Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

Les 186 marches

Titel: Les 186 marches Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
Vom Netzwerk:
un entrepôt de boissons alcoolisées, une chambre froide et une chambre où nous nous sommes installés. De cette chambre, une porte menait à la tour du château où était installé un atelier de photographie. De cette petite chambre, une porte menait dans une autre pièce qui donnait l’impression d’être une petite salle de bains, l’entrée était très petite, la porte de fer était isolée avec du caoutchouc, la fermeture était formée par des verrous-leviers massifs et dans la porte il y avait un petit hublot rond. Les murs de cette pièce étaient couverts à moitié avec des carreaux. Il y avait six douches. De cette pièce, une porte similaire menait à une autre petite chambre où se trouvait l’appareillage pour le gazage, bouteilles à gaz et différents compteurs. De cette réserve à gaz une porte menait dans une pièce plus grande, dont les murs étaient couverts à moitié avec des carreaux. Ici se trouvait une table et nous avons trouvé un protocole d’une recherche faite sur un cadavre. De cette pièce, une porte menait au crématoire. Celui-ci avait deux fourneaux. A gauche de l’entrée, nous avons trouvé un tas de cendres avec des ossements humains d’une quantité d’environ soixante poubelles d’ici. Là se trouvait aussi un moulin électrique pour moudre des os, dans lequel on réduisait les os restant après le passage au crématoire. Dans le garage du château, nous avons trouvé des vêtements d’enfants, de femmes et d’hommes d’une quantité d’environ quatre voitures. Dans le jardin, dans un trou avec du mâchefer, nous avons trouvé un grand nombre de numéros en fer blanc provenant de détenus du camp de Mauthausen, ainsi que des ossements humains. Au premier étage se trouvaient les logements des S. S. Le commandant était le médecin S. S. du grade de Obersturmführer, le maître du crématoire était un S. S. Unterscharführer. Malheureusement, son nom ne m’est pas connu, tous étaient en civil. Une salle possédait de grandes lampes à réflecteurs, beaucoup de lits ; sur quelques-uns, il y avait encore des traces de sang. Cette salle servait probablement à des essais médicaux secrets. Quand j’ai porté une mallette avec des instruments chirurgicaux chez un paysan demeurant à proximité, j’ai vu une étiquette sur cette mallette avec le nom du docteur Renno. Nous avons démonté la cheminée, nous avons transporté une partie du mâchefer sous les arbres de la cour. Dans la salle de douches nous avons enlevé les carreaux des murs et tous les outils qui servaient aux assassinats. Notre travail a duré huit jours. Les maçons ont remis les pièces dans leur état initial et ont replâtré les murs. D’après le témoignage de l’Unterscharführer, ce service a fonctionné pendant quatre ans. Une partie des meubles a été transportée à Mauthausen, une autre partie vers un château de chasse, propriété du prince Stahrenberg, à Wiesenbach, sur le lac Ata, à environ 130 kilomètres d’Harteim.
    – « Nous nous y sommes rendus une deuxième fois le 2 janvier 1945, pour dix jours et nous avons continué à travailler pour rendre au château son ancien visage. Nous avons muré une porte et fait une nouvelle porte dans le mur, etc. Maintenant, on y a installé une maison de repos pour enfants. Vers la fin de notre séjour, on y a amené trente-cinq enfants, six infirmières et une institutrice, ici il y avait la place pour quatre cents enfants.
    – « Nous craignions que les S. S. ne nous liquident, c’est-à-dire nous assassinent pour garder le secret, d’autant plus qu’ils nous avaient interdit de raconter ce que nous y avions vu. »
    – D’autres membres de ce kommando se trouvent en France même, comme Mauricio Pacheco, n° 4 186, qui m’a notamment déclaré avoir muré la porte de la chambre à gaz donnant sur la cour à arcades. Le rôle de la baraque de bois à l’entrée du château était de servir de sas afin de soustraire à tout regard l’arrivée des futures victimes. Pacheco eut aussi à participer au chargement d’un camion avec des vêtements et souliers d’enfants, et partit ensuite avec ce dernier dans lequel les S. S. ajoutèrent des documents, pour décharger cette cargaison dans une maison isolée, située en pleine montagne. Ajoutons ici que Pacheco avait, auparavant, participé à la construction des deux derniers fours crématoirs de Mauthausen.
    ★ ★
    Enfin, pour compléter ce chapitre sur les

Weitere Kostenlose Bücher