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L'envol du faucon

L'envol du faucon

Titel: L'envol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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crucial de trouver un plan de contre-attaque à cette sérieuse menace. Il s'adressa une fois de plus à Kosa.
    « Ambassadeur, pourriez-vous me parler de l'état des troupes que vous avez vues ? Vous avez mentionné qu'un grand nombre ont péri pendant le voyage. Diriez-vous que le reste est en assez bonne santé ou dans l'ensemble épuisé et démoralisé ?
    — Je dirais, Votre Excellence, que la combinaison d'une longue traversée, d'un climat torride et de la mort de tant de leurs camarades a beaucoup affaibli et démoralisé la majorité d'entre eux. Beaucoup sont encore malades. Le général Desfarges lui-même est cloué au lit depuis trois jours. Ceux qui ne vont pas trop mal meurent d'envie de changer de décor, et j'en ai entendu beaucoup qui réclamaient à cor et à cri de se rendre à terre.
    — De sorte que, pour le moment, ils ne sembleraient guère en état de combattre ?
    — Pas pour l'instant, Votre Excellence.
    — Alors le temps joue pour nous. Dites-moi, ambassadeur, si nous profitions de leur faiblesse et dictions nos propres conditions, les Français seraient forcés d'en accepter au moins une partie, n'est-ce pas ?
    — Peut-être, Votre Excellence. Bien sûr, cela dépendrait des conditions. Mais cela n'altérerait pas leur objectif fondamental : l'invasion armée de notre pays.
    — Seulement si nous les laissons l'entreprendre, ambassadeur. Vous avez mentionné que leur général était indisposé. Et son commandant en second ? Qui est-ce ?
    — Un lieutenant-général du Bruant, Votre Excellence. Je ne sais pas dans quel état il est, car il n'était pas sur mon bateau.
    — Je vois. Je suis désolé d'avoir dû vous poser tant de questions, ambassadeur, mais vous êtes conscient que c'est la première occasion que j'ai eue de m'entretenir avec vous au sujet de cette crise », conclut Phaulkon d'un ton plein de sous-entendus.
    Il marqua un temps, mais Kosa resta silencieux. Phaulkon s'adressa à Sa Majesté.
    « Puissant Seigneur et Souverain, moi, votre indigne serviteur, je me permets de suggérer un plan. Il semblerait regrettable que les Français aient jugé bon d'envoyer cinq cents hommes alors que j'en avais demandé cinquante. Pourtant, je vois un moyen de tourner la situation à notre avantage. Nous n'avons qu'à employer ces forces pour servir nos propres desseins. Leurs hommes sont faibles et fatigués, leurs provisions sans doute au plus bas et leur chef est cloué au lit. C'est le moment de faire valoir nos propres exigences.
    — Et quelles sont-elles, Vichaiyen ?
    — Puissant Seigneur, je reçois vos ordres. D'abord nous devrions refuser à tous les Français, du maréchal jusqu'au dernier des caporaux, la permission de fouler le sol siamois avant que leurs troupes au grand complet n'aient accepté de faire serment d'allégeance au Seigneur de la Vie, aussi longtemps qu'un seul de leurs soldats restera sur notre territoire. Ce serment devra être prêté inconditionnellement lors d'une grande cérémonie publique juste après le débarquement des troupes. Deuxièmement, chaque soldat français autorisé à débarquer se verra adjoindre un soldat siamois qu'il devra entraîner. Et qu'il soit parfaitement clair dès le début que l'armée française est ici en invitée de notre pays pour entraîner nos troupes à l'art de la guerre dans le cadre de manœuvres militaires communes en vue de dissuader les Hollandais, le tout s'inscrivant dans notre grande alliance. Notre peuple saura ainsi qu'il ne s'agit pas d'une armée d'occupation. A cette fin, je préconise humblement que nous accueillions les troupes françaises, dès qu'elles auront accepté nos conditions. »
    Il y eut un instant de silence interrompu par Kosa.
    « Puis-je me permettre de suggérer, Excellence, dit-il d'un ton dont le sarcasme était à peine déguisé, que les Français ne peuvent que rejeter de telles conditions ?
    — Pas lorsqu'ils auront considéré l'alternative, ambassadeur, répondit Phaulkon avec fermeté. La moitié de leurs hommes réclame d'aller à terre, l'autre moitié manque cruellement de vivres et de médicaments, et leurs bateaux sont trop gros pour passer la barre même à marée haute. En conséquence, l'alternative consiste en une lente famine à bord ou un massacre immédiat à terre. Ils seraient forcés de débarquer dans des chaloupes tandis que nos armées les attendraient mille fois plus nombreuses.
    — Les conditions que vous suggérez, Excellence, sont une

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