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Les 186 marches

Titel: Les 186 marches Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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la section politique.
    – Le chef de bureau, l’Oberscharführer Fassl ou son délégué, l’Unterscharführer Klesner, ou encore l’Unterscharführer Hans Prellberg, procédaient à l’interrogatoire. Dans certains cas spéciaux, l’Obersturinführer Schulz procédait à l’interrogatoire ou bien il assistait à celui-ci et donnait des coups. Dans 50 % des cas, au moins, l’interrogatoire consistait uniquement à donner des coups. Lorsque les cris de douleur des détenus frappés retentissaient dans les locaux, tous les membres des S. S. interrompaient leur travail et couraient dans les locaux pour participer à l’action ou simplement y assister. Entre parenthèses, il y a lieu de remarquer que la bastonnade des nouveaux arrivés était chaque fois une sorte de fête populaire à laquelle assistaient les membres des S. S. qui ne travaillaient pas dans la section politique. Ces S. S. venaient sur place pour participer à l’action ou pour y assister dès qu’ils avaient vu arriver un transport.
    – Je me souviens de la présence, à certaines de ces « séances », de l’Obersturmführer Eisenhofer, chef de l’administration des biens des détenus et de l’Unterscharführer Weigl de la cuisine des S. S. Vint également assister l’Unterscharführer Floszka qui administrait le magasin des vivres. Ce dernier battait journellement les détenus qui se trouvaient sous ses ordres.
    ★ ★
    – Georg Bachmayer, Hauptsturmführer S. S., dirigeait le « camp de détention pour raison de sûreté ». Les S. S. dont il avait la responsabilité étaient en contact direct avec eux… alors que, par exemple, la « garnison » n’avait pas le droit de pénétrer à l’intérieur du camp.
    – Bachmayer était un sadique. Sa spécialité consistait à exciter deux dogues sur les détenus et à faire tailler ceux-ci en pièces. Dans le langage du camp, on disait : « Le détenu X… est mort par un « baiser du chien ». Parmi les milliers de cas particuliers où Bachmayer s’est illustré, nous n’en citerons que deux :
    – Un jour, l’appel du soir au block 20 s’avéra inexact. Il manquait un détenu. Au block 20 étaient logés les malheureux de l’action « Kugel », détenus pour raison de sûreté, qui devaient mourir de faim. Lorsque l’on s’aperçut de cette absence du détenu, tous les autres déportés du camp entier durent rester en rangs. En même temps, on entreprit une action de recherche qui réussit finalement. On trouva le disparu dans un block de détenus ordinaires, où il s’était caché, croyant de cette façon échapper à la mort par la faim. Lorsque Bachmayer apprit cela, il se trouvait accidentellement à proximité de moi. Il commença à trépigner de joie et déclara à mi-voix, en s’en allant : « Je le tuerai moi-même », ce qu’il fit.
    – Il s’agit dans le deuxième cas d’un détenu allemand, un certain Bruno Jakobs, qui était originaire de Berlin. Jakobs était employé à la cantine des Unterführer. Les femmes télégraphistes (Blitzmädel) mangeaient également dans cette cantine. L’une d’entre elles s’était adressée, à plusieurs reprises, au détenu en dehors des heures de repas et avait demandé de l’eau chaude et autres choses. De ce fait, un certain contact personnel était né entre ces deux personnes, mais il ne fallait pas y voir de « sensualité ». Un jour je fis une remarque à Jakobs au sujet de ces contacts avec la Blitzmädel. Jakobs répondit que cette jeune fille ne lui faisait pas sentir, comme tous les autres, qu’il servait, qu’il était détenu. Un jour, Jakobs avait dit à la jeune fille qu’il veillerait sur elle et ferait de son mieux pour la sortir du camp sans encombre en cas de débâcle ou de chaos. Pour des raisons qui ne sont pas bien compréhensibles, la jeune fille répéta ces paroles à une autre et l’affaire vint aux oreilles de tous. Jakobs fut retiré immédiatement de son emploi et fut battu, si sauvagement qu’il en eut le visage tuméfié. On voyait à peine encore ses yeux, à tel point que je ne le reconnus pas tout de suite lorsque je le vis devant le cachot.
    – Jakobs resta deux jours et deux nuits au cachot, sans recevoir de nourriture. D’autres détenus lui portèrent à manger la nuit, au péril de leur vie. Ces jours-là précédaient un dimanche.
    – Ce dimanche, je vis accidentellement comment Bachmayer, en compagnie du Hauptscharführer Heider, aborda Jakobs.

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