Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'envol du faucon

L'envol du faucon

Titel: L'envol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
Vom Netzwerk:
l'ordre de s'emparer de Mergui.
    — Si vous étiez si opposé à ce plan, pourquoi ne pas m'en avoir parlé ?
    — Je... euh... eh bien... En fait j'y ai pensé un certain nombre de fois, mon Seigneur, mais... »
    Desfarges semblait ne pas savoir quoi dire.
    « Mais ?
    — Mais je n'étais pas sûr. Ce n'est pas facile de se retourner contre ses compatriotes.
    — C'était plus facile de laisser massacrer les Siamois à Mergui, n'est-ce pas ? »
    Desfarges ne répondit rien.
    « Dites-moi, mon général, quel devait être votre rôle dans tout cela ? »
    Desfarges hésita puis se décida. Au point où il en était, il ferait mieux de tout révéler. « J'étais censé attaquer Ayuthia. Mais je vous assure, Votre Excellence, que je n'en aurais rien fait.
    — Vous voudriez me faire croire que si les Français avaient pris Mergui, vous auriez refusé d'exécuter votre partie du plan ?
    — J'y étais opposé dès le début.
    — Je sais, mon général. Vous étiez celui qui prônait la paix. »
    Le général resta bouche bée. « Vous saviez cela ?
    — Dans tout ce que vous m'avez dit, mon général, il n'y a rien que je n'aie déjà su. » Le prêtre portugais avait été très minutieux. « Mais ce que vous ignorez, c'est que Mergui a vu depuis ses fortifications et ses garnisons fortement renforcées. Un vaisseau français, si puissamment armé soit-il, ne s'en emparera jamais. Vos hommes seront massacrés, mon général. »
    Le général blêmit. « Et si j'allais à Mergui pour annuler l'ordre, mon Seigneur ? »
    Phaulkon eut l'air perplexe. « Je croyais que l'ordre venait de l'ambassadeur et que votre avis avait été rejeté, mon général.
    — Si je les avertissais personnellement de la puissance de vos garnisons, ils prêteraient attention. Ils sauraient que la situation est grave. »>
    Phaulkon hocha la tête. « C'est moi qui irai à Mergui, mon général. Vous, vous irez en prison. »
    Le visage de Desfarges devint encore plus pâle. « En... en prison, mon Seigneur ? »
    L'esprit ailleurs, Phaulkon ignora la question. « A moins que... » commença-t-il. Puis sa voix s'estompa comme s'il s'était ravisé.
    « A moins que quoi, Votre Excellence ? » insista Desfarges, de plus en plus désespéré.
    Une fois de plus, Phaulkon ignora la question. « Est-ce que le lieutenant Dularic est au courant des plans français pour Mergui ? » demanda-t-il.
    Desfarges réfléchit un instant. Dularic n'avait pas quitté son poste au palais du roi, à Louvo, depuis quelques semaines. Il n était certainement pas allé à Bangkok récemment, et La Loubère ne s'était pas rendu à Louvo avant son départ. Il était peu probable qu'ils eussent communiqué l'un avec l'autre.
    « Il n'a pas un rang assez élevé pour avoir été mis au courant du plan, Votre Excellence. Le secret était très bien gardé. La Loubère voulait s'assurer que la surprise serait totale. Même les hommes ne devaient pas être informés avant d'avoir atteint Songkhla.
    — Je vais vous dire, mon général, comment vous pouvez prouver votre bonne foi. »
    Desfarges parut anxieux. « Comment cela, Votre Excellence ? »
    Phaulkon le fixa fermement du regard. « Vous ordonnerez à Dularic et à ses bombardiers de m'accompagner à Mergui. Il sera plus approprié que l'ordre vienne de vous. »
    Desfarges se mit à transpirer plus abondamment que jamais. Phaulkon n'envisageait tout de même pas sérieusement de demander à Dularic de tirer sur ses propres hommes !
    Phaulkon parut lire dans ses pensées. « Dès que les canons seront bien installés sur les collines qui dominent Mergui, Dularic pourra rentrer avec ses hommes à Louvo. Il n'aura pas besoin de tirer un seul coup. On aura le temps de faire tout cela avant l'arrivée du Gaillard. Ce n'est pas que Mergui n'ait pas les moyens de se défendre contre un seul bateau, vous comprenez, mais il y a du grabuge d'un autre côté. Je veux que la ville puisse résister aux attaques d'une flotte tout entière. »
    Desfarges avait l'air perdu dans ses pensées. « Mais est-ce que je ne pourrais pas simplement ordonner à Dularic de vous livrer les canons ici ? Pourquoi faut-il que ses hommes et lui les accompagnent à Mergui ?
    — Parce que les canons devront être transportés par voie de terre, ce qui nécessite de les tirer dans la jungle, en terrain difficile. Il y aura obligatoirement des dégâts. Je veux que les canons soient en parfait état de marche quand ils arriveront à Mergui, et

Weitere Kostenlose Bücher