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L'envol du faucon

L'envol du faucon

Titel: L'envol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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rattrapent,
    Thomas. Tu auras besoin de toute ta bonne humeur quand je te dirai que tu arrives juste à temps pour faire demi-tour et rentrer directement à Mergui.
    — Oh, non ! gémit Ivatt. Je dois être maintenant l'expert universel de cette étendue de jungle.
    — C'est pourquoi je t'accompagne, Thomas. Je veux être avec le meilleur. » L'expression de Phaulkon devint sérieuse. « Ça se gâte à Mergui, ajouta-t-il. Ça se gâte sérieusement. Nous partons à l'aube.
    — Tu es déjà au courant ? demanda Ivatt, l'air sincèrement étonné.
    — Tu veux dire au sujet des Français ? Oui. Mais je te raconterai toute l'histoire une autre fois. Nous aurons tout notre temps pendant le voyage.
    — Les Français ? Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda Ivatt, l'estomac soudain noué.
    — Les Français ont l'intention d'envahir Mergui, mon ami. Ils s'y rendent en bateau, nous devons donc arriver les premiers. A vrai dire, j'étais justement en train de me demander comment tu pouvais être au courant. Mais quoi de neuf de ton côté ? Nous n'avons pas beaucoup de temps, alors sois bref. Tu peux garder les détails pour plus tard.
    — Eh bien ! Tout d'abord, Sam White n'a pas pris sa semonce trop au sérieux. Il manigance ses tours de vieux singe avec plus de brio que jamais. Il s'est emparé du Sancta Cruz à l'équipage duquel il a substitué le sien, et l'a envoyé à Atjeh pour vendre la cargaison d'origine. Le Résolution est prêt à lever l'ancre avec lui pour I Angleterre dès que le Sancta Cruz rentrera avec le butin.
    — Quand celui-ci est-il attendu ? s'empressa de demander Phaulkon.
    — D'un moment à l'autre, selon Davenport. S'il n'est pas déjà arrivé. En attendant, Yale a envoyé une frégate armée à Mergui pour arrêter tous les Anglais qui s'y trouvent. Il y a un nouveau décret du roi Jacques qui ordonne à tous ses sujets de rentrer immédiatement au bercail. » Voyant Phaulkon fron-cer les sourcils, il ajouta avec impertinence : « J'ai demandé la nationalité grecque. »
    Phaulkon sourit de bon cœur. « Même les Turcs ottomans ne voudraient pas de toi ! Mais quand la frégate de Yale a-t-elle quitté Madras ?
    — La veille de mon départ. C'est drôle, elle n'était pas à Mergui quand je suis arrivé. Il y a eu une tempête épouvantable durant la traversée, alors qui sait ce qui a bien pu lui arriver !
    — Ça, c'est trop fort ! s'exclama Phaulkon. Comme si je n'avais pas déjà assez de problèmes à Mergui !
    — Mais comment vont les choses ici, Constant ? Et à Ayuthia ?
    — C'est une histoire plus gaie, Dieu merci. Ce médecin jésuite, le père de Bèze, est un génie. Il a énormément soulagé les souffrances de Sa Majesté. J'ai pris congé du roi ce matin. Sa santé est si bien rétablie qu'il a accepté de retourner à Ayuthia et de reprendre les rênes du gouvernement pendant mon absence.
    — Est-ce que sa santé peut vraiment le lui permettre ? s'enquit Ivatt, inquiet.
    — Tu ne le reconnaîtrais pas, Thomas. Il est presque redevenu lui-même. Je suis sûr qu'il ira bien jusqu'à mon retour. En attendant, selon les dernières rumeurs, le général Petraja se retire dans un monastère à Louvo. Je pense qu'il ne s'agit que d'une mesure temporaire, mais de toute évidence il juge prudent de se faire moine tant que la santé recouvrée de Sa Majesté met un frein à ses projets. Soit il va en profiter pour consolider son amitié avec le puissant supérieur, et rallier l'influent clergé à sa cause, soit il cherche un alibi pendant que ses camarades concoctent leurs plans dans le Sud. Mes espions me disent que c'est surtout Selim Yussuf qui est impliqué, mais le plan exact demeure secret. Je le ferai arrêter dès notre arrivée à Tenasserim. C'est apparemment là que se trouve sa base d'opération.
    — Mais comment allons-nous parer une invasion française ? Tu dois avoir une grande confiance dans les fortifications en bambou de Mergui, Constant.
    — J'ai pris des mesures, homme de peu de foi ! » Phaulkon sourit. « Les envahisseurs vont se retrouver face à leur propre artillerie. Dularic nous accompagne. »
    Ivatt fixa son ami avec incrédulité. « Tu veux dire que tu as réussi à diviser les forces françaises ? De quel côté se trouve donc Desfarges ?
    — Il est neutre. C'est un homme sincèrement déchiré. En ce moment, il retourne à Bangkok sous surveillance. Je n'attends pourtant aucun ennui de sa part. Je l'ai convaincu de la

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