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L'envol du faucon

L'envol du faucon

Titel: L'envol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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elle n'avait pas encore eu lieu.
    Perriman entendit des pas familiers gravir l'échelle de la dunette. Il se retourna pour saluer. C'est alors qu'il crut entendre un coup sourd dans le lointain. La silhouette au sommet de l'échelle s'arrêta et leva le sourcil. Son Excellence l'avait également entendu. Puis, à peine perceptibles, il y eut cinq autres coups à intervalles réguliers. Une oreille exercée ne pouvait pas ne pas reconnaître ce bruit, même de très loin. C'était le grondement assourdi du canon.
    44
    Le dîner chez White était moins joyeux que d'habitude. White et Weltden, fatigués et soufflant des excès de la veille, aspiraient tous deux à une bonne nuit de sommeil. Une fois les officiers mis au courant que Mergui serait livré aux Anglais le matin, la conversation était devenue intermittente. Mason en particulier semblait morose. Il n'avait guère fait de commentaires.
    A la fin du dîner, Weltden déclina les services de la belle Birmane bien en chair qui avait coutume d'attendre son bon plaisir. Il n'était pas d'humeur badine ce soir-là. Il était impatient de regagner son navire. Il y avait une étrange tension dans l'air, et, en arrivant, il lui avait semblé qu'il régnait dans le port une activité plus intense que d'ordinaire. Il se leva de table et les officiers l'imitèrent. White se leva également. Il n'était qu'aux alentours de 8 heures du soir et il offrit de les raccompagner jusqu'au quai.
    Bien qu'il fît noir comme dans un four, les porteurs de torches étaient étrangement absents. Sans doute ne s'attendaient-ils pas à ce que les invités se retirent aussi tôt. Deux des gardes de White éclairèrent le chemin à leur place. Le groupe descendit silencieusement la colline en file indienne et s'approcha des entrepôts, près du quai.
    Les vagues contours de la chaloupe du Curtana se dessinèrent devant eux. Dans le silence général, on entendait distinctement les voix de l'équipage. White s'arrêta avant le premier entrepôt et souhaita bonne nuit à ses hôtes. Il commença à rebrousser chemin.
    Soudain, il y eut un cri. White se retourna et se mit à courir en direction de la chaloupe. Immédiatement, quelqu'un le plaqua au sol et lui bloqua les mains derrière le dos. Une main se posa sur sa bouche. Il se débattit brièvement avant de reconnaître son propre garde. Qu'est-ce que cet homme pouvait bien fabriquer ? Il avait une poigne de fer ! Essayait-il de le sauver ou de le tuer ? Des cris perçants continuaient à déchirer la nuit et l'on entendait des bruits de pas précipités. White tourna la tête et regarda, fasciné : des ombres sortirent en courant de l'entrepôt le plus proche et s'abattirent sur Weltden et ses compagnons qui se trouvaient encore sur le quai. Il reconnut Weltden à son chapeau et le vit renversé brutalement sur le sol. Le second garde de White, dont la torche illumina fugitivement la scène, entra violemment en lice. Mason et un des officiers subalternes se tordaient de douleur. L'autre, cerné par une demi-douzaine d'hommes, défendait chèrement sa vie.
    White tenta de se relever mais son garde continuait à l'immobiliser. Il fut forcé de rester à terre, à écouter les cris. Du coin de l'œil il vit que l'on maîtrisait le second officier. Puis son cœur vacilla quand les assaillants lancèrent un regard dans sa direction. L'un d'entre eux cria quelque chose. Ils coururent vers lui. Ils étaient quatre ou cinq. Son second garde essaya de s'interposer, mais ils l'assommèrent. Sa torche tomba et s'éteignit. De nouveau, il fit noir comme dans un four.
    White gisait, immobile. Un des hommes frappa le garde qui l'immobilisait. White sentit sa poigne se desserrer. Puis ils frappèrent White, le firent rouler et le frappèrent à nouveau. Il sentit une douleur fulgurante dans la nuque. Il gardait les yeux bien fermés pour prévenir tout réflexe naturel. Ils s'acharnèrent sur lui en lui donnant des coups de pied à tour de rôle. Dans un suprême effort, il s'obligea à ne pas broncher. Des douleurs atroces lui traversèrent le corps jusqu'au moment où ses assaillants se retirèrent en marmonnant un chapelet d'obscénités.
    Il attendit qu'ils fussent hors de vue. Il n'y avait personne d'autre aux alentours. Il se mit lentement debout et, courbé en deux, clopina en direction de la chaloupe. Son corps contusionné protestait à chaque pas. Soudain, il entendit un cri. Puis un autre. Les voix venaient de derrière lui. Elles augmentaient

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