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Les 186 marches

Titel: Les 186 marches Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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d’inspections régulières de la part des autorités du camp de Mauthausen. »
    – Le médecin-chef de Mauthausen, du 21 octobre 1943 au 26 juillet 1944, H. Entress confirme la sélection qu’il fit de malades qui furent conduits à Harteim au printemps de 1944. Au cours de son procès, le gouverneur (Gauleiter) de l’Oberdonau A. Eigruber, devait indiquer que, de 1940 à 1944, Harteim « produisit » trente mille cadavres :
    – « La matière première pour produire les cadavres, était constituée de vivants… fournis par les hôpitaux psychiatriques d’Autriche et de Bavière et avec une générosité particulière par le camp voisin de Mauthausen… »
    – Le photographe de Harteim, en 1940 et 1941, le S. S. Obersturmführer B. Bruckner, mentionne de son côté que le nombre des gazés était de trente à trente-cinq par jour. Tout récemment, au début de son procès à Francfort en février 1970, le docteur Renno, médecin-chef à Harteim, devait admettre le gazage à Harteim non seulement de faibles d’esprit, mais également d’invalides en provenance de Mauthausen.
    – Les S. S. étaient au courant de l’existence de ces gazages, comme l’indiquent les déclarations en date du 10 octobre 1945, du S. S. autrichien, l’Unterscharführer Ar’on Kaufmann, né en 1907 au village même de Mauthausen, qui dirigea jusqu’au 4 mai 1945 le magasin des carrières de Gusen, dépendant de l’entreprise civile S. S. « Deutsche Erde und Steinwerke » (Dest). Il est donc particulièrement bien placé, après avoir rappelé certains faits de l’histoire de Gusen, pour évoquer la pratique, comparable à celle de Mauthausen, des chutes provoquées de déportés depuis les parois des carrières hautes parfois de 20 mètres. Il vit notamment le départ de transports d’environ mille détenus épuisés, les « invalides » partant de Gusen vers Mauthausen dans des wagonnets ; et il ajoute :
    – « … on nous disait qu’ils étaient transportés pour être gazés… »
    – Je me rappelle effectivement de tels embarquements dans des wagonnets de chantier du type Decau-ville, de certains de nos malheureux camarades durant Pété 1944 (parmi lesquels Joseph Sorbet, compagnon de mon convoi d’arrivée à Mauthausen et de block à Gusen, porté comme mort à Harteim le 14 septembre 1944) et également au printemps de 1945. D’autres partaient dans des autocars ou simplement à pied.
    – Parmi les témoignages de détenus, relevons tout d’abord celui du professeur Busek indiquant l’existence…
    – « De trois cars postaux avec de fausses fenêtres peintes en bleu. Ils servirent à conduire des groupes de malades du Revier, sélectionnés par les médecins, à un sanatorium proche… puis quelques informations commencèrent à filtrer. On découvrit qu’à leur retour au camp, les cars transportaient des effets, des jambes et bras artificiels et des prothèses dentaires… Finalement fut connue la vérité, les cars allaient au château de Harteim où existait une chambre à gaz… »
    – Harteim cesse de fonctionner le 12 décembre 1944 à la suite d’un ordre de la chancellerie du Führer retransmis par Ziereis, prescrivant de transformer le château en un immeuble normal d’habitation. Un document du 30 décembre 1944 indique les destructions réalisées par un kommando, formé de vingt détenus envoyés de Mauthausen à cet effet et dont la liste est connue. Il existe d’ailleurs le témoignage d’Adam Golembski n° 41 755, membre de cette équipe, sur ce qu’il put voir des installations de Harteim au cours de ces travaux, témoignage que nous publions in extenso :
    –  « Le 13 décembre 1944, nous sommes allés en camion, avec vingt détenus, au château de Harteim, à 27 kilomètres à l’ouest de Linz. Là, nous sommes entrés dans un hangar fait de planches recouvertes à l’extérieur de papier goudron, et qui pouvait être fermé hermétiquement. Il n’y avait pas de fenêtres. De ce hangar, on entrait directement dans le couloir du château et de là dans la cour. La première chose qui sautait aux yeux était une cheminée d’usine de 26 mètres de haut. De l’extérieur on ne pouvait apercevoir cette cheminée, car elle était cachée par les trois étages de murs du château. Au rez-de-chaussée, à droite, se trouvaient la cuisine et le garde-manger. A gauche étaient les fourneaux du chauffage central, d’autre part, un atelier de menuiserie,

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