Les 4 vies de Steve Jobs
plus cool avec l’iPod, c’est que votre discothèque entière tient dans votre poche. Cela n’a jamais été possible auparavant. »
Jobsdécline alors ce qu’il considère comme les percées majeures du nouvel appareil. Bien qu’il soit minuscule, il est doté d’une mémoire pouvant loger l’équivalent de 20 minutes de musique. Il est donc possible de l’emporter pour faire de la bicyclette, de l’escalade, du jogging… De plus, le transfert des chansons est ultra-rapide : un CD entier est téléchargé sur l’iPod en dix secondes là où il faut cinq minutes avec les autres appareils ! Jobs ajoute qu’Apple a intégré une « batterie extraordinaire » avec dix heures d’autonomie. Et il garde le meilleur pour la fin :
« L’iPod est de la taille d’un paquet de cartes. Il pèse moins que la plupart des téléphones mobiles. De plus, il a un design à la Apple. »
Jobsdévoile alors la bête, commençant par la tranche, puis l’arrière en acier brillant, pour enfin dévoiler la face avant. Il le brandit ensuite à la foule sous les applaudissements nourris avant de le ranger dans sa poche de jean.
À peine dévoilé, le petit baladeur blanc avec sa molette délicate affiche sa différence par sa compacité et la pureté de ses lignes. C’est un objet que l’on caresse, pas un produit technologique ! Une fois de plus, Apple a frappé en prenant le parti de l’esthétique.
Suite au lancement de l’iPod, Jobsmène une croisade auprès des maisons de disques afin qu’un service de téléchargement légal puisse être mis en place. Ses interlocuteurs commencent par lui assurer qu’ils ont déjà la solution au problème par le biais de divers systèmes de protection des chansons…
« Au début, nous leur avons dit : les technologies dont vous parlez ne vont pas fonctionner. Nos ingénieurs diplômés connaissent la chose à fond. Il n’est pas possible de protéger le contenu numérique », explique Jobs.
Le message ne passe pas car les responsables des maisons de disques demeurent frileux face à la musique en ligne et préfèrent s’en tenir à des mesures de restriction d’accès aux chansons en parallèle aux manœuvres répressives. Pourtant, Jobstente de leur expliquer que l’on ne peut rien y faire : n’importe qui peut copier un CD et le transférer sur le Net !
« Vous ne pourrez jamais stopper ça. Ce qu’il faut faire, c’est entrer en compétition avec ça ! »
Inlassablement, Jobsrevient à la charge. Il lui faudra dix-huit mois pour convaincre les responsables de majors d’adhérer au modèle qu’il propose. Finalement, Warner se laisse séduire par son message, ses cadres ayant constaté qu’il avait vu juste. Universal ne tarde pas à suivre. L’une des raisons pour lesquelles ces maisons de disques se laissent convaincre vient de ce que, à l’origine, l’iTunes Music Store n’est censé concerner que le monde Apple.
« Nous leur avons dit. Vous savez quoi ? Si le virus se propage, cela ne polluera que cinq pour cent du jardin », a raconté Jobs. Il se trouve que pour ses débuts dans le monde de la musique, Steve Jobs se refuse à rendre l’iPod compatible avec les PC. Le logiciel de gestion des morceaux, l’iTunes, n’est donc disponible que sur les ordinateurs d’Apple. Une telle restriction limite le marché du baladeur aux 15 millions de Mac en circulation, contre 500 millions de PC. Comme il se doit, de nombreux membres de l’équipe iPod expriment leur désaccord. Pour toute réponse, Jobs affiche un refus obstiné, comme il sait si bien le faire :
« Je ne mettrai jamais l’iPod sur PC ! »
Pixar, de son côté, continue d’accumuler les succès : sorti en novembre 2001, Monstres et compagnie a généré plus de 520 millions de dollars dans le monde. Pourtant, les choses se corsent entre Steve Jobset Michael Eisner, le président de Disney. En vérité, ils ne se sont jamais bien entendus.
Michael Eisner (président de Disney), John Lasseter (directeur artistique de Pixar) et Steve Jobs (PDG de Pixar), à la première de Monstres & Cie, en octobre 2001. © Frank Trapper/Corbis
Peu après la sortie de Toy Story 2 , Eisnera demandé à Pixar de réaliser une suite, Toy Story 3 , et Lassetera accepté de s’y atteler. Pourtant, Steve Jobsn’a pas été enchanté par cette perspective. L’accord signé entre Pixar et Disney faisait état de dessins animés « originaux » et les suites ne
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