Les 4 vies de Steve Jobs
sortie de l’iPod approche et plus l’implication de Jobsgrandit : sur la dernière ligne droite, il prend quotidiennement des nouvelles du petit appareil. Il insiste au passage pour que l’appareil fonctionne de manière transparente avec iTunes : à peine connecté au Mac, la bibliothèque de chansons est mise à jour, sans la moindre intervention de l’utilisateur.
« Branchez-le. Whirrrrr. Terminé », résume Jobs.
L’iPod (première édition en 2001). Courtesy of Apple, Inc.
C’est un rédacteur publicitaire de San Francisco, Vinnie Chieco, qui trouve le nom de l’iPod. À cette époque, Steve Jobsentretient une marotte qu’il appelle le « cœur numérique » (de l’anglais digital hub ). Il pressent que le Mac pourrait devenir en effet le point central de connexion des éléments du foyer. Chieco réfléchit à la question et en vient à la conclusion qu’un vaisseau spatial serait le point de connexion ultime. Un passager pourrait s’en éloigner en empruntant un vaisseau de taille réduite, tels les « pods » ou engins volants de Star Wars , et s’en retournerait au vaisseau mère pour faire le plein d’énergie ou se sustenter. En voyant le prototype blanc conçu par Ive, il a une révélation :
« Dès que j’ai vu l’iPod blanc, j’ai pensé à 2001, l’Odyssée de l’espace , raconte Chieco. Ouvre la porte du pod, Hal 128 ! »
Étrangement, Jobsrejette d’abord cette appellation. Pourtant, Chiecoplaide ardemment sa cause. Quelques jours plus tard, Jobs l’informe, sans aucune explication, qu’il a retenu le nom iPod.
Alors que la date de lancement se précise, le projet manque d’être annulé : les batteries ne tiennent que trois heures. Acculé, Fadellse voit sommé de trouver une solution d’extrême urgence. Afin d’économiser l’énergie, l’iPod est doté d’une large mémoire qui charge les chansons à l’avance, ce qui évite de solliciter le disque dur. L’iPod est ainsi sauvé in extremis.
Pas si vite, toutefois… Quelques jours avant la date fatidique, Jobstrouve encore à redire au clic que produit le casque lorsqu’il est branché dans l’appareil. Un ingénieur reçoit pour mission de modifier tous les iPod destinés à la presse avec un jack produisant un clic satisfaisant 129 .
Peu avant le lancement, Jobsdonne une interview à Fortune dans laquelle il distille quelques pistes sur le futur immédiat.
« Tout le monde nous demande de fabriquer un Palm. Pourtant, je m’interroge : quelle est l’utilité des assistants personnels ? Les civilisations primitives n’avaient pas d’organiseurs. Mais je sais qu’elles avaient de la musique. C’est dans notre ADN. Tout le monde aime la musique. »
L’iPod est lancé le 23 octobre 2001 suite à l’annonce mystérieuse par Apple d’un nouvel appareil qui ne serait pas un ordinateur. Les journalistes sont conviés à Cupertino. Sur la petite scène, Jobs, qui arbore un nouveau look (cheveux courts avec une barbe de trois jours), donne le ton.
« Nous avons choisi de nous intéresser à la musique. Pourquoi ? Parce que nous adorons la musique ! Et il est toujours bon de faire ce que vous adorez. Mieux encore, la musique fait partie de la vie de chacun. La musique a toujours été là. Et elle sera toujours là. »
Jobsfait alors remarquer que dans la nouvelle révolution de la musique numérique, il n’existe pas de leader du marché. Personne n’a encore trouvé la recette qui permette de créer un hit . Il en déduit qu’Apple peut y arriver. Il expose alors le pourquoi du comment avec un sens mesuré du suspense. Jobs énumère les diverses voies d’accès à la musique numérique.
• Un lecteur de CD donne accès à une quinzaine de chansons.
• Un lecteur à mémoire « flash » donne également accès à une quinzaine de chansons.
• Un lecteur MP3 peut accueillir 150 titres.
• Un juke-box à disque dur offre un bon millier de morceaux.
Il explique alors qu’Apple entend se situer sur ce dernier terrain.
« Aujourd’hui, nous introduisons l’iPod. C’est un lecteur MP3 qui offre une qualité digne du CD. La chose importante est qu’il contient un millier de chansons. Il s’agit d’un bond prodigieux car cela représente la discothèque entière d’un grand nombre de gens. Combien de fois avez-vous emporté votre lecteur de CD pour ensuite vous dire : “Mon Dieu, je n’ai pas pris le CD que je souhaitais” ? Ce qu’il y a de
Weitere Kostenlose Bücher