Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'ennemi de Dieu

L'ennemi de Dieu

Titel: L'ennemi de Dieu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
Vom Netzwerk:
trône et nous avons de nouveau la guerre. C’est
comme les saisons, Derfel. La guerre va et vient. » Elle appuya la tête
sur mon épaule : « Que va-t-il se passer maintenant ?
    — Les
filles et toi, vous allez dans le nord, à Caer Sws. Moi je vais rester et me
battre.
    — Arthur
va-t-il combattre ?
    — Si
Guenièvre a été tuée, il se battra jusqu’à ce qu’il ne reste plus un seul
ennemi en vie. »
    Nous n’avions
aucune nouvelle de Guenièvre, mais avec les chrétiens en maraude en Dumnonie,
il était peu probable qu’elle eût été épargnée.
    « Pauvre
Guenièvre, fit Ceinwyn, et pauvre Gwydre. » Elle aimait beaucoup le fils d’Arthur.
    Nous
débarquâmes sur les rives de l’Usk, enfin en sécurité sur le territoire de
Meurig. De là, nous rejoignîmes Burrium, la capitale du Gwent. Le Gwent était
un pays chrétien, mais il n’avait pas été contaminé par la folie qui avait
balayé la Dumnonie. Le Gwent avait déjà un roi chrétien, et peut-être cela suffisait-il
à apaiser son peuple. Meurig rejeta la faute sur Arthur : « Il aurait
dû réprimer le paganisme !
    — Pourquoi
donc, Seigneur Roi ? Il est lui-même païen.
    — La
vérité du Christ est d’une lumière aveuglante, j’aurais dû y penser, fit
Meurig. Si un homme ne sait lire les courants de l’histoire, il ne saurait s’en
prendre qu’à lui-même. L’avenir est au christianisme, Seigneur Derfel. Le
paganisme appartient au passé.
    — Vous
parlez d’un avenir, dis-je avec mépris, si l’histoire se termine dans quatre
ans.
    — Se
termine ! Non, elle commence ! Lorsque le Christ reviendra, Seigneur
Derfel, les jours de gloire arriveront ! Nous serons tous rois, tous
joyeux, tous bénis !
    — Sauf
nous, les païens.
    — Naturellement.
Il faut bien alimenter l’Enfer. Mais il vous reste encore un peu de temps pour
accepter la vraie foi. »
    Ceinwyn et moi
déclinâmes son invitation au baptême. Le lendemain matin, elle partit pour le Powys
avec Morwenna, Seren et les autres femmes et enfants. Les lanciers embrassèrent
leurs familles et nous les regardâmes s’éloigner dans le nord. Meurig leur
donna une escorte, et je dépêchai six de mes hommes avec l’ordre de rentrer
sitôt que les femmes seraient en sécurité sous la garde de Cuneglas. Malaine,
le druide du Powys, les accompagna, mais Nimue et Merlin, dont la quête du
Chaudron était redevenue aussi pressante que sur la Route de Ténèbre, restèrent
avec nous.
    Le roi Meurig
nous tint compagnie jusqu’à Glevum. La ville était dumnonienne, mais juste à la
frontière du Gwent, et ses murs de bois et de terre gardaient le pays de
Meurig. Assez judicieusement, il y avait déjà mis en garnison ses propres
lanciers afin de s’assurer que les tumultes de la Dumnonie ne gagnent pas le
nord. Il nous fallut une demi-journée pour rejoindre Glevum et là, dans la
grande salle romaine, où s’était tenu le dernier Grand Conseil du roi Uther, je
trouvai le reste de mes hommes, les hommes d’Arthur et Arthur lui-même.
    Il me vit
entrer dans la salle et il en parut si sincèrement soulagé que j’en eus les
larmes aux yeux. Mes lanciers, ceux qui avaient suivi Arthur tandis que j’allais
dans le sud chercher ma mère, poussèrent des hourras, et les minutes qui
suivirent furent une grande explosion de retrouvailles et d’échanges de
nouvelles. Je leur parlai de la salle d’Ermid et leur donnai le nom des hommes
qui étaient morts tout en leur assurant que leurs femmes vivaient encore. Puis
je regardai Arthur : « En revanche, ils ont tué Dian.
    — Dian ?
fit-il d’un air d’abord incrédule.
    — Dian, »
    Et les larmes
de chagrin jaillirent à nouveau. Arthur m’entraîna hors de la salle et, passant
son bras droit sur mes épaules, me dirigea vers les remparts de Glevum, où les
lanciers en manteau rouge de Meurig occupaient toutes les plates-formes de
combat. Il me pria de lui raconter à nouveau toute l’histoire, depuis l’instant
où je l’avais quitté jusqu’au moment où nous avions embarqué à Abona. « Dinas
et Lavaine. » Il prononça leurs noms avec aigreur et fit siffler la lame
grise d’Excalibur. « Ta vengeance est la mienne », dit-il
solennellement, avant de remettre l’épée au fourreau.
    Pendant un
moment, il ne dit mot, se bornant à se pencher au sommet du mur pour scruter la
large vallée, au sud de Glevum. Elle avait l’air si paisible. Le temps des
foins approchait et les

Weitere Kostenlose Bücher