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L'envol du faucon

L'envol du faucon

Titel: L'envol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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une jungle dense bordaient le fleuve, ne laissant apercevoir qu'une mince bande de ciel nocturne au-dessus de leurs têtes. Lorsqu'ils eurent tourné dans un méandre, le fleuve s'élargit et la végétation se clairsema.
    Le batelier de tête se mit soudain à s'exclamer. On pouvait vaguement apercevoir les contours de son bras tendu vers le ciel. Ils regardèrent tous en l'air. Devant eux, dans le lointain, une lueur éclairait la nuit. C'était comme si Dieu avait illuminé le firmament dans la direction où ils se rendaient.
    Qu'est-ce qui pouvait éclairer ainsi le ciel de Mergui ? Un incendie. Il se passait là-bas quelque chose de terrible.
    Phaulkon ordonna à ses rameurs d'accélérer. Bizarrement, plus ils approchaient de leur destination, plus la lueur semblait diminuer. Vers 10 heures, ils aperçurent une structure en bois dont les contours avançaient vaguement dans le fleuve. C'était le débarcadère, leur précisa Davenport. Ils approchaient de l'embouchure du fleuve qui délimitait Mergui. Les hommes, épuisés et hors d'haleine, posèrent leurs rames et laissèrent les bateaux dériver vers le ponton. Çà et là, dans le lointain, on apercevait ce qui ressemblait à des restes de feux de camp, mais la lueur dans le ciel avait pratiquement disparu.
    Les pirogues s'approchèrent tout doucement du débarcadère. Les rameurs et les gardes s'accroupirent bien bas lorsqu'ils aidèrent Phaulkon à débarquer, veillant à ce que leur tête ne dépassât pas la sienne. L'appontement était désert à cette heure. Davenport gravit les degrés de bois et rejoignit Phaulkon. Il devait les conduire par un chemin détourné au domicile d'un mandarin local, Hassan Yussuf. Davenport était en territoire connu : il avait fait d'innombrables commissions pour son maître par le passé — la signature de Hassan était toujours requise sur un document ou un autre. Il devait arriver chez Hassan avant les autres, prétendument pour réclamer une signature urgente mais, en fait, pour y vérifier lequel des deux frères, Hassan ou Selim, occupait les lieux. Phaulkon et ses gardes cerneraient le bâtiment, et, au premier signal de Davenport, les gardes se précipiteraient à l'intérieur.
    Le domicile de Hassan était situé dans les faubourgs éloignés de Mergui, en lisière des hautes collines qui s'élevaient derrière la ville. Le chemin qu'ils empruntèrent était sombre et désert : il évitait complètement le port. A en juger aux bruits joyeux qui émanaient de cette partie-là, on était en train de fêter quelque chose.
    Davenport leva la main et s'arrêta. La maison se dressait devant eux. Au signal du capitaine Vitoon, les gardes se déployèrent en éventail et Davenport s'approcha lentement du portail. On entendait encore des bruits de festivités dans le lointain et, de temps à autre, un grand cri déchirait la nuit. Phaulkon se demanda ce qu'ils pouvaient bien acclamer.
    Une voix effarouchée questionna Davenport. Il s'arrêta devant la porte et déclina son identité. Phaulkon entendit la voix affirmer que le seigneur Yussuf était absent. Le ton était indubitablement bourru lorsque la voix ajouta que ce n'était de toute façon guère une heure pour venir déranger le maître. Le garde refusa de répondre à toute autre question et Davenport se vit obligé de partir. Alors qu'il rebroussait chemin, une autre clameur s'éleva du port.
    Davenport se dirigea vers Phaulkon et murmura : « L'homme m'a regardé comme si j'étais un revenant. Peut-être White a-t-il dit à tout le monde que j'étais mort. Quoi qu'il en soit, j'ai trouvé bizarre qu'il n'y ait qu'un seul garde de service. Très inhabituel. Il n'y avait pas non plus trace de domestiques, quoique, à cette heure tardive, ils étaient peut-être endormis. Mais un homme du rang de Hassan devrait avoir plusieurs gardes, pas seulement un. Je ne comprends pas. »
    De nouveaux applaudissements s'élevèrent du front de mer. Phaulkon réfléchissait à toute allure. Il chuchota quelque chose à Vitoon qui était respectueusement accroupi à son côté et, l'instant d'après, vingt gardes cernaient sans bruit la maison. Vitoon, qui ne voulait pas laisser son maître seul, resta au côté de Phaulkon.
    Il y eut une brève exclamation suivie d'un appel étouffé, puis tout redevint silencieux. Un garde revint en courant vers Vitoon. Il s'accroupit bien bas. « Nous le tenons, monsieur. Il semble être seul. Devons-nous continuer ? »
    Vitoon se tourna

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