Les 4 vies de Steve Jobs
produits, notamment le Nomad, de Creative Design, est épouvantable. Que dire ? Apple a sa carte à jouer !
Jon Rubinstein, qui a rejoint Apple en 1997 après avoir œuvré chez NeXT, est chargé par Steve Jobsde superviser la création d’un lecteur MP3.
Une autre révolution, tout aussi majeure, se dessine en parallèle : elle vise à placer Apple au cœur des villes, à le rapprocher de son public, établir des lieux de convivialité où chacun pourra venir librement découvrir ce qui distingue l’iMac et ses confrères de la mêlée. Jobsa réalisé que la distribution des produits Apple laissait grandement à désirer.
« J’ai été effrayé, confie Jobs. Apple dépendait de plus en plus de méga-points de vente, des sociétés qui n’avaient pas de formation ni d’intérêt particulier à positionner les produits Apple comme des objets uniques.
Je me suis dit que nous devions faire quelque chose faute de quoi nous serions victimes de la tectonique des plaques.
Nous nous devions de penser différemment, d’innover… 122 »
Installer des vitrines de la marque Apple en pleins centres-villes, tel est l’objectif. Tout comme le pouvoir chrétien multipliait ses lieux de culte au Moyen Âge, il importe d’afficher sa présence au milieu de la population. Jobsse met en quête de repérer le meilleur spécialiste possible en matière de chaînes de boutiques. Un nom lui est constamment soufflé : celui de Mickey Drexler, qui a supervisé la création de la chaîne de vêtements Gap. Son concours est immédiatement obtenu.
Drexlerprodigue un conseil de choix à Steve Jobs : il faut qu’Apple loue un entrepôt puis bâtisse un prototype de boutique qui servira de modèle par la suite. Ce faisant, il sera possible de concevoir le magasin dans l’esprit maison, comme s’il s’agissait d’un ordinateur ou d’un écran Apple. Séduit par cette perspective, Jobs assure lui-même le design de la boutique, aidé en cela par une nouvelle recrue, Ron Johnson. Ce dernier est un ancien vice-président de Target, la deuxième entreprise de distribution des États-Unis.
En observant la première version de leur boutique, Jobset Johnsonfont la grimace : ils l’ont spontanément organisée par famille de produits, au lieu d’avoir à l’esprit le besoin du consommateur ! Ils reprennent alors le design de A à Z. L’opération va s’étendre sur neuf mois et aboutir à une organisation autour des intérêts du public : photo, vidéo, enfants…
En février 2001, Jon Rubinsteinse rend chez Toshiba, à Tokyo. Il découvre alors que le constructeur vient de créer un disque dur de taille minuscule : 1,8 pouce (4,5 cm). Toshiba ignore encore à quoi pourrait servir un tel disque miniature. Rubinstein estime qu’il détient là le composant essentiel pour réaliser un appareil compact. Il revient donc du Japon avec un message :
« Je sais comment fabriquer notre lecteur MP3. Je dispose maintenant de toutes les pièces nécessaires 123 !
– Fonce ! », répond Jobs.
Pour aider à la conception de l’iPod, en ce mois de février 2001, Rubinsteinembauche l’ingénieur Tony Fadell. Ce dernier a auparavant élaboré divers gadgets portatifs pour des sociétés telles que Philips ou General Magic. À cette époque, Fadell planche sur un lecteur MP3 à base de disque dur, et faute de disposer du financement nécessaire, il a proposé son projet à la société Real. La transaction n’a pas abouti.
« J’ai appelé Tony Fadell, a raconté Rubinstein. Il se trouvait sur une piste de ski lorsqu’il a pris l’appel. Je ne lui ai pas dit pourquoi nous sollicitions ses services. Jusqu’à ce qu’il se retrouve chez Apple, il ne savait pas sur quoi au juste nous comptions le faire travailler 124 . »
Fadell, laisse éclater son enthousiasme devant la vision de Jobs :
« Ce projet va permettre de remodeler Apple. D’ici une dizaine d’années, vous serez une entreprise de musique et non plus d’informatique ! », prophétise Fadell.
Jobsexige en premier lieu que Fadellabandonne les liens établis avec ses autres clients, exigeant une exclusivité de ses services pour Apple. L’ingénieur se voit attribuer une équipe de trente personnes pour le seconder. Il est vrai que le temps presse : Steve Jobs entend disposer d’un produit fini pour l’automne 2001. Jobs impose diverses spécificités pour l’appareil, notamment un format de compression des fichiers, l’AAC,
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