L'énigme de l'exode

tant d’énergie à l’en empêcher ?
    L’homme, qui gisait à ses pieds, gémit et se tourna sur le côté. Khaled avait toujours le bras gauche engourdi, mais il n’avait pas besoin de ce bras pour tirer. Il abaissa son arme vers lui, prêt à appuyer sur la détente. Soudain, il eut une meilleure idée, et tourna à nouveau le canon du fusil vers Gaëlle. Il allait d’abord tuer les deux filles, sous les yeux de celui qui s’était mis en travers de sa route. Ainsi, ce type verrait que ses efforts avaient été vains. Il jubila au moment d’appuyer sur la détente. Dans cet espace restreint, le coup de feu fit plus de bruit qu’il ne s’y attendait. Le son se répercuta sur les parois de la pièce et le flash orange du coup de feu se refléta dans les artefacts en or. Khaled lâcha l’AK-47, qui tomba avec fracas. À sa grande surprise, ses genoux fléchirent et il s’écroula sur le sol, de la salive au coin de la bouche. La seconde balle lui perfora la cage thoraciquc et le poussa sur le dos. Levant les yeux, Khaled vit Faisal, qui se tenait au-dessus de lui. Faisal, lui... Comment était-ce possible ? Le visage parfaitement calme, le jeune homme pointait sur lui son propre Walther.
    Khaled essaya de lui demander pourquoi, mais sa bouche refusait de parler. Ses yeux implorants posèrent la question pour lui.
    — Elle m’a donné du chocolat, répondit Faisal. Et vous, qu’est-ce que vous m’avez donné ?
    Puis il visa la tête de Khaled et appuya sur la détente une troisième et dernière fois.

Épilogue
    Ce fut le pire moment de sa journée. Knox arriva à l’hôpital sans savoir comment l’état de Gaëlle avait évolué dans la nuit. La bouche sèche et le cœur serré, il poussa la porte de la réception. Une infirmière l’accueillit avec bienveillance.
    — Elle s’est réveillée, annonça-t-elle.
    — C’est vrai ?
    — Juste après votre départ, hier soir.
    — Quoi ? protesta Knox. Pourquoi ne m’a-t-on pas prévenu ?
    L’infirmière haussa les épaules pour lui signifier que ce n’étaient pas ses affaires. Knox s’efforça de dissimuler son exaspération. Parfois, l’Égypte le rendait fou. Mais le soulagement ne tarda pas à l’emporter. Il était trop heureux pour s’indigner. Il se précipita au deuxième étage en montant les marches quatre à quatre et se heurta à un médecin, qui sortait de la chambre de Gaëlle.
    — Comment va-t-elle ? s’enquit-il.
    — Bien, répondit le médecin. Elle va s’en tirer. Elle vous réclame.
    Knox entra. Il s’attendait presque à trouver Gaëlle assise dans son lit, souriante, sans contusions, sans bandages. Mais bien sûr, la réalité était tout autre. Elle tourna la tête pour voir qui venait d’entrer dans sa chambre, et esquissa un petit sourire. Il lui montra les fleurs et les fruits qu’il lui avait apportés, les posa sur le rebord de fenêtre et l’embrassa sur le front, avant de s’asseoir à côté d’elle.
    — Tu es superbe, dit-il.
    — Ils m’ont raconté ce que tu avais fait, souffla-t-elle. Je n’arrive pas à y croire.
    — Oh, ne les crois pas ! Je les ai payés une fortune.
    Elle émit un petit rire et grimaça de douleur.
    — Merci.
    — Ce n’est rien, lui assura-t-il en posant la main sur la sienne. Ferme les yeux et repose-toi.
    — D’abord, raconte-moi.
    — Quoi ?
    — Tout.
    Il s’adossa et tenta de rassembler ses idées. Il s’était passé tant de choses qu’il ne savait pas par où commencer.
    — Lily m’a demandé de te transmettre toutes ses amitiés.
    La jeune femme était retournée chez elle avec le corps de Stafford, mais il était inutile de rentrer dans ce genre de détails pour le moment.
    — Nous sommes passés à la télé un certain nombre de fois, poursuivit Knox.
    Un bel euphémisme... On ne parlait que de ça ! Les différentes autorités s’attribuaient le mérite de la découverte de la tombe d’Akhénaton, mais niaient toute implication dans le contexte qui l’entourait. Knox les avait laissé se renvoyer la balle, se souciant uniquement de Gaëlle. Il l’avait immédiatement emmenée à l’hôpital le plus proche, et la peur d’être arrivé trop tard n’avait cessé de le ronger. Cette émotion si intense l’avait bien obligé à reconnaître qu’il avait des sentiments profonds pour elle.
    Mais dès qu’il l’avait sue en de bonnes mains, de même que Lily, il avait répondu de son mieux aux questions de la police et du CSA. Il leur avait parlé