Les 4 vies de Steve Jobs
différent de l’ultra-populaire MP3, car bien meilleur au niveau de la qualité sonore.
Si, à cette époque, la méthode de compression MP3 fait merveille pour les musiques électroniques, la techno, la dance et autres morceaux récents, elle se révèle moins à l’aise avec les instruments naturels tels que la guitare acoustique ou le piano, dont les vibrations génèrent un grand nombre de sonorités secondaires. Lorsque le MP3 traite de telles informations, il peut en résulter une impression de « bouillie sonore ». Grand amateur de Dylan, des Beatles, d’Eric Clapton ou même de Beethoven, Jobsne peut supporter que leur musique soit dévalorisée !
Comme il se doit, le design de l’iPod est confié au prodige britannique qu’est Jonathan Ive. On ne saurait mieux choisir : comme le confiera Ive, son équipe est animée par une formidable curiosité, tout en cultivant l’idée qu’on puisse se tromper : « C’est ainsi que l’on peut découvrir quelque chose de nouveau 125 » !
À des fins de sécurité absolue, Iveet son équipe d’une douzaine de designers industriels opèrent dans un studio situé dans un bâtiment séparé d’Apple dont les portes et fenêtres sont teintées. L’accès est protégé par des laissez-passer électroniques qui ne sont accordés qu’à un très petit nombre de cadres. Les lieux sont équipés d’outils de prototypage ultra-perfectionnés.
Le groupe de design d’Ivedessine prototype sur prototype. Pourtant, l’appareil envisagé pêche au niveau de son aspect. Les modèles ressemblent trop à des appareils « informatiques » alors que Jobsveut un objet « si simple, si lumineux que l’on n’imagine même pas qu’il puisse avoir été fabriqué ». Message reçu : Jonathan Ive ferme la porte aux canons habituels de la hi-fi métallisée et conçoit le fameux boîtier blanc.
Jobsattache une importance majeure à ce qui va devenir l’iPod, et organise des réunions toutes les deux ou trois semaines afin de prendre le pouls. Il insiste notamment pour que l’appareil comporte un nombre minimal de boutons.
« La plupart des gens commettent l’erreur de penser que le design concerne l’aspect d’un appareil. Ce n’est pas notre approche. Le design, c’est : comment fonctionne l’appareil », dira Jobsau The New YorkTimes .
Selon ce qu’Iveva raconter au New YorkTimes , « Très tôt, Steve Jobsa émis des observations très intéressantes sur la navigation dans l’appareil. Nous devions conserver un objectif en tête : avoir un minimum de manipulations. La clé de l’iPod était de se débarrasser d’un maximum de choses. »
« Il est intervenu dans les moindres aspects du projet, a confirmé Ben Knauss, l’un des adjoints de Fadell, dans Wired , et il est rare qu’il s’implique à un tel niveau. » Steve Jobsdésire une simplicité de manipulation enfantine et s’emporte s’il lui faut appuyer plus de trois fois pour obtenir la chanson désirée.
C’est le directeur du marketing, Phil Schiller, qui a un jour l’idée de la molette 126 . Il émet une autre suggestion pleine d’astuce : plus on tourne la molette, plus les menus doivent se dérouler rapidement. Autant d’éléments qui vont distinguer l’iPod de ses concurrents.
Le volume maximal de l’iPod va être réglé à un niveau supérieur à ce qui est toléré dans d’autres pays tels que la France. Il se trouve que Jobssouffre d’une relative surdité. Durant les essais, il essaye l’iPod et lâche : « Vous me montez le volume, je n’entends rien ! »
Le 19 mai 2001 est une date clé. Steve Jobsinaugure les deux premiers Apple Store, l’un en Virginie et l’autre en Californie. Ces magasins à la décoration minimaliste mais stylée incluent un service innovant : le Genius Bar, une trouvaille de Ron Johnson.
« Nous avons réuni un groupe de gens de tous les milieux, a raconté Johnson 127 . Afin de briser la glace, nous leur avons dit : “Parlez-nous du meilleur service que vous ayez reçu.” Sur les dix-huit personnes, seize ont répondu que c’était dans un hôtel. C’était inattendu. Mais en fait, le réceptionniste d’un hôtel ne vous vend rien, il est là pour aider. Nous nous sommes donc dit : créons un magasin qui ait la convivialité d’un hôtel Four Seasons. La réponse a été de placer un bar dans nos boutiques. Mais au lieu de servir de l’alcool, il dispense des conseils ! »
Plus la date de
Weitere Kostenlose Bücher