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L'envol du faucon

L'envol du faucon

Titel: L'envol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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en force et en frénésie. Quelqu'un le poursuivait. Il se débattit dans l'eau peu profonde et s'élança brusquement sur la chaloupe dont il agrippa le bord. « Au secours ! » cria-t-il. Mais il n'y eut pas de réponse. Au prix d'un effort surhumain, il se hissa par-dessus bord et atterrit sur un amas de corps. Il devait y en avoir trois ou quatre qui gisaient, immobiles, au fond. Plusieurs morceaux de rames étaient éparpillés autour d'eux. Rapidement, il s'empara d'une rame restée intacte. Tout à coup, un des corps se leva, brandissant un poignard incurvé. White repéra l'homme au moment même où il s'élançait. Il abattit sa rame sur sa tête, elle se brisa en deux et l'homme s'effondra.
    White se saisit de l'unique rame restante, qu'il plongea frénétiquement dans l'eau. Le bateau faisait des embardées à droite et à gauche tandis que ses poursuivants se rapprochaient. Puis l'un d'entre eux tomba en hurlant. L'instant d'après, deux autres l'imitèrent. White reconnut son premier garde qui taillait en pièces ses poursuivants. L'homme avait en fin de compte tenté de le sauver. Il ne restait plus que trois assaillants. Le garde cria à White de continuer à ramer. Deux des assaillants tombèrent sur le garde pendant que le troisième continuait à poursuivre l'embarcation qui zigzaguait.
    White plongea sa rame dans l'eau, d'abord d'un côté puis de l'autre. La chaloupe avançait par saccades en décrivant des demi-cercles. Son dos et ses épaules le faisaient atrocement souffrir et il suffoquait. Son poursuivant essayait de rattraper son embarcation. White vira d'un côté, mais les mains de l'homme s'accrochèrent au bord. White, du regard, chercha en vain une arme. Il faisait trop sombre. L'homme essayait désespérément de grimper à bord. White leva sa dernière rame et visa la tête de son assaillant. Il la rata mais atteignit une de ses mains. L'homme hurla et lâcha prise. L'aviron se fracassa et White se retrouva avec un morceau brisé en main. Il le jeta à l'eau, empoigna ce qui restait de sa première rame et se remit à ramer furieusement. Il lui fallut un moment pour se rendre compte que plus personne ne le suivait.
    Il posa sa rame et enfouit sa tête dans ses bras. Les battements violents de son cœur lui faisaient mal. Il y avait des clameurs, des hurlements et ce qui ressemblait à des cris de ralliement. Il se retourna avec difficulté et scruta l'obscurité. Aucun signe du Résolution. Pas plus que du Curtana. Il lâcha une bordée d'injures et s'allongea parmi les corps au fond du bateau. Ses forces déclinaient rapidement.
    Richard Burnaby entendit des cris et des hurlements en provenance du port. Au début, comme ils étaient faibles, il les ignora. Sans doute une meute de chiens errants ou un bébé qui hurlait, pensa-t-il. La petite de seize ans, allongée à son côté, les entendit également et se nicha un peu plus au creux de son épaule. Blottie contre lui, elle jouait avec les poils blancs de sa poitrine. L'Honorable Gouverneur avait l'âge d'être son grand-père, se dit Plern, mais il était gentil et admiratif, et il la récompensait bien. Les gains allaient à ses estimés grands-parents, qui étaient du même âge que Son Excellence. Ses parents étaient morts tous les deux, ainsi que ses cinq frères et sœurs, lorsque leur petit bateau avait chaviré dans les rapides du Tenasserim. Le jour du drame, trop jeune pour voyager, elle était restée à la maison avec ses grands-parents. Ils l'avaient élevée, s'étaient occupés d'elle, et, maintenant qu'ils étaient trop vieux pour travailler, c'était à son tour de les nourrir. Faire atteindre le septième ciel au vieux gouverneur n'était pas une mince affaire, devait-elle reconnaître, car la plupart du temps sa lance d'amour était flasque mais elle persévérait jusqu'au succès ou jusqu'à ce que, épuisé par l'effort, il s'endormît. Ce soir, toutefois, elle avait réussi. Etendue près de lui, elle attendait qu'il s'assoupît. Dès qu'il dormirait, elle s'éclipserait pour rentrer chez elle. Ses grands-parents vivaient en lisière de la ville, à quelque distance de la place du marché central où ils s'aventuraient rarement. Ils pensaient toujours que leur petite-fille aidait à tenir un étal de nourriture sur le marché de nuit. Chaque fois que le messager de Son Excellence venait la chercher, elle disait qu'il y avait tant de clients à l'éventaire que sa collègue avait besoin d'aide.
    Burnaby

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