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L'envol du faucon

L'envol du faucon

Titel: L'envol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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délégation est venue dans un but pacifique et que la France et le Siam seront des alliés et des associés à parts égales. Vous comprendrez, j'en suis sûr, messieurs, poursuivit Tachard, le pourquoi de cette demande si vous considérez que son ambassadeur l'a informée de l'arrivée d'une force bien plus grande que celle demandée ou souhaitée. »
    Il y eut un moment de silence.
    « Je m'interroge sur un point, mon Père, dit Desfarges. Ce Phaulkon ne s'inquiète-t-il pas qu'un contingent de la plus belle armée d'Europe puisse simplement s'emparer par la force de tout ce qu'il veut, que cela lui ait été ou non accordé ?
    — Puisqu'il vous offre ce que vous voulez, mon général, il me semble que la question ne se pose pas.
    — Etant donné sa situation actuelle, il ne serait guère approprié pour le Siam de laisser éclater un conflit avec la France, fit observer Cébéret.
    — C'est vrai, convint Tachard. Le maintien de la paix est dans l'intérêt de tous. Mais, à propos de menace hollandaise, Sa Majesté m'a fait part de son grand désir de voir son armée entraînée à la guerre moderne par les Français. A cet égard, elle se réjouit de la taille inattendue du contingent français qui lui permettra d'envoyer plus de troupes au fort pour l'entraînement. Si chaque soldat français pouvait entraîner un de ses hommes, alors en un rien de temps...
    — Des soldats ennemis dans mon fort ! éclata Desfarges. Voulez-vous dire par là qu'on va laisser s'infiltrer cinq cents Siamois dans mon fort sous prétexte d'entraînement ? L'ennemi à l'intérieur de nos rangs ? La fin de tout ! Ils pourraient rassembler leurs armées à l'extérieur et se retourner contre nous de l'intérieur. Le coup classique. Jamais, monsieur ! De quel côté êtes-vous donc, mon Père ?
    — Le père est du côté de Dieu, fit remarquer Cébéret avec une pointe d'ironie contenue, et il semble que Dieu soit avec Phaulkon, pour l'instant du moins.
    — Le Siam n'est pas notre ennemi, mon général, dit calmement le prêtre. Le Siam est notre allié. N'oubliez pas que nous avons signé un traité d'amitié. »
    La Loubère leva la main pour demander le silence. « Il me semble, messieurs, qu'on nous a offert un compromis. Prenons d'abord la question de Mergui. Il est, nous venons de l'apprendre, aux mains des Anglais, pas des Siamois. Devons-nous le reprendre aux Anglais ? Cela ne figure pas dans le mandat du roi Louis. Et les Anglais sont des combattants acharnés.
    — Depuis quand les Anglais inquiètent-ils l'armée française ? railla Desfarges.
    — Ils l'ont fait bien trop souvent dans l'histoire, j'en ai peur, mon général, répondit La Loubère.
    — Mais Mergui est un élément crucial de nos projets, dit Cébéret. Les Anglais ont déjà Madras, et s'ils contrôlent aussi Mergui, ils auront la haute main sur le golfe du Bengale.
    — Nous devons nous renseigner davantage, suggéra La Loubère. Découvrir s'il existe un traité avec les Anglais et, si c'est le cas, sa durée de validité et les effectifs de leurs troupes.
    — Comment découvrirons-nous tout ça ? demanda Desfarges.
    — A Ayuthia, si nous y allons un jour, répondit La Loubère. Mais venons-en un instant à la question de la conversion du roi. Bien que le père Tachard ait appris de la bouche du roi quelles étaient ses inclinations, nous devons nous demander dans quelle mesure nous pouvons faire confiance à Phaulkon pour mener l'affaire à bien. Dit-il la vérité ou cherche-t-il à gagner du temps ?
    — Je suis ravi de vous entendre poser cette question, fit remarquer Cébéret.
    — Le seigneur Phaulkon est un véritable ami de la France, croyez-moi, messieurs, s'empressa de préciser Tachard, c'est vers nous qu'il s'est tourné, et non vers les Anglais. Ses objectifs ne diffèrent guère des nôtres. Il recherche la conversion du roi de Siam avec autant de ferveur que n'importe lequel d'entre nous. Sa seule recommandation est que nous abordions le problème avec prudence. Il m'a dit, et mes collègues du séminaire me l'ont confirmé...
    — Vous vous êtes donc aussi arrêté au séminaire ? coupa La Loubère d'un ton mordant. Pas étonnant que vous ayez mis tant de temps à revenir.
    — C'était sur mon chemin, Votre Excellence, et je voulais seulement vérifier l'histoire du seigneur Phaulkon. Monseigneur l'évêque m'a confirmé les dires du seigneur Phaulkon, à savoir que Sa Majesté s'entend fort bien aux Saintes

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