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L'envol du faucon

L'envol du faucon

Titel: L'envol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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je ne fais pas confiance aux ingénieurs du cru pour effectuer les réparations nécessaires. Il s'agit après tout de l'armement français le plus sophistiqué. Je vous promets formellement que Dularic et ses hommes seront autorisés à revenir ici dès que leur mission sera accomplie. Je dispose de suffisamment d'hommes qui savent tirer. »
    Phaulkon observa les tourments de Desfarges. « A moins, mon général, que vous ne trouviez l'idée d'une prison locale plus attirante, je suggère que vous informiez sans tarder le lieutenant Dularic que j'ai reçu de Mergui des renseignements secrets m'annonçant que les Anglais préparent une attaque et que nous avons besoin de ses hommes et de son artillerie ici de toute urgence. »
    Desfarges resta un long moment silencieux. « Je ferai comme vous me le demandez, Votre Excellence », finit-il par dire.
    39
    Anthony Weltden, qui se promenait de long en large sur le pont du Curtana, s'étira et bâilla à s'en décrocher la mâchoire. Il prenait vraiment du bon temps. Sam White s'était révélé être un compagnon des plus sympathiques. Comme la plupart des rumeurs, celles qui couraient sur sa personne paraissaient extrêmement exagérées. Weltden n'était pas retourné sur son bateau pendant les trois dernières nuits, mais il était resté chez White. Il trouvait la compagnie des dociles Birmanes très agréable. La grande, plutôt bien en chair pour une Orientale, lui prodiguait un plaisir particulier. D'abord elle le déshabillait, puis, après l'avoir fait étendre sur le lit, elle sortait une bouteille remplie d'huile de noix de coco qu'elle faisait pénétrer doucement dans sa peau. Ses mains expertes qui se déplaçaient sur son corps l'excitaient et le détendaient tour à tour. Debout au-dessus de lui, les seins nus, sans éprouver la moindre honte, avec pour tout vêtement un sarong coloré soigneusement noué autour de la taille, elle était l'image même de la grâce féminine. Chaque fois qu'il lui adressait un sourire, elle le lui rendait et, lorsqu'elle voyait qu'il était excité au point que ce n'était plus agréable pour lui, elle dénouait son sarong et l'enfourchait lentement. Comme c'était merveilleux, songea-t-il, de combiner ainsi les affaires et le plaisir !
    Deux jours plus tôt, il avait obtenu de White et de Burnaby une signature acceptant la proclamation. Ils avaient signé de bon cœur, sans la moindre objection : White avait fait remarquer en plaisantant que le pasteur ne pouvait guère conseiller à ses ouailles de signer si lui-même n'était pas de bonne volonté. Il n'épargnait visiblement aucun effort pour rassembler les divers Anglais et leur faire signer la proclamation — Weltden l'avait vu de ses propres yeux —, mais ils formaient un groupe si éclectique qu'il soupçonnait, bien que White jurât le contraire, que le maître du port n'avait pas la tâche aussi facile qu'il le laissait entendre. Weltden avait renouvelé son offre d'assistance, mais White l'avait déclinée en l'assurant qu'il pouvait régler la question tout seul.
    Bientôt, il aborderait avec White le problème délicat de la reddition de Mergui aux Anglais. Yale lui avait accordé deux semaines pour mener l'affaire à bien : au bout de cinq jours seulement, les choses avaient bien avancé, même si certains de ses officiers, menés par Mason, estimaient qu'on ne pouvait pas faire confiance à White. Ils avaient présenté toute une série d'arguments, faisant remarquer qu'en plus des travaux de fortification les indigènes enfon-çaient de grands pieux en travers de l'embouchure du Tenasserim pour en bloquer l'entrée. Un autre officier rapportait avoir vu un groupe d'indigènes rassembler des bouteilles vides pour les remplir de poudre. Une fois allumées, elles pouvaient être lancées sur une cible avec un effet meurtrier. Le commis aux vivres avait signalé qu'il avait de plus en plus de difficultés à acheter du ravitaillement pour le Curtana parce que les indigènes emmenaient leurs vaches et tout autre bétail en dehors de la ville.
    Weltden les avait écoutés attentivement mais n'avait rien vu de menaçant dans ce qu'il considérait comme des mesures défensives normales. Après tout, la nouvelle devait s'être répandue qu'une frégate armée d'une puissance étrangère était ancrée au port. Comment les indigènes pouvaient-ils juger si ses intentions étaient hostiles ou non ? Sam White en avait fait lui-même la remarque, et Weltden était

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