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L'enquête russe

L'enquête russe

Titel: L'enquête russe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-François Parot
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LISTE DES PERSONNAGES
    N icolas L e F loch  : marquis de Ranreuil, commissaire de police au Châtelet
    L ouis de R anreuil  : vicomte de Tréhiguier, son fils, lieutenant aux carabiniers à cheval de Monsieur
    A imé de N oblecourt  : ancien procureur
    M arion  : sa gouvernante
    P oitevin  : son valet
    C atherine G auss  : sa cuisinière
    P ierre B ourdeau  : inspecteur de police
    B aptiste G remillon  : ancien sergent du guet, son adjoint
    P ère M arie  : huissier au Châtelet
    T irepot  : mouche
    R abouine  : mouche
    G uillaume S emacgus  : chirurgien de marine
    A wa  : sa gouvernante
    C harles H enri S anson  : bourreau de Paris
    L a P aulet  : tenancière de maison galante et devineresse
    S artine  : ancien lieutenant général de police et ancien ministre
    V ergennes  : ministre des Affaires étrangères
    L e N oir  : lieutenant général de police
    A miral d’ A rranet  : lieutenant général des armées navales
    A imée d’ A rranet  : sa fille
    T ribord  : leur majordome
    L a B orde  : fermier général, ancien premier valet de chambre du roi
    B aron de C orberon  : ancien chargé des affaires de France en Russie
    P rince B ariatinski  : ministre de Russie à Paris
    L e comte du N ord  : fils de Catherine II, tsarévitch de Russie
    L a comtesse du N ord  : sa femme
    D imitri  : son secrétaire
    I van P avlovitch K outaïssoff  : ancien esclave turc, barbier
    P avel  : son maître d’hôtel
    N ikita P aline  : majordome de l’Hôtel de Lévi
    O lga  : femme de chambre de la suite
    C omtesse S kzrawonski  : dame à portrait
    P rincesse de K esseoren  : aventurière
    B aronne d ’O berkirch  : amie d’enfance de la comtesse du Nord
    B oehmer  : joaillier de la couronne
    K oegler  : maître orfèvre
    S chultz  : négociant allemand
    I van D imitriovitch K ripaeev  : moine errant, vieux croyant (raskolnik)
    C omte I gor R ovski  : officier de la garde impériale russe
    A nne D esmarets  : institutrice
    G olikoff  : négociant en eaux-de-vie
    V eyrat , dit L a J eunesse , dit P iquadieu  : valet de place
    L achère  : hôtelier
    R ichard H armand  : son commis
    P acôme H armand  : maître perruquier, son père
    G ermaine R aveux , dite L a T ison  : tenancière de maison de jeu

I
    DISJECTA MEMBRA
    « Il faut être au moins droit quand on veut entrer dans cette carrière-cy. »
    Vergennes
    Versailles, mai 1782
    Après deux grossesses et la naissance d’un dauphin, le visage de la reine s’était arrondi, revêtant avec l’accentuation des traits un air souverain qui contrastait avec l’expression mutine d’antan. Cette espèce de sérénité pleine d’elle-même rappelait à Nicolas celle de Marie-Thérèse, disparue un an auparavant.
    L’air noble, l’admirable buste,
    Le port majestueux, et la démarche auguste,
    Telle enfin, que Junon l’avait, dit-on, jadis.
    Quelle que fût la splendeur de ses atours, ceux-ci tendaient à se simplifier par rapport aux fantaisies de naguère, même si leur originalité continuait à agiter les femmes de qualité et à inspirer l’imagination des modistes de la ville. Elle agitait avec nonchalance un éventail de soie devant son visage, cherchant sans doute à dissimuler les traces d’un érysipèle qui l’avait longtemps tourmentée.
     
    Les nuages amoncelés entre la souveraine et le cavalier de Compiègne s’étaient peu à peu dissipés. La reine avait été sensible à la discrétion d’une fidélité qui aurait préféré périr plutôt que de s’abandonner à un mot d’amertume. Imperméable aux persiflages et provocations, Nicolas était demeuré le serviteur sans états d’âme de la couronne. Elle s’enquit des nouvelles de Louis, en garnison à Saumur. Échaudé par les revirements d’humeur du passé, Nicolas répondit en sobriété, courtisan rompu aux chausse-trapes de la cour.
    Elle considéra l’assemblée convoquée afin de préparer la visite que le tsarévitch, héritier de l’empire russe, devait effectuer en France. Souvent transparente dans ses sentiments, qu’elle ne savait pas toujours dissimuler, la reine semblait détester l’idée du séjour du comte et de la comtesse du Nord. La nature même de l’ incognito , voulu mais artificiel, ajoutait aux pièges qu’un tel événement recelait. Son caractère incongru revêtirait par la force des choses un aspect d’obligation d’autant plus pesant que l’étiquette devait être adaptée aux circonstances.
    Nicolas parcourait

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