de David, aie pitié de moi ! » Mais les disciples... »
    — Quoi ? s’exclama Augustin. Vous avez bien dit : « Fils de David, aie

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