L'énigme de l'exode

sourire de soulagement. Cet objet faisait bien mieux son affaire.

    II
    Une fois qu’il s’était mis à parler, Nasser avait tout raconté. Il ne pouvait plus s’arrêter et rejetait sans cesse la faute sur Khaled.
    — La corniche ? cria Naguib. Elle est où, cette corniche ?
    Lorsque Nasser la lui montra du doigt, il se précipita au bord de la falaise et aperçut, la gorge nouée, un sentier minuscule. Au moindre faux pas, la chute serait mortelle, mais il s’efforça de garder son sang froid. Il avança prudemment sur le calcaire glissant, trouva l’entrée de la tombe et entra. Puis il courut le long de la galerie, jusqu’au bord du puits. Le bruit lointain d’une arme automatique parvint à ses oreilles.
    Une corde était attachée autour d’un piton en métal planté dans le sol. Naguib la saisit et descendit au fond du puits. Des coups de feux retentirent de nouveau. Au moins n’était-il pas trop tard. Naguib vit un trou dans la paroi et passa de l’autre côté. Il avait de l’eau jusqu’à la poitrine et progressait péniblement, son revolver au-dessus de la tête. À tout instant, il risquait d’être criblé de balles et tremblait de peur en se demandant comment Yasmine et Housniya prendraient la nouvelle s’il lui arrivait quelque chose. Mais il ne ralentit pas, car il avait donné sa parole à Knox. Et, c’était sa nature, il préférait que les siens soient affligés de chagrin, plutôt que de honte.

    III
    Sa torche à la main Khaled, marchait lentement dans la pièce remplie de trésors. Les artefacts s’habillaient de lumière, avant de disparaître dans un camaïeu de rouges. Il n’en croyait pas ses yeux. Il y avait là tellement plus d’or qu’il avait espéré en trouver. Il allait être l’homme le plus riche d’Égypte, le plus riche du monde ! Il aurait des villas, des yachts, des jets, des femmes, le pouvoir, tout ce qu’il avait toujours convoité et considéré comme son dû. Mais comment allait-il pouvoir s’emparer de ce trésor et ressortir d’ici ?
    — Monte la garde ! ordonna-t-il à Faisal. Que personne n’entre, compris ?
    — Khaled, il est encore temps de...
    — C’est un ordre ! cria Khaled en lui enfonçant le canon de l’AK-47 dans le ventre. Obéis !
    — Oui, capitaine.
    Khaled fit un pas en avant et explora les recoins à l’aide de sa torche. Soudain, il aperçut Gaëlle, allongée sur le sol. Au début, il crut qu’elle était morte, mais il posa un doigt sur sa gorge et constata que son cœur battait toujours. Elle était vivante. Peut-être pourrait-il se servir d’elle. Il se leva et braqua son arme sur elle.
    — Montrez-vous ou je la tue ! lança-t-il. Je ne plaisante pas.
    Rien ne bougea autour de lui. Pas si bête... Khaled songea à mettre sa menace à exécution, mais il n’en fit rien. S’il tuait Gaëlle, ses hommes devineraient le sort qui les attendait, et s’enfuiraient. Il avança encore un peu, en brandissant brusquement sa torche d’un côté puis de l’autre, dans l’espoir de surprendre l’intrus. L’oreille tendue, il entendit quelqu’un respirer, sur sa gauche. Il se retourna et découvrit Lily, recroquevillée entre un trône et un coffre en bois peint. Terrorisée, elle se mit à crier sans pouvoir s’arrêter. Khaled lui donna un coup de crosse à la tempe pour la faire taire. Elle heurta le coffre et tomba à ses pieds, inconsciente. Maintenant qu’il avait deux femmes à sa merci, Khaled était en position de force. Il pouvait en tuer une, uniquement pour montrer sa détermination. Il braqua de nouveau son arme sur Gaëlle.
    — Vous avez cinq secondes, annonça-t-il. Cinq, quatre, tr...
    Un des sarcophages en or refléta une silhouette. Khaled vit un homme s’élancer vers lui en brandissant une masse. Il baissa la tête, mais ne fut pas assez rapide. La masse s’abattit sur son épaule et lui paralysa le bras. Il lâcha sa torche. Mais il décrivit aveuglément un arc de cercle avec son AK-47, qui arracha l’arme des mains de son agresseur. Lorsque celui-ci se baissa pour la ramasser, Khaled lui donna un coup de crosse derrière la nuque et il s’effondra.
    Aussitôt, un autre homme se mit à crier du bout de la galerie. Khaled reconnut immédiatement sa voix. C’était ce foutu flic ! Il serait là dans une minute. Et il n’était sûrement pas seul. La haine enserra le cœur Khaled. Tout ce qu’il voulait, c’était mener une vie décente. Qu’avait-il fait pour que tout le monde mette