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L'ennemi de Dieu

L'ennemi de Dieu

Titel: L'ennemi de Dieu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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initiés. Ce n’était pas
nécessaire. Par son baptême, Lancelot avait évité l’humiliation d’un rejet.
Mais comment un chrétien pouvait-il recourir aux services de druides ?
Cela restait pour moi un mystère que nul ne put m’expliquer.
    Merlin arriva
ce jour-là, et c’est lui qui présida aux rites païens, Iorweth de Powys l’aida,
mais il n’y eut aucun signe de Dinas ni de Lavaine. Nous entonnâmes le Chant de
Guerre de Beli Mawr avant de plonger nos lances dans le sang. Nous jurâmes la
mort des Saxons, de tous, jusqu’au dernier. Le lendemain, nous prenions la
route.

 
     
    Il y avait
deux grands chefs saxons au pays du Llœgyr. Comme nous, les Saxons avaient des
grands rois et des subalternes. En vérité, ils avaient des tribus, dont
certaines qui ne se donnaient pas même le nom de Saxons, mais qui se disaient
Angles ou Jutes. Quant à nous, nous les appelions tous des Saxons et savions qu’ils
n’avaient que deux rois d’importance, et ce sont ces deux chefs que nous appelions
Aelle et Cerdic.
    Aelle, bien
entendu, était alors le plus renommé. Il se donnait le titre de Bretwalda ,
ce qui, en langue saxonne, signifie le « maître de la Bretagne », et
ses terres s’étendaient du sud de la Tamise à la frontière du lointain Elmet. Il
avait pour rival Cerdic dont le territoire se trouvait sur la côte méridionale
de la Bretagne et qui n’avait de frontières qu’avec les terres d’Aelle et la
Dumnonie. Des deux rois, Aelle était le plus âgé, le plus riche en terres et le
plus fort en guerriers, ce qui faisait de lui notre ennemi numéro un. Aelle
battu, croyions-nous, Cerdic tomberait immanquablement.
    Vêtu de sa
toge et coiffé d’une ridicule couronne de bronze perchée au sommet de sa maigre
chevelure brune, le prince Meurig de Gwent avait proposé au Conseil de guerre
une stratégie différente. Avec son habituel manque d’assurance et sa fausse
modestie, il avait suggéré une alliance avec Cerdic :
    « Laissons-le
se battre pour nous ! déclara Meurig. Qu’il attaque Aelle du sud tandis
que nous le frapperons de l’ouest. Je ne suis pas un stratège, je le sais,
fît-il en minaudant comme pour inviter l’un de nous à le contredire  – chacun
préféra cependant se mordre la langue  –, mais il paraît évident, même à
la plus médiocre des intelligences, que mieux vaut combattre un seul ennemi que
deux.
    — Mais
nous avons deux ennemis, trancha Arthur.
    — En
effet, j’en suis bien conscient, Seigneur Arthur. Mais mon dessein, si vous
voulez bien vous donner la peine de le comprendre, c’est de nous concilier l’un
de ces ennemis. »
    Il joignit les
mains et papillota des yeux en se tournant vers Arthur.
    « D’en
faire un allié, ajouta Meurig, au cas où Arthur ne l’aurait pas encore compris.
    — Cerdic,
gronda Sagramor dans son abominable breton, n’a aucun honneur. Il brisera un
serment aussi aisément qu’une pie un œuf de moineau. Je ne ferai pas la paix
avec lui.
    — Tu ne
comprends pas, protesta Meurig.
    — Je ne
ferai pas la paix avec lui ! »
    Sagramor avait
interrompu le prince en s’exprimant très lentement, comme s’il parlait à un
enfant. Meurig rougit et se tut. L’Edling du Gwent avait une peur bleue du
terrible guerrier numide, et cela n’avait rien d’étonnant, car Sagramor
jouissait d’une réputation aussi redoutable que son apparence. Le Seigneur des
Pierres était un homme grand, très mince et rapide comme l’éclair. Sa chevelure
et son visage étaient noirs comme poix. Balafré par une vie de guerre, il
cachait derrière une humeur perpétuellement maussade un caractère plaisant et
même généreux. Bien qu’il maîtrisât imparfaitement notre langue, Sagramor
pouvait tenir un feu de camp sous le charme des heures durant avec ses récits
de lointains pays, mais la plupart des hommes ne savaient de lui qu’une seule
chose : de tous les guerriers d’Arthur, il était le plus farouche. L’implacable
Sagramor était terrible dans la bataille et sombre autrement, tandis que les
Saxons voyaient en lui un diable noir échappé de leurs enfers. Je le
connaissais assez bien et je l’appréciais. En fait, c’est lui qui m’avait
initié au service de Mithra. Et, à Lugg Vale, il avait combattu à mes côtés
toute la journée.
    « Il s’est
trouvé une bonne grosse Saxonne, m’avait chuchoté Culhwch au Conseil, grande
comme un arbre et avec une crinière pareille à une meule de foin. Pas

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