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L'envol du faucon

L'envol du faucon

Titel: L'envol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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lui, Samuel, était autorisé à appareiller pour l'Angleterre avant l'arrivée de Yale. Mais impossible de se souvenir de la réponse de Weltden. Comment avait-il pu oublier un point si crucial ?
    White jura et se souleva sur un coude. Aussitôt, les élancements de sa tête empirèrent. Il se demanda quelle heure il pouvait être. Il avait une envie pressante de se soulager et tâtonna pour trouver le pot de chambre. Il mit, lui sembla-t-il, une éternité pour vider sa vessie. Etait-il possible qu'un homme absorbât tant de liquide ? Si seulement le martèlement dans sa tête pouvait cesser ! Il fouilla en vain la cabine pour trouver des vêtements. Il n'y avait plus qu'à sortir et se mettre en quête du capitaine. Il ouvrit la porte et s'avança dans la lumière aveuglante.
    Anthony Weltden souffrait lui aussi d'une violente migraine. Il se reprocha de s'être laissé aller ainsi. Il jeta un coup d'oeil à l'horloge sur le manteau de cheminée. Seigneur ! 3 heures de l'après-midi ! Avait-il vraiment dormi tout ce temps ? Il se rappelait vaguement avoir vu le soleil se lever avant d'aller se coucher. White était un sacré buveur ! Dieu merci, il n'avait pas essayé de le suivre jusqu'au bout. Il avait déjà son compte.
    Malgré son mal de tête, Weltden sourit soudain. Les événements de la soirée précédente lui revenaient les uns après les autres et il se souvint avec fierté qu'il serait le maître de Mergui ce matin. Enfin, peut-être pas ce matin. C'était remis au lendemain. Il se rappelait les questions cruciales sur lesquelles White et lui s'étaient mis d'accord. Il y avait eu un seul point de discorde, qui portait sur la compensation due à la Compagnie. White s'était montré inflexible sur ce sujet, mais il avait rechigné à renoncer à une clause aussi importante sans avoir consulté au préalable le gouverneur Yale. Il avait finalement consenti à soulever la question avec le gouverneur dès son arrivée. Le problème avait alors été que White voulait à tout prix partir avant l'arrivée de Yale, et que cette question devait être résolue d'une manière ou d'une autre auparavant. Bien que White ne se fût pas étendu sur ce point, Weltden avait eu l'impression que les fonds de la compensation pouvaient être déjà prêts et que White n'attendait plus qu'une autorisation officielle pour emporter le magot avec lui en Angleterre.
    Weltden se remémora leur discution prolongée et souvent passionnée jusqu'au moment où il était apparu que toute la transaction allait achopper sur ce point particulier. Finalement, il avait été forcé de lâcher du lest. Après tout, Yale lui avait laissé une certaine marge de manœuvre. Il avait consenti à accepter la moitié de la compensation à condition qu'elle fût remise immédiatement et que White cédât sur tout le reste. Par principe, l'habile maître du port avait encore discuté un moment, avant de capituler.
    Le marché avait été conclu ! Il ne leur restait plus qu'à passer une fois de plus en revue le détail de leurs accords à la lumière du jour. Weltden voulait en effet s'assurer que White n'avait pas changé d'avis et qu'il n'était revenu sur aucun point. D'ailleurs pourquoi l'aurait-il fait ? Ce n'était vraiment pas dans son intérêt. Le plan qu'ils avaient tous deux concocté leur profitait à tous les deux. White informerait les mandarins du conseil des Cinq qu'il avait reçu un message urgent d'Ayuthia l'avertissant que la flotte française se préparait à prendre Mergui. La Compagnie anglaise, peu désireuse de voir la France s'emparer de l'un des comptoirs clés du golfe, avait offert de défendre Mergui contre les envahisseurs. Dans l'intérêt du Siam, le Shahbandar avait accepté l'offre. L'explication paraissait crédible à Weltden. Lorsque la vérité se ferait jour, les hommes du Curtana seraient à l'abri dans les collines avec un dispositif de défense suffisant jusqu'à l'arrivée imminente des renforts de Yale. Dès que ces derniers seraient là, l'Union Jack serait hissé au-dessus de la ville et les résidents anglais se verraient offrir la possibilité de rester sous l'égide de la Compagnie ou de retourner à Madras : dès que Mergui serait aux mains des Anglais, la proclamation du roi Jacques ne les concernerait plus. Ils pourraient rester s'ils le souhaitaient.
    Weltden espérait que White serait en état de rendre visite au conseil des Cinq aujourd'hui même. Sinon, l'occupation de Mergui devrait être

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